“L’alliance PTr-MMM ne tient qu’à un fil”

Interview : Jack Bizlall

« Il faut se battre sur le plan juridique et politique contre la République présidentielle…
… si un tel malheur nous tombe sur la tête, il faudra réagir par les moyens à notre disposition, c’est-à-dire descendre dans la rue et contester les propositions en cour

Tous les yeux sont braqués sur les prochaines élections législatives, Est-ce que le tandem Ramgoolam-Bérenger aura les faveurs de l’électorat ? Qu’en est-il de l’Alliance Lepep ? Quelles seront les répercussions en cas d’une victoire PTr-MMM au-dessus du seuil des trois quarts ? Jack Bizlall répond à nos questions.

Mauritius Times : Voilà une alliance qui propose de changer les règles du jeu par rapport à la gouvernance politique du pays par le biais d’une élection-référendum sans que les projets de loi y relatifs, c’est-à-dire la réforme électorale et la République semi-présidentielle, ne soient rendus public et ne soient débattus avant la tenue des élections ! Comment réagissez-vous à cela?

Jack Bizlall : Si le MMM et le MSM avaient maintenu leur alliance politique, Ramgoolam aurait été battu. Platement. Bérenger est motivé politiquement par le pouvoir. C’est un adepte du pouvoir. J’ai même inventé le terme «pouvoiriste» pour décrire ce type de psychopathologie.

Ramgoolam sait que Bérenger aime le pouvoir et il sait que si le poste de Premier ministre ne lui est pas offert sur un plateau, il va partir. Et il sait que si Bérenger part, il se retrouvera dans la situation de perdant. Perdre les élections, c’est très risqué pour lui. Voilà le «background»

Son action a été, en partie, inconsciente et, en partie, le pur produit de sa ruse. Il est rusé. En proposant la République présidentielle, il veut être Président avec pouvoir exécutif pour sept ans — avec immunité – et se protège du danger de se voir accusé de quoi que ce soit. Il conserve les privilèges de prédateur que s’offrent tous les dirigeants politiques à travers le monde.

Son scénario c’est de prendre le contrôle de l’Assemblée nationale en tant que Président et de laisser Bérenger satisfaire ses pulsions pouvoiristes dans la fonction de Premier ministre. Ce n’est absolument pas surprenant qu’il n’y ait pas de débat.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un autocrate ne s’impose pas par la voie de la démocratie. Croyez-vous qu’il soit possible qu’il y ait un débat démocratique pour, en fin de compte, passer à une République présidentielle ? Il n’y aura point de débat donc.

Seule la défaite électorale de Ramgoolam et de Bérenger peut sauver le pays de leur vision présidentielle de notre République. Ne pas leur donner une majorité dite des trois-quarts sera une défaite pour eux. S’ils remportent moins de 30 sièges, cela donnera une leçon à tout dirigeant qui voudrait faire de notre République une monarchie.

* L’électorat n’a pas été invité à se prononcer sur le projet de réforme électorale en vue d’introduire une dose de représentation proportionnelle dans notre système électoral et la mise en place d’une Deuxième République par voie de référendum. Par conséquent, les prochaines élections générales comblent ce vide et se substituent au référendum. Est-ce acceptable ?

Je veux d’abord dire que la Deuxième République doit être une avancée pour notre démocratie, et non pas le contraire comme le propose le tandem Ramgoolam-Bérenger. En France, c’est la Cinquième République. C’est une République présidentielle mais qui peut prendre la forme d’une République semi-présidentielle dans le cas d’une cohabitation, quand le Président n’est pas de la même famille politique que celui qui rassemble la majorité à l’Assemblée nationale. C’était le cas entre Mitterrand et Chirac, par exemple.

Le débat en France va donc s’ouvrir dans quelques années sur la nécessité de passer à la Sixième République, ce qui sera une République parlementaire. Ici, nous faisons le contraire.

La réforme électorale ne pose pas de gros problèmes. Cela a été l’objet d’un débat assez large. Ce qui est proposé avec quelques amendements peut être soumis à un débat public et parlementaire.

On est tout à fait prêt à prendre la décision qui s’impose. Il ne faut pas être maximaliste. Enlevons l’élément d’identification ethnique de notre Constitution, faisons la place aux femmes et aux partis politiques (Party List). Plus tard nous pourrons améliorer les choses.

Quant à la République présidentielle, il faut se battre sur le plan juridique et politique. Je pense que nous faisons une erreur grave. Très grave.

* On affirme que les enjeux des prochaines législatives sont d’une importance capitale pour la stabilité et le développement du pays pour les années à venir. Ce sont des enjeux aussi, sinon plus, importants que les élections de 1967. Que vous indiquent la réaction de l’électorat sur le terrain et les réseaux sociaux? Nous dirigeons-nous malgré tout vers un 60-0 ?

Voilà ce que j’ai écrit sur la question : « Toute action politique implique trois temps : Maintenant, Demain et Plus tard. Le projet du tandem Bérenger-Ramgoolam est contenu dans un accord signé le 20 septembre 2014 et leur stratégie est d’aller aux élections en tant que coalition politique hégémonique et de rechercher une victoire de 60-0. Cette victoire obtenue les deux mettront leur projet à exécution. Les élections gagnées par 60-0, ils vont proposer une République Semi-présidentielle.

Un partage antirépublicainL’objectif est de partager le pouvoir « entre la majorité ethnique et les minorités ethniques ». Ce concept est d’abord antirépublicain. En République, LA majorité est conçue comme étant citoyenne ainsi que LA minorité. Une minorité ou une majorité citoyenne est électorale (exprimée lors de scrutins), d’opinion (sondage surtout), de position politique de classe (partisane). Pas autre chose.

Une identification non acceptée – Bérenger a-t-il jamais de sa vie étudié la psychologie des individus, des ethnies et des masses ? Dans l’affirmative, sait-t-il qu’il ne symbolise pas les minorités ethniques dans leurs cultures et dans leurs modes de vie ? Et, plus grave, le groupe ethnique auquel il prétend lui-même appartenir n’a pas la confiance des autres pour des raisons associées à notre Histoire. Mais aussi pour des raisons culturelles, économiques (situation de classe) et politiques (position de classe).

Ce partage de pouvoir recherché donne une identification différente entre les représentants d’une infime minorité historique (une petite oligarchie constituée de quelques familles) qui s’est accaparée des terres et des finances et une autre minorité montante constituée de quelques dizaines de familles qui s’accaparent des terres qui restent, des plages et des biens publics… Bérenger et Ramgoolam représentent ces intérêts et c’est le pouvoir de tout prendre qui est ainsi partagé.

Un partage de l’accaparement – Tout est accaparé : l’appareil politique et étatique du pouvoir, les institutions administratives et les biens publics. Cette coalition va poursuivre l’accaparement subi depuis 2010 en particulier. C’est de la rapinerie pure qui va durer.

Situation politique bicéphale instable – Bérenger sera certainement botté hors du pouvoir à moins qu’il n’ait en tête de faire un coup. Dans les deux cas, le pays va en souffrir. Leurs propositions éliminent la fonction de Leader de l’Opposition et l’opposition parlementaire elle-même numériquement et constitutionnellement parlant. Quid d’une situation où un autre parti gagne les élections ? Ce sera la crise à son apogée. »

C’est à l’électeur d’adhérer ou de rejeter mon analyse.

* On avait l’impression que l’Alliance Lepep avait pris une avance sur ses adversaires depuis le début de la campagne, mais il paraît que les données sont en train de changer avec la mise en branle de la machinerie électorale de l’alliance PTr-MMM ces derniers jours. Réussir dans ces conditions à stopper une victoire des Rouges-Mauves au-dessus des trois quarts relèverait donc d’un exploit au vu de l’arithmétique électorale dans le contexte mauricien ?

Il ne faut pas regarder ce qui se passe uniquement par rapport à la coalition MMM-PTr et à L’Alliance Lepep. Personnellement je suis enchanté de voir que trois femmes ont pris l’initiative de créer des partis politiques. Priscilla Sambadoo du Ralliement Citoyen Pour la Patrie, Sheila Bunwaree du Parti Justice Sociale, et Roshni Mooneeram du parti Ensam m’impressionnent. Par ailleurs, beaucoup de jeunes sont candidats. Ces deux facteurs représentent l’espoir de la politique mauricienne.

Avez-vous vu combien de petits partis politiques sont nés dans le cadre de ces élections ? Il faut savoir se rassembler. C’est ce que j’ai proposé et que je continue à proposer aux femmes et aux jeunes.

Quant à l’Alliance Lepep, elle gagne beaucoup de terrain depuis le 11 novembre. La question est de savoir si elle pourra rattraper le retard accumulé et surtout sortir du coup terrible reçu dans le dos par Bérenger.

Quand l’alliance MMM-MSM s’est brisée, je me suis dit que nous entrons tout droit dans le cadre d’un régime politique à parti unique. Fort heureusement, il y a eu une réaction de la masse. Il y a quelques semaines de cela, le MSM et le PMSD représentaient bien moins de 9% de l’électorat.

Je ne peux vous dire exactement ce qu’il en ressort de la situation politique sur le terrain. Mais je peux affirmer sans aucune hésitation que la Coalition MMM-PTr ne progresse pas électoralement. Dans plusieurs circonscriptions, elle recule. Leurs rencontres et meetings n’attirent pas grand monde. Mais attendons le meeting du 7 décembre.

Mon souhait est que La Coalition MMM-PTr n’obtienne pas la majorité dite des trois quarts. Voilà mon souhait le plus ardent. Le reste est secondaire.

* Qu’est-ce qui vous inquiète le plus par rapport au projet politique du tandem Ramgoolam-Bérenger ? La réforme électorale ou la 2e République ?

La réforme électorale ne m’inquiète pas beaucoup. Comme je vous l’ai dit, il ne faut point être maximaliste. Procédons par étape.

La République présidentielle, c’est autre chose. Le danger que notre République soit dirigée par un autocrate est grand. Nous sommes en République parlementaire et en République parlementaire, ce sont les élus représentant les circonscriptions qui votent les lois, qui questionnent et contrôlent l’Exécutif et qui décident surtout du sort du gouvernement. L’Assemblée nationale a des pouvoirs constitutionnels explicites et implicites, émanant de notre Histoire et de nos traditions universellement acceptées comme étant démocratiques.

La République parlementaire est la forme de démocratie la plus avancée pour le moment. Depuis la Révolution bolchévique, on a adopté ce que l’on appelle la « Nouvelle Constitution » qui est celle des assemblées avec des institutions de liaison pour l’exécution. Cela n’a pas marché. Nous sommes donc nombreux à vivre dans les Républiques parlementaires (voire même des Monarchies parlementaires). Une autre appellation pour la République parlementaire, c’est la Démocratie parlementaire. On dit une République présidentielle mais JAMAIS une Démocratie présidentielle.

Ce qui m’inquiète, c’est ce que Ramgoolam compte faire de sa position de Président de la République. Il abuse déjà trop de son pouvoir.

Mais le danger viendra plus tard. Une fois que l’on ouvre la porte à l’autocratisme, les pouvoiristes vont en abuser. Le jour que notre Assemblée nationale sera transformée en Assemblée consultative, il nous faudra nous révolter pour renverser le pouvoiriste qui sera à la tête du pays. Il y aura des coups d’État.

Je pose une question à Ramgoolam. Une seule. Je lui demande de répondre : Que pourras-tu faire en faveur de notre société en tant que Président avec pouvoir exécutif, que tu ne peux faire en tant que Premier ministre de la République de Maurice à la tête d’un gouvernement soutenu par une majorité confortable à l’Assemblée nationale ?

Je vous assure qu’il ne répondra pas à cette question parce que notre société ne l’intéresse pas.

* Si l’alliance PTr-MMM parvient malgré tout — malgré le phénomène de « couper/trancher de l’un ou de l’autre – à gagner les élections, il faudra compter sur les initiatives de l’opposition pour contester la constitutionnalité de la République présidentielle. Allez-vous soutenir une telle initiative ?

J’ai été sans doute le premier à parler de l’anticonstitutionalité d’une République présidentielle eu égard à l’Article 1 et 47 (3) de notre Constitution. Si un tel malheur nous tombe sur la tête, il faudra réagir par les moyens à notre disposition, c’est-à-dire descendre dans la rue et contester les propositions en cour.

J’ai écrit ceci :

« La contestation juridique : démontrer en premier lieu que l’Assemblée nationale n’a aucun droit de se dessaisir des pouvoirs que lui confère la République parlementaire et, en deuxième lieu, se battre pour que l’article 1 de notre Constitution ne soit pas violée, constitutionnellement parlant. La nature d’une République semi-présidentielle ou présidentielle n’est pas et ne sera JAMAIS de nature démocratique. Le changement proposé ne correspond nullement aux intentions de ceux qui ont voté la Constitution en 1968 et aux définitions d’une démocratie. Ni historiquement, ni politiquement, ni « républicainement ». Il y a donc deux grandes possibilités de contestation juridique. »

Que Ramgoolam souhaite être élu au suffrage universel pour :

1) qu’il détienne des pouvoirs personnels et ne dépende plus de l’Assemblée nationale constitutionnellement parlant ;

2) qu’il nomme SON Premier ministre. Celui-ci peut ne plus être celui qui détient une majorité à l’Assemblée nationale et peut même ainsi dicter son choix à cette majorité. Que le Premier ministre lui soit redevable politiquement et constitutionnellement. C’est le Président qui nomme et qui révoque les ministres ;

3) qu’il soit le seul à décider de la dissolution du Parlement qu’importe si quelqu’un en son sein détienne une majorité ou non. Il garde la liberté de s’adresser quand il le veut à l’Assemblé nationale ;

4) qu’il préside le Cabinet quand il le veut et ainsi démontrer que le pouvoir exécutif n’est pas celui du Cabinet mais le sien et, s’il veut consulter le Cabinet, il viendra pour le faire quand il le voudra. C’est vicieux et anticonstitutionnel, dans le cadre actuel de notre démocratie parlementaire ;

5) qu’il soit responsable de la politique étrangère et ainsi qu’il soit reconnu comme le seul chef de l’Etat, du gouvernement et du Parlement et ainsi réduit la politique dite étrangère d’un pays à son seul vouloir et qu’il soit responsable des contrats que la République de Maurice signerait avec d’autres gouvernements dans toutes les matières : économique, bancaire, financière, politique ;

6) qu’il soit au contrôle de la MBC et du Serious Fraud Office. Son objectif : imposer son image, sa personne et son vouloir. Il ne lui restera qu’un pas à franchir : rechercher l’immunité sur le plan juridique concernant non seulement les poursuites civiles mais plus grave, les poursuites sous le Code pénal pour échapper au droit et à la sanction pénale pour tout abus de sa part…

Il veut prendre le contrôle absolu du Parti travailliste en tant que Président en demeurant son leader. Quand le PTr nomme l’Attorney General (le conseiller juridique du gouvernement), le ministre des Finances et de l’Economie, le ministre des Affaires étrangères, il réduit le Cabinet à un instrument sous son contrôle et déforme le pouvoir du Parlement et, ainsi, il s’accapare du pouvoir qui revient au peuple. Voilà ce qu’il faut combattre.

Il faudra l’aide de tout le monde. Je dis bien tout le monde.

* Si cela se confirme – c’est-à-dire si le ‘couper/trancher’ a effectivement lieu, l’un ou l’autre pourrait se retrouver en situation de minorité vis-à-vis de son allié. Quelles en seront les conséquences politiques, selon vous ?

C’est le MMM qui risque d’être le plus grand perdant. Mais comme vous le savez, ce parti politique (il n’est plus un Mouvement), a fait des alliances politiques avec presque tous les partis politiques : PTr, MSM, PMSD… bref tous.

Le MMM n’aura aucune difficulté de naviguer dans n’importe quel cas de figure. Il va se soumettre en pratiquant l’imposition. Ce que je dis est paradoxal. Mais suivez l’itinéraire du MMM et surtout la façon dont il a imposé sur Ramgoolam une coalition où le MMM n’est qu’un suiveur.

Pour Ramgoolam, c’est autre chose. C’est un joueur de flûte. Il attire les autres avec sa façon de se présenter comme l’immuable. Il ne se soucie pas du fait que le MMM soit plus fort numériquement dans une coalition.

Les seules conséquences, c’est la rupture pour non-partage du pouvoir, l’accaparement des biens de l’État et des positions politiques, et surtout la discordance entre Bérenger et lui sur la question d’une République présidentielle bicéphale.

Au fond, nous ne passons pas à une République semi-présidentielle, mais à une République présidentielle à deux têtes. Ce tandem va partager le pouvoir au détriment de l’Assemblée nationale et elle va réduire l’Assemblée nationale à une assemblée consultative. L’Exécutif, étant divisé en deux Cabinets, tout se jouera à ce niveau pour la ratification des lois.

* Selon vous, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger sont-ils uniquement préoccupés par la question de leur survie politique ou de leurs ambitions personnelles ?

En effet, il y a une forte dose de survie qui caractérise l’accord entre le MMM et le MSM. Les deux vont avoir bientôt 70 ans : il ne peut en être autrement. Ils vont privilégier leur sécurité sur tous les plans. C’est aussi matériel que cela. Cette survie politique n’est absolument pas idéaliste.

Prenons le cas de l’ambition personnelle. Qui peut me dire que l’ambition personnelle de devenir Premier ministre ou Président n’est pas motivée par les salaires, les facilités de loisir ou encore de soin, les voyages, et autres facilités? D’abord et avant tout, c’est la jouissance de la fonction. Cela ne veut aucunement dire qu’il n’y a pas d’autres motivations.

En général, l’approche pouvoiriste n’est pas dénuée de la raison autant que d’idéalisme. Mais le matérialisme et la raison poussent certains dirigeants à corrompre et à pratiquer des abus de toutes sortes. Le raisonnement devient un dangereux outil de perversion.

De tous les dirigeants que j’ai croisés dans l’Histoire, je ne retiens que les noms comme Mandela, Senghor, Nyerere, Allende,…

* Au-delà de l’issue des prochaines élections, pensez-vous que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger pourront réussir une nouvelle collaboration au niveau gouvernemental ?

On s’acharne à faire des études politiques des alliances passées. Il faut analyser les choses autant sur le plan psychique que génétique (par rapport à l’espèce humaine). Si on ne le fait pas, on serait incapable de comprendre les comportements, ne pas comprendre d’abord la nature humaine qui se rapporte à nos gènes et ensuite la condition humaine qui définit nos rapports en tant qu’animal grégaire qui s’est construit une culture dans le cadre de multiples contradictions sociales, économique et ethniques.

De nature nous sommes des individualistes obligés à vivre en groupes, en communautés, en clans…

Si nous plaçons la coalition déjà faite entre un parti constituant le gouvernement (le PTr) et l’Opposition constitutionnelle (le MMM), on peut dire que l’on ne peut tomber plus bas. C’est dans des pays traversant des guerres civiles que l’on peut trouver des actes semblables où les dirigeants en guerre se rapprochent et font des alliances gouvernementales avec un partage de pouvoir.

Comme vous le voyez, cette alliance ne tient qu’à un fil.

Ce sont deux bêtes politiques. Or, dans le règne animal, il ne peut y avoir deux mâles dominants. Question de testostérone qui joue un rôle important chez les males dominants pour éliminer les concurrents et de libido en termes de désir de faire quelque chose…

* Qu’en est-il de la grève dans l’industrie sucrière ? Les grévistes ont tenu bon durant 8 jours. Quelle analyse en faites-vous ?

Entrer en grève sous la nouvelle loi est un exercice dangereux si : 1) on n’a pas une majorité de travailleurs soutenant la grève précédant son lancement; 2), si le secteur concerné peut démanteler l’action syndicale par l’usure ; 3) si on ne s’est pas engagé dans la solidarité syndicale avec les autres organisations, et 4) si on déclenche une grève illimitée (donc insurrectionnelle) dans un secteur essentiel, sans prédispositions politiques.

Les syndicats en grève dans l’industrie sucrière doivent sortir de cette grève avec honneur. Ils sont assez bien organisés pour le faire. Je suis de tout cœur avec eux et je leur dis : tenez bon. En tant que PRO de l’Observatoire de la Démocratie, j’ai envoyé un communiqué de presse le 21 novembre soutenant leur grève.

 

 

* Published in print edition on 28 November 2014

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