‘Rien ne pourra être comme auparavant à la suite du retrait de Jugnauth’

Interview: Jack Bizlall —

Caisse noire: ‘Les dénonciateurs de 2001 furent V. Poonoosamy, M. Seetaramadoo et C. Bastien. Les trois ont été licenciés’

‘Si on ne fait rien, nous aurons soit une dynastie accapareuse sur notre tête ou une République présidentielle avec le retour de Ramgoolam’

 

Jack Bizlall, militant des années 70, syndicaliste et pétri des valeurs républicaines condamne férocement le pouvoirisme et la course vers l’argent. A qui la faute? A l’appareil d’Etat ou à ce peuple avachi? Il faut et il est grand temps de prendre les taureaux par les cornes. Si rien n’est fait nous annonçons notre propre perte, dit-il…

Mauritius Times : De 2001 à 2016, de la caisse noire d’Air Mauritius à la situation actuelle, quelles sont les conclusions à tirer ? Comment vous anticipez le dénouement des dénonciations faites par vous cette fois-ci ?

Jack Bizlall : Le directeur, très connu, d’une entreprise de fabrication de matériaux de construction m’a, un jour, dit que les caisses noires de plusieurs entreprises ont été démantelées depuis le scandale MK et que la notion de bonne gouvernance est entrée dans la déontologie des entreprises. Par ailleurs, depuis 2001, l’ICAC et d’autres institutions exercent la prévention, imposent la régulation et le contrôle et sanctionnent les entreprises et les personnes trouvées coupables de plusieurs formes de délits administratifs et criminels. L’association incestueuse entre MK, la MCB, la DCDM et Rogers fut aussi démantelée.

Le scandale d’Air Mauritius en 2001 n’était pas uniquement une question de caisse noire pour soudoyer tout le monde, mais aussi des emprunts fictifs, des billets d’avions fictifs, de fonds de pension frauduleuse, etc. Il y avait au moins douze délits graves y compris le trafic d’armes vers l’Afrique du Sud. On n’a pas tout réglé puisqu’une réclamation est encore en attente en Cour et d’autres n’ont pas été prises en compte… Le dernier cas de poursuite contre moi par un ancien directeur de Rogers s’est terminé cette année, après plus de quinze ans.

C’est par rapport à la gestion des dépôts de MK à la MCB que toute l’affaire MCB-NPF va se poursuivre. On n’a pas tout réglé dans ce deuxième dossier, non plus pour des raisons économiques et politiques. Nous avons eu, après le scandale du hedging, des accords avec d’autres compagnies d’aviation et nous avons actuellement le scandale des corridors vers l’Afrique et l’Asie.

Les dénonciateurs de 2001 furent V. Poonoosamy, M. Seetaramadoo et C. Bastien. Les trois ont été licenciés. J’ai tout fait à l’époque pour les protéger et je suis devenu leur ami. Je le dis aujourd’hui pour bien faire comprendre que M. Seetaramadoo a deux responsabilités. Premièrement, celle de ne pas regretter ou nier, par un changement de comportement, sa dénonciation de 2001. Deuxièmement, celle de n’être pas un des vecteurs ou un spectateur du scandale d’aujourd’hui.

Je n’ai pas à nier mon amitié pour lui ni à me taire et laisser ces scandales pourrir notre société. Il aura tout intérêt à se présenter devant le comité disciplinaire pour ce qui est dit contre lui par Pillay. J’ai par ailleurs un reproche personnel à lui faire ; c’est son attitude et celle de Suddhoo, de vouloir baisser les coûts d’opération à MK en faisant appel à des travailleurs d’Airmate payés un salaire de famine. C’est inacceptable.

En analysant les choses depuis 2001, je peux raisonnablement dire que certaines pratiques ont cessé mais ont été remplacées par d’autres pratiques, avec un point commun cependant : le rôle des politiciens et des technocrates qui sont restés les mêmes dans leur comportement marqué par la cupidité et des décisions inhumaines et « pouvoiristes ».

Je l’ai dit et je le redis, ce scandale à Air Mauritius est d’envergure et je sais que je ne pourrai pas aller aussi loin qu’il le faudra sans l’aide de tout le monde.

* Il nous semble qu’il y ait « more than meets the eye » dans l’affaire de révocation de l’ex-CEO d’Air Mauritius. N’y aurait-t-il pas d’autres éléments encore plus importants et graves que ce qui a rapporté par les médias par rapport aux qualifications contestées de Mike Seetaramadoo et autres allégations d’interférence d’un proche d’une VVIP dans cette affaire qui ont contribué à la mise à l’écart de Megh Pillay ?

L’annonce du retrait de Anerood Jugnauth de ses fonctions de Premier ministre et de « sa décision » de voir son fils le remplacer est venue bouleverser notre société. Cette décision fut en soi un compromis entre père et fils concernant très probablement l’héritage que va laisser Anerood Jugnauth. Cette erreur monumentale de la part de Jugnauth est à la base de tout ce qui se passe et cela ira en crescendo.

Croyez-vous possible que le conflit entre Pillay et Seetaramadoo puisse faire agir les gens avec autant de folie, de violence, de manque de savoir-vivre comme nous le constatons présentement ? Souvent certaines contradictions sont issues des affaires de cuisses. Mais il y a des limites.

Ce que je peux vous dire c’est que Pillay et Seetaramdoo ne peuvent cohabiter. Les charges de Pillay contre Seetaramdoo, si avérées, ne peuvent se terminer que par le licenciement de Seetaramdoo et de Suddhoo. Au cas contraire, ce sera un procès de diffamation que Pillay aura à subir. Il est aussi vrai que Pillay et Suddhoo ne peuvent cohabiter aussi. Pillay doit poursuivre Air Mauritius parce que la conspiration orchestrée contre lui ne peut rester impunie.

Toute cette affaire a des perspectives de réactions juridiques, politiques, économiques et constitutionnelles.

* Le responsable politique sous la tutelle duquel tombe Air Mauritius, c’est-à-dire Sir Anerood Jugnauth, déclare qu’il n’en sait rien , bref de la révocation de Megh Pillay, cela alors qu’il a tranché en faveur de ce dernier au début du mois dernier en approuvant la suspension de Mike Seetaramadoo, Executive Vice-President Commercial, mettant ainsi fin à une direction parallèle au commandement de MK. Si tel est effectivement le cas, on pourrait déduire que son autorité en tant que Premier ministre se fragilise davantage. Est-ce effectivement le cas, selon vous ?

Effectivement et par sa seule faute. Quand Jugnauth a annoncé son départ tous les opportunistes se sont tournés vers son fils. A commencer par ses propres conseillers. Personne n’a compris, bien que j’aie dit plusieurs fois, que je connais Jugnauth comme un homme très faible.

Vous vous souvenez du syndrome de Lyndon Johnson qui est celui d’avoir peur de paraître un faible et un peureux. Les dirigeants comme lui utilisent la menace verbale et l’agression étatique pour donner l’impression d’un dur. Ainsi, Johnson est responsable de plusieurs agressions inexcusables au Vietnam, au Brésil en particulier, et ailleurs. Je fais cette analogie pour faire les gens comprendre l’état d’esprit des dirigeants comme lui.

Anerood Jugnauth est beaucoup plus manœuvrier. Il a soutenu Ramgoolam avant l’indépendance sans être un travailliste. Il n’a jamais adhéré au travaillisme. Il a été Président du MMM sans être un adhérent du militantisme. Il a nommé son parti politique MSM sans être jamais un socialiste. Quelqu’un peut-il me dire quelle est l’idéologie d’Anerood Jugnauth ?

Mais quand vous vous entourez d’opportunistes, il faut bien comprendre qu’ils sont des carapates qui changent de chiens. Jugnauth fils fait tout pour se présenter comme le seul Premier ministrable. Mais il sait qu’il n’est pas populaire et qu’il ne pourra se présenter devant une foule enthousiaste pour l’accepter comme tel. Donc il place ses hommes. Il va dans les faits effectuer un coup de force manœuvrier au sein de l’appareil d’Etat. Dans les faits, il existe aujourd’hui un gouvernement à deux têtes, avec deux Cabinets.

Jugnauth peut et doit sortir de cette impasse. Il a été élu pour cinq ans, il peut bien rester à ce poste. Il apparaît aujourd’hui faible par sa faute et l’action de son fils. Il sera forcé de se débarrasser du syndrome de Lyndon Johnson. Ses larmes de l’autre jour constituent un bienfait pour lui et le pays. Il doit donc identifier les conseillers qui ne sont pas à la solde des autres et aussi des accapareurs, et les remplacer sans sourciller. Il a une carte en main qui est son pouvoir d’appeler la population aux urnes. Bien entendu, j’espère qu’il n’est pas mêlé sous tapis à ces décisions.

Mais de mon point de vue on ne peut raisonnablement réclamer des élections anticipées sans raison. Mais si Jugnauth quitte le poste de Premier ministre et qu’il n’y a pas d’élections démocratiques au sein du MSM pour choisir un autre leader, le démantèlement du Sun Trust, et un vote au sein de l’alliance politique au pouvoir pour élire le candidat qu’il faut pour être le nouveau Premier ministre, il faudra exiger que les élections générales anticipées se tiennent. Il n’y a pas d’autres voies.

* Si, comme vous dites, Megh Pillay aurait été une victime collatérale d’un gouvernement à deux têtes, pensez-vous que cette situation va durer ?

Effectivement, mais dans un cadre bien précis. Tout pouvoir dynastique n’a aucunement besoin d’agents politiques insoumis, indépendants et intelligents. Or Pillay a du caractère et n’a aucun lien avec les partis politiques. Il n’est pourtant pas apolitique. Il est seulement conscient du rôle qu’il veut jouer qui est celui d’un gestionnaire. C’est pour cela que l’on s’est attaqué à lui.

Je vais vous dire une chose qui ne va certainement pas lui plaire. Ils sont deux frères, lui et Raja, ils sont les indicateurs de la gestion saine de notre société. Quant il monte son frère descend. Depuis quelque temps la côte de son frère monte aux casinos. On entre dans une phase de soumission des intellectuels et de régression de leurs idées et il devient évidemment une victime.

« Back to the trees » criait l’oncle d’Édouard dans le livre de Roy Lewis ‘Pourquoi j’ai mangé mon père’. En entrant dans la modernité, les progressistes se battent pour les libertés et pour les droits dans une société qui fait des bonds technologiques. La question philosophique que les progressistes doivent se poser est celle de savoir si ces avancées sous le contrôle d’accapareurs et de racistes ne nous poussent pas au fond vers la sauvagerie, et s’il ne faut pas retourner à la vie simple dans un cadre de décroissance soutenue pour nous préserver de l’éveil chez nous de nos instincts d’anthropophage.

Il suffirait de comprendre que notre société est en mesure de réclamer de la collectivité selon ses capacités, ceci pour que cette même collectivité puisse bénéficier de ses besoins sans avoir l’oreille ou la confiance des leaders de quatre sous, de gauche comme de droite, qui veulent nous diriger pour atteindre l’immortalité et soigner leur narcissisme.

Les vraies victimes sont en premier lieu les travailleurs d’Air Mauritius et d’Airmate. Ensuite la population dans son entité. Si on ne fait rien, nous aurons soit une dynastie accapareuse sur notre tête ou une République présidentielle avec le retour de Ramgoolam.

* Vous disiez lors de votre conférence de presse que plusieurs membres de l’Alliance gouvernementale, conscients des conséquences politiques de certaines initiatives et de la manière de faire de la clique dirigeante au sein du pouvoir, seraient mal à l’aise. Il ne faut toutefois pas attendre qu’ils viennent « rock the boat », non ?

Je pars du principe que personne ne détient le monopole des valeurs républicaines. Nombreux sont les républicains membres du MSM comme du PTr. Au MMM d’origine et dans les partis de gauche nous sommes tombés dans la marmite de l’idéologie révolutionnaire depuis notre tout jeune âge. Ce qui fait que nous savons de quelle république nous voulons.

Ne me dites pas que nos députés au sein de l’alliance au pouvoir sont tous satisfaits de ce qui se passe dans notre pays en ce moment. Une dialectique s’installe en ce moment au sein du gouvernement. Jugnauth affaibli et dans son sillage MSM et l’Alliance Lepep. Rien ne pourra être comme auparavant à la suite du retrait du père Jugnauth.

Les portes sont grandes ouvertes pour plusieurs formes d’accaparement. On ne devrait pas permettre que les hauts fonctionnaires s’enrichissent au détriment du pays en se faisant payer par des corporations et des compagnies de l’État. Ce qui va se passer est ahurissant. Un groupe de manipulateurs va s’enrichir pour soutenir un PM impopulaire. Il faut à tout prix que celui qui veut occuper le poste de Premier ministre soit soutenu par un grand nombre de citoyens, sinon il faudra qu’il dédie son existence à une clique dévoyée à sa solde.

Pravind Jugnauth doit attendre que son rôle dans l’affaire MedPoint soit terminée. J’ai adressé une longue lettre au DPP concernant l’appel devant la Cour suprême. Le DPP doit aller directement au Privy Council, s’il le faut. Le dernier jugement en faveur de Jugnauth n’est pas acceptable, à mon avis, par rapport à la loi.

* Pour revenir à MK, on se sait pas si la grande lessive a eu lieu au sein de la compagnie aérienne nationale après l’affaire de la caisse noire, il y a 15 ans de cela, mais il semblerait que l’histoire soit en train de se répéter avec une autre affaire de Rs 5.682 milliards. Au-delà des considérations politiques, est-ce l’environnement organisationnel qui favorise de telles affaires, malgré les audits effectués à grands frais par des professionnels du privé ?

Il y a d’abord un gros scandale concernant Cargotech dont le rapport (du ministère de Bhadain) a été soumis en aout 2015.J’ai une copie en ma possession. Un scandale de 320 millions. Il n’est pas acceptable que cela ait pu échapper à l’auditeur. Je lui ai écrit une lettre et je n’ai pas eu de réponses jusqu’à l’heure. Il a tout intérêt à le faire puisque je suis actionnaire de MK, s’il ne veut pas être humilié à la prochaine assemblée générale comme ce fut le cas de la DCDM dans le passé.

Ensuite il y a une disparité à expliquer entre les revenus enregistrés sur les systèmes Cognos et Oracle et les revenus déclarés dans les comptes officiels de la compagnie, pour la période 2011-2014. Je n’ai pas accès aux systèmes. Mais j’ai soumis le document reçu de mon informateur à la Présidente de la République mentionnant la disparité de Rs 5,682,875,640. C’est énorme. Je souhaite qu’il y ait une explication acceptable.

Permettez moi de faire une remarque sur trois constations. Dans les faits : 1) La Présidente ne peut – c’est Jugnauth Président qui l’a dit – nommer une commission d’enquête sans l’accord du Premier ministre ; 2) On ne peut faire appel aux hauts cadres de la fonction publique, puisqu’ils ont été les directeurs de la compagnie d’Air Mauritius ; et 3) On ne peut faire appel à l’ICAC puisqu’il est présidé par un nominé des Jugnauth. Ma remarque est que le système Jugnauth bloque TOUT.

Je vais vous dire une chose : la situation n’est pas plus rose ailleurs. Je reviendrai sur la base du cas par cas. Le prochain cas sera celui de Mauritius Duty Free Paradise. Il paraît que Gooljaury tire toujours les ficelles là-bas.

* Les ‘dealings’ des compagnies d’Etat telles que Air Mauritius, State Investment Corporation, Mauritius Telecom, etc., par rapport à leur politique d’embauche du personnel, aux allocations des contrats pour l’achat des biens et des services ne sont pas soumis à l’examen du Parlement du fait de leur statut en tant que compagnie privée. Mais tout n’est pas nécessairement très beau dans ce petit monde fermé, non?

Il faut se poser la question suivante : Quels sont les problèmes qui affectent nos institutions. J’ai identifié les sujets suivants : 1) Le rôle des auditeurs internes et externes ; 2) Les comptes de ces entreprises ; 3) Absence d’objectifs de plan économique et social ; 4) L’hégémonie des CEOs, des General Managers et des Chief Executives ; 6) L’absence de politique générale de gestion ; 7) L’ingérence politique ; 8) Le rôle des hauts fonctionnaires de l’État ; 9) La pratique du Golden Handshake ; et 10) Les comités de direction sans responsabilités.

Voilà quelques questions auxquelles il faudra répondre. A la Radio de FM j’avais demandé au ministre de la Fonction publique d’organiser une conférence sur la fonction publique. Je l’attends toujours.

J’attends de la Présidente qu’elle parle à Jugnauth sur la question de son remplacement éventuel, qu’elle aide à limiter les responsabilités des hauts fonctionnaires à leurs fonctions contractuelles. Quelle fasse maintenir le comité disciplinaire contre Seetaramadoo sans ingérence de Suddhoo ; qu’elle insiste que des enquêtes soient faites sur les deux questions touchant les finances de MK ; et enfin qu’elle institue une commission d’enquête sur Air Mauritius.

* A la fin de la journée, on est en train de se bagarrer pour des sous, pour le pouvoir ou d’autres privilèges alors que le pays fait déjà face déjà à des problèmes graves : le chômage, la prolifération de la drogue parmi les jeunes étudiants, la pauvreté, etc. Les Mauriciens méritent mieux…

Je le dis si souvent. Notre pays a plusieurs avantages que les autres pays n’ont pas.

Il y a quelques années j’étais sur un pont à Paris à admirer les feux d’artifice un 14 juillet. Un Français à côté de moi m’a lancé : « Ҫa, tu le verras pas dans ton pays, regarde bien… » Je lui ai répondu « Cela n’est rien en comparaison à ce que je vois dans mon pays… »Il m’a dit :« Quel est ton pays ? » Je lui ai dit avec l’intention de le mettre à sa place : «C’est le pays où sans doute vous êtes allé plus d’une fois. » Il m’a dit «L’île Maurice ? » Je l’ai regardé droit dans les yeux sans dire un mot… et il a quitté le pont sans continuer à admirer son feu d’artifice.

J’ai une autre idée de ce pays ou je suis né. Ce n’est pas un pays difficile à administrer. Les Mauriciens vivront mieux s’ils cessent d’attendre un Moïse… Certains jeunes et moins jeunes me reprochent pourquoi je ne parle pas souvent du Mouvement Premier Mai comme les autres le font avec des phrases «Nous dans… » C’est la pire des choses à faire.

Dans le cadre de ce combat contre la République Oligarchique et avec le souhait que les Mauriciens vivent mieux dans un encadrement de libertés et de droits qui en découlent, j’ai écrit à tous les syndicats et aux partis politiques de gauche… je fais un appel à tous les travailleurs et à tous les jeunes, à toutes les femmes et à toutes les personnes agréées… de se rassembler pour combattre ce qui va nous tomber sur la tête. C’est tout ce que j’ai à dire… pour le moment.

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