« Notre République a besoin de se reconstruire… »

Interview : Jack Bizlall

… il faut détourner notre attention de ces idioties d’alliances politiques qui ne représentent rien de sérieux »

« Le MSM ne représente rien, électoralement parlant. C’est la cinquième roue du MMM »

« Le PRB 2012 est la formalisation de la fracture sociale. C’est sa structuration »


La réforme électorale tout comme les élections municipales sont d’actualité. Y aura-t-il entente entre les deux leaders du jour ou le gouvernement fera-t-il cavalier seul ? Existe-t-il une alternative aux alliances entre les partis connus ? Est-ce que la société civile est prête pour des réformes de grande envergure pour se tourner résolument vers un futur basé uniquement sur les compétences ? Jack Bizlall livre ses analyses de la situation politique locale…


Mauritius Times : Le MMM déclare vouloir « reprendre la main » par rapport à la réforme électorale, et le leader de ce parti, lasse d’attendre une réaction positive du chef du gouvernement a donc décidé de laisser l’initiative de la réforme au Dr Navin Ramgoolam. C’est une attente qui risque de perdurer… Qu’en pensez-vous ?

Jack Bizlall : Le MMM n’a aucun droit de jouer avec la réforme électorale. Ce parti politique a raté son rendez-vous avec l’Histoire. Personne ne peut jauger mieux que les militants des années 70 ce que le MMM représentait comme force de changement. Si le MMM avait gardé son cap politique, le pays aurait été différent aujourd’hui.

Certains ont préféré privilégier le pouvoir politique en soi et pour soi au détriment de la force politique de changement dans l’intérêt de tous. Ils ont opté pour l’expulsion de plusieurs jeunes et ont poussé au départ des hommes et des femmes éminemment capables.

Ce parti politique a un passé rempli d’espoir inassouvis et un présent vide de sens. Le MMM n’a pas de futur. J’ai encore quelques amis au MMM. Je regrette leur soumission et leur manque de conviction.

Il y avait deux sortes de révolutionnaires dans le MMM des années 70. Ceux qui croyaient au changement et combattaient les capitalistes et le PTr avec une force et une conviction de révolutionnaires. Il y avait aussi des pseudo-révolutionnaires qui sont aujourd’hui autant riches que les capitalistes et qui ont une mentalité pire que les dirigeants travaillistes de l’époque. Faites un relevé et vous comprendrez dans quel piège les jeunes sont tombés et tombent encore.

Bérenger a créé Ramgoolam et Jugnauth. Quand Ramgoolam et Jugnauth ont été rejetés par les citoyens, c’est encore lui qui a redonné une vie politique à ces deux personnes. Qu’il se débrouille avec eux. En politique, ils entretiennent tous les trois des rapports hermaphrodites. Il n’est pas étrange que Bérenger fasse appel à Ramgoolam et à Jugnauth.

* Estimez-vous que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger sont condamnés à trouver un terrain d’entente sur la question de réforme électorale ? Ou ont-ils chacun une « fall-back position » ?

C’est une question qui est constamment posée par une frange de la population pour maintenir l’existence politique de ces deux dirigeants. Toujours la même rengaine. Quand on ne parle plus du MMM et du PTr, mais de Ramgoolam et de Bérenger, on réduit notre République à presque rien.

Ce pays n’appartient pas à Ramgoolam et à Bérenger. Force est de constater cependant que le PTr et le MMM se sont réduits à n’être que les propriétés personnelles de Ramgoolam et de Bérenger. Le plus grand effort politique que l’on doit faire, c’est justement de briser ce concept de propriété personnelle des partis politiques à Maurice, à gauche comme à droite.

Au lieu de leur octroyer un ‘fall-back position’, on devrait souhaiter leur ‘fall apart’, étant entendu qu’ils sont dans une situation de ‘fall away’ et de ‘fall down’.

Pourquoi doit-on entretenir cette rengaine alors que nous réfléchissons sur un nouveau système électoral ? Ne sommes-nous pas conscients que c’est parce que le système électoral actuel est tel qu’il est que ces deux personnes existent politiquement ?

* Pensez-vous que Ramgoolam va répondre aux attentes du pays ou de Bérenger ?

Ramgoolam est perdu dans le labyrinthe de sa pensée. Il est complètement perdu. D’une façon ou d’une autre, il aura à réagir suite au ruling du Human Rights Committee. Il a un temps déterminé pour le faire. Quelqu’un qui est perdu peut prendre n’importe quel chemin et entraîner les autres derrière lui.

Il y a donc plusieurs dangers qui nous guettent. Je lis ses déclarations et je n’y trouve que des contradictions jusqu’à maintenant. S’il prend le chemin d’un nouveau recensement, d’un référendum, ou pire, de l’élargissement de l’identification ethnique pour le besoin d’appliquer le BLS, nous sommes foutus. Ce sont des dangers réels.

Ni le Privy Council ni le Human Rights Committee n’entrera dans la logique de l’anti-constitutionalité de la déclaration identitaire de notre système électoral. C’est là le gros problème que certains n’ont pas voulu comprendre. Passons !

Au fond, implicitement, le Human Rights Committee – en parlant de violation des droits des candidats aux élections de 2010 -, a remis en question les élections de 2010. Logiquement nous devrions retourner aux urnes immédiatement après les mesures que prendra le gouvernement pour respecter le ruling du HRC. C’est dans ce contexte que le Mouvement Premier Mai propose l’adoption d’une Nouvelle Constitution et ensuite des élections générales.

* Les conférences de presse conjointes (MMM-MSM) se font rares. On ne sait pas si les discussions entre le PTr et le MMM sur la réforme électorale – et sur les conditions d’une alliance rouge-mauve – ont refroidi les rapports entre le MMM et son allié du ‘Remake 2000’. Il ne semble pas que ce dernier ait, lui, les moyens pour reprendre la main. Qu’en pensez-vous ?

J’ai dit et je le redis : le MSM ne représente rien, électoralement parlant. C’est la cinquième roue du MMM. Bref, c’est une roue de rechange. Une roue de rechange rassure et devient utile uniquement quand il y a un accident.

Bérenger s’est mis en tête qu’il ne sera jamais Premier ministre par la seule force du MMM. Il a depuis longtemps compris cela et c’est dans le cadre de ce handicap auto-infligé, qu’il recherche une alliance avec Ramgoolam ou Jugnauth.

Jusqu’à quand allons-nous concevoir la politique à Maurice par des considérations pareilles ? Notre République a besoin de se reconstruire. Il faut détourner notre attention de ces idioties. Franchement, croyez-vous que nous pouvons nous permettre de réduire la politique à des alliances politiques qui ne représentent rien de sérieux ?

* Votre mouvement viendra de l’avant le 20 octobre prochain avec des propositions sur une nouvelle Constitution. Que comptez-vous proposer dans les grandes lignes ? L’abolition du BLS ? L’introduction du PR ?

Le Mouvement Premier Mai publie un livre intitulé ‘Nouvelle Constitution et Deuxième République’. Le livre est actuellement sous presse. Il sera lancé le 27 octobre 2012 au Centre Eddy Norton Rose Hill à 14 heures. C’est un livre de 152 pages avec 6 chapitres.

Nous proposons dans ce livre le premier chapitre d’une nouvelle Constitution de la façon la plus complète qui soit. De ce fait, nos propositions couvrent tout. Je dis bien TOUT. C’est un livre qui a pris sept ans pour être écrit et nous avons eu plus de 20 rencontres, débats, etc., dans le cadre de sa rédaction.

Je vous donne l’assurance qu’il contient des dizaines de propositions dans un champ qui couvre tout ce qu’une République qui se respecte doit contenir.

Il est évident que nous abordons la question du BLS et que nous proposons sa suppression. Mais ce n’est pas dans la même logique des autres partis politiques. Par ailleurs, nous proposons un système qui permet au First Past The Post de déterminer le parti politique qui constituera le gouvernement et laissons la party list d’assurer une opposition parlementaire.

La proportionnelle est une méthode d’application du système de party list et non pas un projet politique en soi.

Ce livre sera suivi d’ici 2013 d’un deuxième livre déjà écrit intitulé Pour une Education d’Assertion et d’un troisième livre qui sera publié en 2014 intitulé L’Economie au Centre du Social.

* Que faites-vous de la prise de position de Yousuf Mohamed et de ses amis au sein du mouvement pour le maintien du BLS ? Seront-ils capables d’amener et le MMM et le PTr à maintenir le statu quo – c’est-à-dire à s’abstenir à « gratte lé dos malheur » ?

Yousouf Mohamed est dépassé par l’Histoire. Son père a été historiquement victime de pressions sectaires souvent irrationnelles. Il avait cependant fait une chose extraordinaire en choisissant le camp de l’indépendance, quitte à perdre le soutien de ses électeurs.

Sa stratégie avait été de se protéger politiquement par le BLS parce qu’il savait qu’il allait être battu aux élections de 1967. C’était un homme très généreux et accessible. Si j’avais du temps, j’aurais écrit un livre sur lui.

Yousouf Mohamed est l’antithèse de son père. Autrement, on aurait pu avoir un débat sérieux sur la question. J’aurais pu lui démontrer l’irrationalité de sa position. Sa position est aussi anti-républicaine.

Je demande aux organisations qui s’associent à Yousouf Mohamed de faire attention. J’ai déjà tenu un forum à Plaine Verte sur le BLS. C’était le 10 juin dernier. Je suis disposé à rencontrer celui ou ceux qui veulent débattre de la question, publiquement ou autrement.

D’autre part, cette question est abordée en long et en large dans le livre du MPM, La Nouvelle Constitution et la Nouvelle République.

Mais Yousouf Mohamed n’est pas l’obstacle au démantèlement du BLS. C’est Bérenger. Ne croyez aucunement que je m’en prends à Bérenger pour des raisons subjectives. Absolument pas. Je ne crois pas d’ailleurs qu’il soit idéologiquement en faveur du BLS. Il va reculer sur cette question si sa position ne mord pas politiquement. Ce que je lui reproche, c’est sa mauvaise manière de manipuler le BLS politiquement.

Il est mon aîné d’une année ou deux. Nous appartenons à la même génération. Il a vécu. N’est-il pas temps pour lui de changer de comportement ?

Il a dégénéré intellectuellement parlant, de par sa conception de tout ramener à sa survie politique. Il a tout piétiné pour exister politiquement : amitié, conscience politique, le MMM…N’est-il pas temps pour lui de retrouver une cohérence politique pour ne pas être un jour insulté par les jeunes ?

Notre République appartient aux jeunes. Notre génération est responsable de transmettre à ces jeunes une Nouvelle Constitution instaurant une Deuxième République.

* En attendant que le leader du PTr se manifeste, le MMM compte focaliser sur d’autres sujets, en particulier sur les municipales. Une victoire de l’opposition, estime le MMM, lui donnera du punch dans de nouvelles négociations à propos de la réforme électorale avec les travaillistes. La victoire est-elle gagnée d’avance pour le MMM, pensez-vous ?

Il faut respecter la démocratie et les élections municipales doivent être tenues aussi vite que possible. Cette élection aura certainement un enjeu politique. Mais mineur.

Il est malheureux que les forces de gauche ne s’entendent pas et que la société civile n’est pas organisée. Si tel avait été le cas, on aurait pu construire une deuxième force politique et tourner une autre page de notre Histoire.

Sinon l’enjeu sera celui de la détermination du rapport des forces entre le MMM et le PTr. Inévitablement.

Je pense que les Travaillistes ne vont pas remporter trois municipalités. Il y a l’usure du pouvoir et un manque d’intérêt des citoyens. Dans les faits, les élections municipales n’ont plus l’importance d’avant 1988, politiquement parlant. D’ailleurs, la loi de Hervé Aimée a comme objectif de minimiser son impact politique. C’est navrant mais c’est ainsi. Ces élections risquent de ne donner aucun punch à qui que ce soit.

Nous proposons dans notre mémoire des propositions pour une Nouvelle Constitution et une Deuxième République que la loi régissant l’Assemblée Régionale de Rodrigues soit étendue aux municipalités. Cette loi, je ne sais pas qui l’a proposée, est intéressante. Il est entendu que Rodrigues devrait passer à autre chose. Nous proposons que la RRA soit remplacée par l’Assemblée autonome de Rodrigues. Il y a un gros travail de réflexion à faire sur le plan de la décentralisation du pouvoir.

* L’autre sujet d’inquiétude, sans doute, pour l’actuel gouvernement : l’opposition des marchands ambulants aux propositions du comité interministériel et une détermination de vouloir, semble-t-il, ‘stay put’. C’est un problème qui va perdurer, semble-t-il. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que le gouvernement ne saisit pas l’importance de l’économie informelle dans le cadre de notre économie réelle.

L’Argentine est sortie d’une crise économique aigue par le soutien que son gouvernement a donné à l’économie informelle. Dans tous les pays du monde, l’économie informelle n’est pas marginalisée. Il faut cesser avec l’oppression que subissent les marchands ambulants. C’est intenable.

Chaque jour, je me fais un devoir de marcher dans le centre de Rose-Hill pour voir ce qu’ils vendent. J’achète quelquefois un produit, principalement des légumes. Pourquoi des légumes ? Parce que j’ai observé que beaucoup de marchands ambulants vendent leurs produits à des prix abordables. Donc, il y a une rencontre entre petits producteurs et petits acheteurs qui se rencontrent directement. Ensuite, la qualité des produits n’est pas mauvaise. Au contraire, elle s’améliore d’année en année, surtout celle des vêtements. Dans le passé, nous avons eu droit à un plastic culture.

Et si nous analysons la situation autrement ? Le chômage est de 8% actuellement. Imaginons un instant si ce petit secteur informel n’existait pas ? Sommes-nous en mesure de confronter socialement un chômage de 16 % ? Des milliers de personnes sont actives dans le secteur informel de la petite production et du commerce de rue.

Je suis outré de voir au moins deux jours par semaine un nouveau type de musical chair. Les policiers les obligent à décamper et ils émigrent vers un autre endroit pour revenir à l’endroit initial un peu plus tard. Quelque fois on saisit leurs biens. Ce n’est pas acceptable. Si les autorités reculent, je suis d’opinion que c’est bien.

Il ne faudrait pas tout réduire à la politique partisane. Elections municipales ou pas, il est temps d’avoir une conception holistique de notre société, c’est-à-dire porter le particulier à l’ensemble dans lequel il s’inscrit.

* L’autre sujet de discorde concerne les recommandations sur les salaires et les conditions de service du PRB. On est venu jusqu’à réclamer la tête de M. Aujayeb, le no.1 du PRB, « séance tenante ». Votre réaction ?

Le PRB 2012 est la formalisation de la fracture sociale. C’est sa structuration. J’ai fait un appel aux syndicalistes. Je souhaiterais qu’ils se rencontrent pour dégager une opposition cohérente au PRB 2013.

Le problème n’est pas le PRB en soi, mais la méthodologie du rétablissement du pouvoir d’achat, l’inflation, l’endettement des ménages, les salaires dans le secteur privé, etc.

En vérité, la responsabilité de M. Aujayeb est partielle. La méthodologie qu’il a utilisée est la même que celle de 2008. Cette méthodologie amplifie les disparités salariales entre les petits et les grands. Si l’inflation n’est pas maintenue en-dessous de 3% annuellement, ce sera la catastrophe. Imaginez un instant les salaires des gros en 2018 si l’inflation dépasse 25% pour la période 2013-2017.

Il faut se demander si nos hommes et femmes politiques et nos hauts fonctionnaires qui bénéficient d’une telle méthodologie ont intérêt à juguler l’inflation. Je ne le crois pas. La façon dont les salaires du Directeur du PRB sont fixés, est-elle éthique ?

Le PRB est responsable de trois problèmes graves:

1) De modifier en cachette les schemes of duties des fonctionnaires et de réduire graduellement leurs droits acquis. C’est la restitution du pouvoir d’achat qui est utilisé comme moyen d’achat et de rachat des droits des fonctionnaires. Je connais certaines catégories de fonctionnaires qui ont vu leurs responsabilités croître sans aucune augmentation de leurs salaires.

2) D’avoir exigé que l’option d’un fonctionnaire pour ses nouveaux salaires ne lui donne aucun droit de déclarer litige. Les lois (IRA et maintenant ERA) ont été modifiées pour empêcher un fonctionnaire de faire appel au tribunal. Un jour, cela va éclater. Et, croyez-moi ou non, cela va faire des dégâts. La règle juridique de l’adhésion est ainsi bafouée.

3) De tromper tous les syndicats et les fonctionnaires qui ‘déposent’ devant le PRB. Si les fonctionnaires veulent la peau de M. Aujayeb, c’est grandement pour cette raison. Mais ce qui est choquant, c’est que certains syndicats recherchent le retour de M. Appanah pour régler des scandales créés sous son administration.

Faut-il brûler le rapport du PRB ? Je suis contre la pratique de brûler les livres. Cela me rappelle des pratiques du nazisme. Ce qu’il faut, c’est négocier avec le gouvernement pour la nomination d’une commission salariale. Mais le plus important, c’est de définir ses attributions.

Au stade où nous en sommes, il faut faire revivre le NRB. Ce Board a un gros travail à abattre. Je demande aux syndicats de ne pas marginaliser le NRB. Il a un rôle important à jouer dans le cadre du combat contre la fracture sociale.

* Par contre, sur le plan économique, le ministre des Finances semble être satisfait de la performance du pays : chômage à 8%, inflation à 4,3%, déficit budgétaire autour de 3%… « Le bateau va tourner », dit-il…

Je demande à Duval de réfléchir sur les éléments suivants avant de démontrer quelque satisfaction :

1. Notre économie quitte graduellement la production pour le secteur hors production. L’agriculture recule. L’industrialisation est menacée. L’hôtellerie subit la décroissance économique des pays développés, le réchauffement de la planète et la politique tarifaire d’ici et d’ailleurs qui rend certaines destinations plus accessibles et les services de certains types d’hôtels plus abordables, etc. Quelles sont les perspectives de ces secteurs en termes de croissance réelle, d’emploi, de consolidation de notre économie réelle par rapport à notre économie d’appoint ?

2. Qu’il analyse la nature de notre croissance économique depuis le début du siècle. Il faut qu’il le fasse secteur par secteur. Il faut qu’il fasse une enquête sur la répartition de cette croissance sur l’ensemble de notre économie, c’est-à-dire sur la consommation, l’investissement et les secteurs essentiels de notre économie.

3.     Qu’il analyse l’endettement des ménages et des entreprises surtout, la nature de l’investissement venant de l’étranger. N’a-t-il pas noté que les projets IRS se retournent contre le secteur de l’hôtellerie et que le tourisme bas de gamme est vecteur de l’inflation dans le pays ?

4. Qu’il analyse les sources de profitabilité de la MCB en particulier et la répartition des profits entre actionnaires et les réserves de cette banque pour ensuite analyser la valeur que représente son capital, la valeur marchande des actions de la MCB par rapport à la valeur de ses réserves. Qu’il nous dise ensuite si on peut admettre que cette banque soit en première position des entreprises les plus profitables du pays en 2011. La MCB est-elle vraiment une banque commerciale ?

5. Jusqu’à l’heure, les scientifiques n’ont pu unifier la relativité générale et la physique quantique. Tel est aussi le cas entre la micro et la macro économie. Est-il satisfait de la gestion de l’économie d’échelle de nos entreprises ? Jusqu’à quand importerons-nous en dollars et exporterons-nous en Euros ? Et jusqu’à quand hésiterons-nous à nous tourner vers les pays du Sud. Jusqu’à quand allons-nous jouer à qui perd gagne avec notre secteur offshore ? Jusqu’à quand notre économie résistera-t-elle à la décroissance économique des pays développés comme des pays émergents ? Serait-il prêt à nous donner son analyse de l’endettement à travers le monde que j’interprète, moi, comme une crise de la surproduction retardée depuis voilà plus de 20 ans ?

6. Peut-il nous dire si ses techniciens ont calculé le salaire nécessaire à la reproduction de la classe ouvrière ? Ses techniciens ont-ils calculé le salaire social par rapport aux revenus de notre économie par tête d’habitant ? Et plus important a-t-il pris note du nombre de familles qui n’ont aucun revenu ? Peut-il nous dire quel est le seuil de pauvreté à Maurice ? Peut-il concéder que notre économie repose sur sa masse salariale et quand les salaires sont bas et qu’il y a transfert d’une partie – de plus en plus importante de cette masse salariale à l’étranger -, cela réduit notre potentialité économique et fait accroître le chômage ?

7. Peut-il nous dire quels sont les secteurs prometteurs qui restent sous-estimés et qui contribuent marginalement à notre économie alors que cela devrait être le contraire ?

8. Peut-il nous dire quelle est sa stratégie pour réduire le taux dechômage à moins de 5 % dans les trois ans à venir ? Pense-t-il que cela soit possible ?

Qu’il s’exprime sur ces questions lors du discours du budget. Alors je pourrais vous dire s’il est conscient de sa satisfaction alléguée. Un comptable fait toujours tourner le bateau. Quand ce dernier coule, il se comporte comme un rat.


* Published in print edition on 19 October 2012

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