Interview J.Bizlall

Interview : Jack Bizlall

 

 

« Une alliance PTr-MMM n’a sa pertinence que si cette alliance peut entreprendre la démocratisation du pays »

* « Jocelyn Grégoire est totalement perdu… Il n’ira pas loin »

« Est-il manipulé par des intérêts économiques ou par l’Eglise catholique ? 3) A-t-il un agenda personnel ? Je ne vois pas le soutien de l’Eglise catholique »

 

Jack Bizlall croit dans une nouvelle force. La seule qui puisse balayer les partis rétros. Quoi de neuf dans les deux alliances ? A voir les têtes qui boudent un temps, qui sont repêchées par les partis, on ne peut qu’en faire des caricatures. Il faut relire l’histoire de notre pays pour tirer cette conclusion : pouvoir, quand tu nous tiens !  

 

Mauritius Times : Peut-on dire que les prochaines élections générales vont être comparables d’une part, à celles de ’67 en termes de comportement électoral et, d’autre part, à celles de ’83 en termes de résultat ? Qu’en pensez-vous ?

Jack Bizlall : Ces trois élections, de mon point de vue, n’ont rien à voir les unes avec les autres. Elles ont été tenues dans trois contextes différents. Il ne faut jamais faire un brouillon de l’histoire.

En 1967 l’enjeu était l’indépendance ou l’intégration. Contrairement à ce que les Mauriciens pensent, on n’a pas obtenu notre indépendance sur un plateau. On s’est battu pour notre indépendance et très durement. C’est beaucoup plus la peur qui a primé dans le vote des uns et des autres. Les négociations pour l’indépendance furent tenues entre les partis politiques mauriciens et le gouvernement britannique. La question fut bien plus notre Constitution qu’autre chose. La cassure de l’électorat en quatre groupes et l’excision de Diego Garcia avec l’expulsion de sa population, et leurs conséquences sur notre société, sont les deux grands problèmes qui restent à résoudre.

En ce qui concerne le problème de catégorisation ethnique c’est Razack Mohamed qui, d’après moi, a tout bousillé au dernier moment tout en soutenant le PTr pour l’indépendance. Il y a un paradoxe là si on ne comprend pas les contradictions quelquefois subjectives entre les uns et les autres. La cassure entre Razack Mohamed et Jules Koenig (avec raison d’ailleurs à cause de l’arnaque de Jules Koenig) a poussé à la création du CAM mais ce parti était bien peu soutenu, électoralement parlant, à cette époque.

Allez vérifier les noms des candidats du PMSD en 1967 et le nombre de votes obtenus par le PMSD à la campagne et vérifiez aussi le nombre de représentants de l’oligarchie sucrière sur la liste des candidats du PMSD et le soutien obtenu par le PMSD dans chaque circonscription. Un balancement de 4% des votes en faveur du PMSD et c’était Gaëtan Duval qui aurait été nommé le Premier ministre du pays.

En 1983 c’était autre chose. C’est un gouvernement remportant les élections de 1982 par 60-0 qui se casse et qui provoque les élections en 1983. Je ne crois pas que Anerood Jugnauth aurait opté pour la cassure du MMM si on n’avait pas débattu ouvertement sa révocation. Allez demander à Kasenally son rôle dans cette histoire… Madun Dulloo sait beaucoup de choses de cette cassure puisque au départ il était contre la cassure et il a évolué graduellement vers la cassure par rapport au comportement de ceux prônant la destitution de Anerood Jugnauth. Ce fut une très longue négociation entre la majorité des députés réunis en assemblée et Anerood Jugnauth retranché chez lui. Allez questionner Jean-Claude de l’Estrac. Si le gouverneur d’alors (un travailliste soutenu par S. Ramgoolam) avait suivi à la lettre la Constitution, c’est Paul Bérenger qui serait devenu le Premier ministre en 1983 sans les élections. Allez demander à V. Lutchmeenaraidoo ce qui s’est passé puisque c’est lui qui je crois a viscéralement été contre toute conciliation entre les deux tendances au sein du MMM.

Croyez-vous que la population mauricienne a été autant malade pour changer de bord à cette vitesse. Allez revoir la photo du grand rassemblement au Champ de Mars après les élections de 1982. Le fait principal était que l’électorat du MMM s’est cassé en deux. Allez relire les déclarations de Anerood Jugnauth entre la cassure et les élections de 1983. Le MSM était à gauche du MMM pendant cette période. Allez questionner Jean-Claude Bibi et vous aurez des informations qui vous étonneraient.

En 2010 c’est encore autre chose. Navin Ramgoolam est devenu Premier ministre grâce ou à cause de Paul Bérenger. Comme Seewoosagur Ramgoolam est devenu Premier ministre en 1976 grâce ou à cause de Gaëtan Duval. Le psychique de Gaëtan Duval et celui de Paul Bérenger sont sans doute pareils à plus d’un égard. Ce dernier n’est pas l’héritier du premier pour rien. Les deux regardent sans voir.

Je crois qu’en reconduisant Anerood Jugnauth comme Président, Navin Ramgoolam avait fait son choix en termes d’alliance. Anerood Jugnauth a perdu confiance en Paul Bérenger en 1983 lors de la cassure du MMM. Depuis le MSM est une affaire de famille. C’est une question de calcul politique pouvoiriste.

Quand la lutte des classes devient sournoise, les contradictions secondaires émergent. La grande bourgeoisie (l’oligarchie sucrière), la grande bourgeoisie émergeante, la bourgeoisie d’Etat et la bureaucratie d’Etat soutiennent le PTr.

Il faut identifier les contradictions secondaires pour les élections de 2010. Il y en a plusieurs. Mais je crois que l’électorat du PTr privilégie plus une alliance avec le MMM qu’avec le MSM. Le résultat des élections de 2010 dépend d’ailleurs du vote de l’électorat travailliste. Les travaillistes ont souffert grandement sous le MSM. Je suis bien placé pour le savoir, j’ai du défendre en tant que syndicaliste plus d’un. L’ethnie musulmane aussi. Beaucoup ne voteront pas le MSM. J’ai rencontré plusieurs qui pensent que cela ne remet aucunement en question la majorité dite des 35 députés que recherchent le PTr et Navin Ramgoolam. Mais Il y a un silence des électeurs, silence troublant qui ne joue pas en faveur de l’Alliance sociale (beaucoup plus une Alliance française avec ses drapeaux bleu-blanc-Rouge)

* Voyez-vous M.Bizlall, une résurgence du virus ethnique présentement et est-ce un phénomène conjoncturel le temps d’une campagne électorale ?

Les questions ethniques lors des élections existent dans un grand nombre de pays à travers le monde. Suivez la situation aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, en Afrique du Sud, en Nouvelle Calédonie, en Russie, et partout ailleurs. Seule l’Australie, par son histoire de peuplement, par ses lois, par sa culture, par ses traditions sort assez raisonnablement de ces contradictions lors des élections.

Il ne faut pas trop dramatiser les choses. Rama Sithanen n’a pas d’ancrage dans les sociétés socioculturelles hindoues d’origine dravidienne. Mais quand on l’a porté si haut, cela a créé un certain orgueil au sein d’une ethnicité qui en a à revendre. Quand l’ethnie musulmane tire sur Rashid Beebeejaun c’est parce qu’elle perçoit que Beebeejaun est au gouvernement pour remplir les poches de ses proches parents et pas pour servir le peuple.

Les contradictions ethniques sont très paradoxales. C’est un pléonasme mais je n’y peux rien. Vous parlez de vigueur ethnique, je parle de l’absence de parti politique de gauche à ces élections. C’est ça le drame réel. Les prochaines élections ne se jouent pas sur la base de la lutte des classes mais on ne peut occulter les intérêts de classe. Il y aura donc une confusion évidente dans le conscient de celui qui va voter le 5 mai 2010, et il y aura une confusion inconsciente du moment qu’il va mettre ses trois croix sur son bulletin. Il faudra analyser les résultats et compter les bulletins rejetés.

* Comment réagissez-vous aux derniers discours de Jocelyn Grégoire, qui se dit ne pas rouler pour quelque parti politique et qui se retrouve dans le programme électoral du MMM ? Voyez-vous une constance dans sa démarche ?

Quand fut introduite la Constitution de 1967 personne n’a remarqué que deux ethnies sont catégorisées selon leur appartenance religieuse, mais sous-entendant une catégorisation géographique (l’Inde) ; une ethnie sur la base de son appartenance d’origine géographique (la Chine) et les autres ethnies rassemblées dans une catégorie sans aucune appartenance religieuse ou d’origine géographique (la population dite générale).

Le PMSD avant 1968 était plus intéressé à prendre le pouvoir qu’autre chose, comme c’est le cas du MMM aujourd’hui. Il y a une religion, la religion chrétienne, qui a été écartée sur la base de catégorisation religieuse et une autre ethnie qui a aussi été écartée sur la base de la catégorisation géographique (L’Afrique). Il y a une discrimination constitutionnelle évidente qui perdure dans le conscient des Mauriciens d’origine africaine et malgache. Il y a, d’autre part, un gros problème identitaire et de représentation. Cela va continuer jusqu’à ce que nous adoptions une nouvelle Constitution faisant table rase de ces catégorisations ethniques.

Il faut se poser trois questions : 1) Jocelyn Grégoire s’appuie-t-il objectivement sur l’émergence d’une conscience identitaire chez les Mauriciens d’origine africaine et malgache ? 2) Est-il manipulé par des intérêts économiques ou par l’Eglise catholique ? 3) A-t-il un agenda personnel ?

Je ne vois pas le soutien de l’Eglise catholique. Au contraire. Je constate par ailleurs que quand il est hors du pays personne ne dit ce qu’il affirme. Je crois que Jocelyn Grégoire est totalement perdu entre sa formation théologique pour servir une église et une religion universelle et le fait qu’il côtoie la misère que dans un seul milieu parce qu’il ne s’intéresse pas à ce qui se passe en dehors de ce milieu. Il y a beaucoup de confusions chez lui. Il n’exprime que ce qu’il voit par intérêt subjectif et ne porte aucun intérêt à ce qu’il refuse de voir. Il n’ira pas loin.

* Lorsque Jocelyn Grégoire vient affirmer qu’il n’est plus question de « malaise créole » mais de « malaise des minorités », ça ne peut qu’accentuer la dichotomie majorité v/s minorité, n’est-ce pas ?

 

J’aborde beaucoup de choses dans une publication critique sur ce qui a été fait ou pas pendant la période 2005-10. Le texte sera sur Internet. Mais je vais imprimer un certain nombre de copies pour mes camarades. J’aborde la question religieuse et ethnique dans ce texte.

J’aurai 64 ans bientôt et je peux vous dire que je connais Maurice depuis les années 50. Je pense qu’il faut démystifier la question des minorités et de majorité ethniques. Je crois que certains vont me casser la gueule quand ils me liront. Je m’en fous, j’ai dit ce que je voulais dire depuis longtemps sur cette question. Quant à Jocelyn Grégoire il n’évolue pas et il est très opportuniste. Il oscille entre la négociation (et le soutien à Navin Ramgoolam) et le repli sectaire (et le soutien au MMM). Il faut garder son calme. Nous aurons la paix après les élections. Laissons le temps au temps, comme l’a dit si bien François Mitterrand.

* Différents groupes d’intérêt ont milité au nom de l’unité nationale en faveur d’une alliance PTr-MMM. Ramgoolam est allé voir ailleurs. Estimez-vous que cette unité nationale est menacée en conséquence ?

L’unité nationale n’a qu’une seule définition: la collaboration des classes. On a vu ce concept s’implanter dans le langage des partis politiques quand il a fallu faire la guerre aux autres dans le passé. Il faut lire l’histoire de l’Allemagne menant vers la Première guerre mondiale.

Ce concept fait son chemin dans la politique mauricienne quand la situation économique se détériore. Ce concept est utilisé aussi dans des cas de partage de pouvoir politique. Je n’ai jamais cru dans une alliance politique entre le PTr et le MMM avant les élections. Le MMM ne représente plus les travailleurs pour s’engager en leur nom dans une alliance d’unité nationale avec le PTr.

Une alliance entre le MMM et le PTr n’a sa pertinence que si cette alliance peut entreprendre la démocratisation du pays. Tel n’a pas été le cas en 1995 et je ne vois aucune indication que cela puisse arriver après les élections. Notre démocratie peut au contraire en souffrir. Si une telle alliance se fait ce sera entre les couches accapareuses de la bourgeoisie.

Que la démocratie prime ! Le parti qui est élu doit constituer le gouvernement et celui qui est battu doit constituer l’opposition parlementaire et les électeurs doivent assurer par leur vote un gouvernement et une opposition et rien d’autre.

* Estimez-vous que le prochain gouvernement quel qu’il soit va au bout du compte poursuivre la même philosophie économique de ces dernières années – celle prônée par Rama Sithanen ?

Certainement mais avec une accentuation dans l’accaparement du butin par la bourgeoisie et la bureaucratie d’Etat. Les familles qui constituent la bourgeoisie et la bureaucratie d’Etat se sont énormément enrichies ces trois dernières années. Rama Sithanen n’a été un obstacle pour personne. Il a seulement fermé les yeux et laissé faire. Son conflit avec M. Bheenick a été pour quelque chose dans ses déboires, ainsi que ses liens avec la grande bourgeoisie. Je ne sais pas comment il va être traité par Navin Ramgoolam, mais je dois vous dire qu’il a été humilié.

* Avec 18 tickets alloués au MSM dans le cadre de l’Alliance de l’Avenir, c’est le MSM qui revient en force, pensez-vous ?

Dans n’importe quel cas de figure une alliance électorale doit assurer un minimum de 35 candidats au parti politique majoritaire. Le PTr n’a pas demandé plus. Le reste a été partagé entre le MSM et le PMSD sur la base de 18-7. Le PMSD n’apportera pas beaucoup de votes au PTr. Le MSM si. Ce n’est qu’un calcul électoraliste. Le MSM dépensera beaucoup d’argent. Xavier Duval, lui est un radin. Il est l’antithèse de son père.

Ce n’est pas le nombre de candidatures qui est important, c’est ce que veut la famille Jugnauth. Pravind se déclare déjà l’héritier de Navin Ramgoolam. Je vous ai dit dans une précédente interview que Pravind Jugnauth joue à qui perd gagne. Tant que le Sun Trust ne sera pas dissous et tant que notre Constitution n’établira pas la démocratie au sein de nos partis politiques, le danger de voir s’installer un régime autocratique et oligarchique demeure.

Il ne faut pas se laisser berner comme nous le sommes tous en ce moment de notre histoire. Il y a un risque que le PTr disparaisse dans le temps, mais c’est aux travaillistes de se protéger contre la famille Jugnauth…

* Que pensez-vous de la nouvelle « winning formula » du leader du MMM : P. Bérenger, candidat au poste de Premier ministre, Ashock Jugnauth No 2, Jayen Cuttaree Président de la République, etc ?

 

On ne peut empêcher certains de rêver. Le rêve est une réaction de notre inconscient. Il faut lire Freud. Le rêve selon la psychanalyse permet la satisfaction déguisée de désirs refoulés à l’état de veille.

Je dois dire que Paul Bérenger a toujours recherché le pouvoir de Premier ministre et même plus, mais qu’en même temps il n’a jamais voulu l’affirmer ouvertement et ainsi consciemment. C’est un désir refoulé chez lui parce qu’il ne croit pas qu’il puisse devenir Premier ministre sans personne interposée et sans winning formula à caractère ethnique. Il vit une contradiction permanente. Celle de souhaiter l’éradication de ce qu’il appelle le communalisme pour qu’il soit élu Premier ministre en tant que citoyen et sa pratique de casser en mille morceaux notre société pour atteindre le même objectif. Donc il a un seul objectif mais différentes tactiques.

* Navin Ramgoolam affirme que son prochain combat sera livré contre les IPPs. Voyez-vous là une constance dans son combat politique ?

 

Il y a effectivement une constance dans ce combat. Il va continuer à faire du chantage avec l’oligarchie sucrière pour obtenir des faveurs pour ses protégés. Il va tuer le CEB ou faire payer encore plus les consommateurs. Il y a une win-win formula qui a été mise en place par lui sur le dos des consommateurs et contre l’intérêt général.

Il a affaibli l’oligarchie sucrière en se débarrassant de Rama Sithanen. Ce qui est bien. Il pense qu’il ne peut légalement revoir les accords signés entre le CEB et l’oligarchie sucrière et veut contourner cet obstacle légal. C’est bien.

Je lui pose deux questions : Comment le CEB va faire à mesure que la production de l’électricité (pour le base load) passe sous le contrôle total des IPP ? Le prix de l’électricité va augmenter. Va-t-il subventionner le CEB ou va-t-il laisser les consommateurs payer pour les erreurs de son gouvernement entre 1995-2000.

Il va demander à l’oligarchie sucrière de transférer une partie de ses biens fonciers à l’Etat. Va-t-il s’engager dans une réforme agraire et construire des maisons ou allouer ces terres à ses protégés pour qu’ils s’enrichissent dans des projets IRS ?

* Comment s’annonce la participation du Mouvement Premier Mai aux élections ?

En 2005 les camarades de Rezistans ek Alternativ ont pris la bonne initiative de remettre en question la catégorisation des candidats pour le besoin de participer aux élections. Je suis très attaché à la liberté de la personne. C’est ma préoccupation politique première. Je l’affirme et je l’assume. Donc je me vois personnellement bien à l’aise au sein de la Plate-forme qui présente 60 candidats le 17 avril. Nos candidatures seront rejetées. Nous en sortirons individuellement plus forts.

La catégorisation a un impact sur les élections et sur notre société et il faudra l’effacer de notre Constitution. On peut le faire de quatre façons :1) Par la voie juridique sur le plan local. A travers la pression des institutions internationales s’occupant de l’application des droits universels. Par la pression sur le gouvernement au pouvoir et l’Assemblée nationale pour un amendement constitutionnel. Par un changement de régime et un changement de Constitution. Il faudra utiliser toutes ces voies.

Mais si nous n’arrivons pas à atteindre cet objectif d’ici 1-2 ans, il faudra réfléchir sur une autre stratégie.

Le Mouvement Premier mai a un programme politique établi sur trois axes : 1) Une nouvelle Constitution et passer à la deuxième République ; 2) mettre l’économie au centre du social, et 3) militer pour le mauricianisme. Nous appuyons notre programme par un projet d’unifier les forces de gauche, progressistes et démocratiques pour construire l’alternative aux forces en place. Bref reconstruire la deuxième force. Je vais me battre dans ce cadre. Je ne demande que l’honnêteté des participants à cette construction et surtout l’éradication de toute pratique centralisatrice, sectaire et bureaucratique. Nous irons très loin si nous construisons différemment.

* Qu’en est-il du 1er mai 2010 ?

Le 1er mai 2010 exprimera plus que par le passé la bipolarisation politique dans le pays. Beaucoup de personnes iront aux deux grands meetings qui ont été organisés par le MMM et par l’Alliance sociale. La classe des travailleurs va se casser en deux. Si c’était sur une base de classes je n’aurais vu aucun problème. Mais ils vont se diviser sur le plan partisan pour aller objectivement soutenir une politique qui se construit et qui s’applique contre leurs intérêts objectifs.

Certains syndicats ont pris la décision d’organiser leurs manifestations avant le 1er mai. Je crois que ce n’est pas une mauvaise idée, puisque la campagne politique va être close le 1er mai. Jusqu’à l’heure seulement deux organisations ont répondu à l’appel des organisateurs. Nous irons à la guerre la fleur au fusil, avec une bonne dose de bravoure semblable à celle que l’on trouve dans la mythologie nordique. On verra comment les travailleurs vont répondre à notre appel.

Je dis aux lecteurs de votre journal de bien faire attention. Nous aurons à faire face au régime qui sortira des urnes. Nous ne pourrons pas organiser des grèves de la faim chaque semaine. Le combat syndical est essentiel quand il est non seulement dans l’intérêt des travailleurs mais aussi dans l’intérêt général. Il faut qu’ils sachent qu’on les attend à Beau Bassin le 1er mai 2010.

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