Des syndicats d’une autre époque

Par KRJ YASH  

Ce qui compte vraiment…

Premièrement

A partir d’aujourd’hui les grévistes de la faim et les autres vedettes de l’actualité vont malheureusement sombrer dans l’oubli, l’opinion publique sera focalisée sur les commentaires sur le budget 2011. Chaque acteur de l’économie mauricienne va avoir l’opportunité de chanter son couplet, mais il leur faudra danser sur la musique du ministre des Finances ! Si les patrons sont contents, il y a des chances pour que les travailleurs ne sautent pas de joie au plafond et vice-versa. Quoi qu’il en soit mes oreilles sont prêtes pour les commentaires intellectuellement pauvres et les élucubrations culturellement illimitées ! En France, les dernières manifestations syndicales ont eu lieu quand le gouvernement a voulu repousser l’âge de la retraite de 60 à 62 ans. Les mouvements de grève ont causé un tort immense à l’économie et la réputation du pays a encore souffert. Malgré tout ce remue-ménage, le gouvernement n’a pas cédé et les Français travailleront jusqu’à 62 ans.

Les syndicalistes français n’ont pas pu faire reculer leur gouvernement parce que tout le monde est d’accord pour dire que, si le nombre de retraités augmente, il faut plus de contribuables en activité pour payer les retraités chaque mois. Ce que les syndicalistes français ont eu du mal à comprendre, les Mauriciens l’ont compris et personne n’a manifesté dans les rues quand le tandem Ramgoolam-Sithanen nous a dit qu’ils repoussaient l’âge de la retraite de 60 à 65 ans.

Avec l’affaiblissement de l’opposition du MMM de Bérenger, le vide laissé par cette opposition se remplit malheureusement par des vociférations syndicales sans résultat valable. Je me demande si le ministre du Travail ne risque pas une contagion à force de mettre tous ces syndicalistes à sa table. Cependant le ministre du Travail a été bien guidé pour ramener les syndicalistes à la table de négociation. Que se serait-il passé si le ministre du Travail n’avait pas été aussi conciliant ? Le choc aurait été simplement frontal et brutal avec le ministre des Finances, mais sans compensation pour les travailleurs.

En période de crise l’important, c’est que nous avons un travail qui puisse nourrir nos familles décemment. Il faudrait que les membres du gouvernement, qui acceptent de perdre du temps à écouter les délires de certains, sachent qu’ils sont là pour diriger le pays, pour créer les conditions économiques et sociales pour une croissance harmonieuse.

Deuxièmement

La nomination de la vice-Présidente sonne le glas des places réservées

Est-ce que les commentaires suite à la nomination de la vice-Présidente sont dignes de notre peuple admirable ? Nous avons tout lu et tout entendu sur cette nomination ; en gros, pour certains, c’est une abomination, pour d’autres, c’est une révolution.

Quoi qu’il en soit Mme la vice-Présidente est sans doute la première femme à accéder à cette fonction, mais peut-être aussi la dernière dans l’éventualité de la IIème République. Au-delà, de l’avancement de la gente féminine dans les hautes fonctions de l’Etat, je trouve particulièrement courageux le choix du Premier ministre d’en finir avec la pratique qui consistait à remplacer un titulaire hindou par un hindou, un chinois par un chinois, un musulman par un musulman, un chrétien par un chrétien…

Il est bien loin le temps où le Premier ministre tolérait des manifestations dans les rues quand l’imprimeur de nos billets de banque avait inversé l’ordre de certaines langues ancestrales sur les coupures. C’est comme cela qu’il faut bâtir Maurice demain, où il ne sera pas nécessaire de remplacer un nominé politique en faisant toutes sortes de gymnastique ethnique, communale ou castéiste.


* Published in print edition on 19 November 2010

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