KRJ Yash

Ce qui compte vraiment… 

Premièrement

Rétablir le respect avant qu’il ne soit trop tard

Le soi-disant boycott de l’express a assez duré. Nous cherchons une sortie de crise. Une sortie de crise implique-t-elle la mise à l’écart de certains ? Il appartiendra aux actionnaires de La Sentinelle d’y songer. En tout cas, s’il persiste dans la voie qu’il a choisie, le groupe La Sentinelle pourrait se retrouver tôt ou tard à rechercher un repreneur. Un éventuel repreneur devra avoir les reins solides financièrement et une bonne connaissance du secteur. Un rapide tour d’horizon des entreprises de presse actuelles nous permet d’exclure le groupe Le Mauricien/Week-end pour raison de santé financière. Les Indiens d’AAPCA du Matinal ont un positionnement stratégique concurrent : ils investiront pour éliminer la concurrence.

Les repreneurs éventuels pourraient donc être les actionnaires du Défi Media Group publiant Le Défi Plus/Sexo/Turf, News on Sunday, l’Hebdo, Bollywood Masala et ceux du groupe Yukondale publiant le Dimanche, The Star, Impact News. Il nous revient qu’un actionnaire de ces groupes a un tel excès de liquidités qu’il rachète en ce moment ses propres actions en « encourageant fortement » ses petits actionnaires à les lui revendre. De par la maladresse de certains, on risque de se retrouver dans une situation où un important groupe de presse pourrait être livré pieds et poings liés à un groupe financier qui aura alors des intérêts dans la majorité des titres de presse de notre pays.

Je n’y vois aucun problème à ce qu’un groupe possède des actions dans la plupart des journaux, tant que les éditorialistes affichent clairement leurs préférences politiques et ne s’autoproclament pas indépendants. Les éditorialistes doivent devenir les fiers guerriers de la liberté de la presse et ne plus agir en « snipers ».

La guerre des chefs a eu lieu. Les positions ont été énoncées, les lieutenants ont pris la relève en n’adressant plus la parole à certains journalistes et, en retour, les seconds couteaux de la presse ont fait un buzz médiatique pour crier leur frustration. Pendant que les éléphants s’affrontent, ce sont de pauvres petits journalistes et photographes qui en font les frais. Pire encore, en focalisant l’attention du public sur cette tempête dans un verre d’eau, le groupe La Sentinelle fait le jeu du gouvernement car le peuple regarde ailleurs. 

Deuxièmement

Un Leader de l’Opposition coupé de la réalité

La lecture du discours programme 2010-2015 a eu lieu mardi dernier par le Président de la République. Sous le thème « Construisons l’avenir ensemble », Sir Anerood Jugnauth a présenté les grandes lignes de l’action gouvernementale.

Fidèle à ses habitudes, Paul Bérenger a boycotté cet événement. Il a tellement l’habitude de boycotter ceci ou cela que ses mouvements de protestation sont maintenant perçus comme des caprices d’écolier.

Faire l’école buissonnière pendant le discours programme, c’est un peu comme manquer le premier jour de classe pour les écoliers. L’année scolaire peut se terminer sans que le cancre ne puisse saisir qu’il y aura un examen à la fin de l’année car, en général, c’est le premier jour qu’on donne le planning. Il va toujours lui manquer la vision d’ensemble, qui forme un tout avec des morceaux qui peuvent sembler disparates !

Irresponsable ! Car c’est là que se met en place toute la trame de l’histoire. En forçant ses camarades à ne pas y aller, comment vont-ils pouvoir être des critiques crédibles face à la vision du gouvernement et se présenter comme alternance au pouvoir en place ? Oops, j’avais oublié ! La stratégie du MMM n’est pas de devenir crédible pour former un gouvernement mais plutôt d’attendre fidèlement sur le palier de la porte pour qu’on le laisse entrer !

Députés de l’opposition, la population vous paye pour aller (poser des questions) au Parlement, et quand les contribuables vous payent, c’est pour y être de la première à la dernière minute sinon il faudrait légiférer pour vous payer par « sitting ». 

Troisièmement

Les Courses Malbars

Le 6 septembre 1947 a été, sous la pression du Professeur Basdeo Bissoondoyal, la dernière journée des « courses malbars ». Les laboureurs accomplissaient un travail pénible. Le fruit de leur dur labeur remplissait les coffres de leurs « bourgeois ». En reconnaissance des efforts de leurs laboureurs, les propriétaires d’établissements sucriers dans leur infinie bonté organisaient une journée de « détente » au Champ de Mars. Cette journée était très spéciale pour tout le monde mais pas pour les mêmes raisons.

Les « coolies » obtenaient un jour de congé pour se rendre au Champ de Mars. C’était la fête ! Hommes, femmes, enfants, s’habillaient du mieux qu’ils pouvaient, montaient sur la charrette-bœuf, qui transportait la canne des champs aux usines les autres jours, et ils se dirigeaient en direction de Port-Louis. D’autres « coolies » arrivaient par le train de marchandises. Ainsi le Champ de Mars et les collines avoisinantes se noircissaient de « Malbars » et de « Bayas Quatre-Cocos ».

Leur accoutrement, leur manière et surtout leur innocence étaient une source intarissable de commentaires et de moqueries pour les organisateurs. Ce n’est pas souvent qu’on voit des organisateurs de fêtes s’amuser plus que les invités. L’humiliation suprême consistait en une colonne recouverte de graisse au sommet duquel se trouvaient un chapeau, un costume et une canne et poussés par leur misère et leur innocence, ces laboureurs qui — en passant — étaient aussi des êtres humains, se transformaient en animal de cirque pour tenter de décrocher le trophée…

Et dire qu’aujourd’hui, ces mêmes descendants de « coolies » font — volontairement ou sans connaître la vérité — la fortune des « bookmakers » et le bonheur des propriétaires d’écuries. Quelle honte !

KRJ YASH

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