Prix des produits pétroliers: les Indiens font grève alors que les Mauriciens se réjouissent 

Ce qui compte vraiment…

Premièrement

Par KRJ Yash

Bharat Bandh : le pays est fermé. En colère contre la hausse des prix de l’essence, les Indiens se sont révoltés contre le gouvernement. 

Depuis la hausse du prix de l’essence la semaine dernière à la suite de la libéralisation des prix des carburants par l’Etat, le gouvernement indien est attaqué de tous les côtés. Le ministre des Finances Pranab Mukherjee a déclaré dimanche dernier qu’il n’était pas question de faire marche arrière sur la hausse des prix de l’essence même si cela devait exacerber l’inflation. L’Inde a libéré l’essence des prix fixés par l’Etat le mois dernier, et a augmenté les prix des autres carburants.

L’opposition nationaliste du Bharatiya Janata Party (BJP) et les partis communistes ont appelé le pays tout entier à 12 heures d’arrêt de travail pour protester contre la décision du Premier ministre Manmohan Singh de laisser le marché fixer les prix du pétrole selon l’offre et la demande. Cette grève aurait coûté 20 milliards de roupies au pays.

A Maurice, le prix du litre d’essence est passé de 46.35Rs à 42.90Rs, soit une baisse de 7.44% ; le diesel qui avait connu une hausse le mois dernier connaît aussi une baisse, il se vend au prix de 36.75Rs au lieu de 39.70Rs, soit une baisse de 7.44%. Le « aam aadmi » (ti-dimoune) accueille avec joie cette baisse qui va soulager son porte-monnaie. Mais des questions se posent sur le fonctionnement erratique du Comité de l’Automatic Pricing Mechanism.

Nous sommes d’avis que le prix auquel le consommateur achète son essence doit être égal au prix que paye la State Trading Corporation + le coût du fret + les taxes du gouvernement + un petit pourcentage supplémentaire pour financer les coûts d’opérations de la STC + un pourcentage pour les stations- essences.

Mais voilà qu’un tel mécanisme nous exposerait aux aléas du marché mondial et nous subirons de plein fouet les hausses excessives. D’où l’intérêt de constituer une réserve de liquidités et ne pas passer toute la baisse aux consommateurs afin aussi de mitiger les effets des hausses de prix. Il est nécessaire pour le développement du pays que le prix des produits pétroliers soit plus ou moins constant.

La STC pratique le « hedging » pour nous couvrir contre la volatilité du prix du pétrole. Cette pratique est la bonne. La transparence que demandent les soi-disant associations de consommateurs est dangereuse. En effet, les spéculateurs profiteraient de cette information transparente pour créer des pénuries artificielles en stockant ces produits pétroliers lorsqu’ils sauront qu’à la prochaine cargaison, les prix vont augmenter. Ils ne vont plus anticiper la tendance à la hausse ou à la baisse mais ils sauront exactement quelle position prendre.

Notre système est bon. Il ne faut pas le rendre plus transparent. Laissons les experts faire leur travail ! Ce dont nous avons besoin par contre, c’est que les personnes qui en ont cette responsabilité nous inspirent confiance. Il faut que ces responsables soient des professionnels de la finance au-dessus de tout reproche. Nous allons même plus loin en disant qu’il faudrait qu’ils passent une évaluation psychologique afin d’établir leur profil psychologique. Il s’agit de déterminer s’ils ont un profil de joueur, aimant les risques ou bien s’ils ont un comportement prudent en bon père de famille, ou même une aversion totale au risque.

Dépendant de leur profil et leur qualification, une équipe regroupant les différentes qualités doit être constituée. Leurs recommandations seront moins remises en cause si le gouvernement joue la transparence en mettant devant le public les qualifications académiques et les performances de ces professionnels. Une fois que la population aura confiance dans cette équipe à la tête de la STC et de l’APM, les augmentations ou les baisses de prix rendront les Mauriciens moins perplexes.

Est-ce le bon timing de revoir cette équipe ou leur coach ? Je n’en suis pas aussi sûr car depuis les élections beaucoup trop de « rodères » cherchent leurs « boutes » et il vaut mieux ne rien changer, plutôt que de virer les rares professionnels qui travaillent encore à la STC pour mettre des nominés politiques indéboulonnables, qui ont pour unique qualification : leur appartenance ethnique et comme unique compétence : une proximité excessive avec le pouvoir. 

Deuxièmement

Quand les valeurs foutent le camp…

Est-ce que l’argent a corrompu les valeurs que la pratique du sport est supposée mettre de l’avant ? Sans vouloir rentrer dans un débat stérile, je me pose cette question, car les comportements qui jusqu’à récemment couvraient de honte sont devenus banals de nos jours. Je parle de tricherie et de mensonge.

La main de Thierry Henry lors de la Coupe du Monde est un bon exemple de cette nouvelle mentalité que peut se décrire comme « pas vu, pas pris ! » Où sont passés l’honnêteté et le « fair play » ? Les icônes du football font rêver et poussent les jeunes à copier non seulement leurs gestes techniques, mais aussi leurs postures, leur comportement sur le terrain ou dans la vie.

Est-elle révolue cette époque où sur un terrain de sport on apprenait le respect de l’autre, partenaire ou adversaire, le respect des règles ? Tout en jouant, les jeunes apprenaient ce que sont la citoyenneté et le sens du collectif.

Aujourd’hui, seul le résultat compte ! « Pas vu, pas pris ! » La mentalité qui prévaut aujourd’hui dans les hautes sphères du football est immorale. Et gare à celui qui ne veut pas jouer totalement ce jeu de racailles ! Il sera mis à l’écart. Le beau jeu n’intéresse plus…

Troisièmement

Le SIPF — Sugar Industry Pension Fund – s’occupe du plan de pension des employeurs de l’industrie sucrière pour les employés de l’industrie sucrière de l’île Maurice. Le but du fond est de s’assurer qu’il pourra remplir ses obligations envers ses membres sans devoir augmenter leur taux de contributions. Or depuis un certain temps, les retraités de l’industrie sucrière ne touchent plus de treizième mois et n’ont pas d’augmentation de leurs pensions. Ces retraités ont, semble-t-il, contribué 5 % de leur salaire à ce fonds pour qu’à leur retraite une pension mensuelle leur soit versée.

Pour savoir s’ils ont droit à ce treizième mois, un juriste examinerait s’ils ont contribué pour ce treizième mois au même titre qu’ils ont contribué pour les autres douze mois. Si pendant qu’ils étaient actifs ils n’ont pas payé les contributions de pension sur leur treizième mois, il serait injuste de leur part de réclamer un droit qui n’en est pas un.

En même temps au vu de la contribution des retraités de l’industrie sucrière dans le développement du pays, par rapport au montant que ce treizième mois représente (environ trois semaines de « carry forward » du Loto), je juge indécent de faire manifester ou mendier nos vieux.


* Published in print edition on 9 July 2010

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