Paroles et Paroles 

By Nita Chicooree-Mercier

Il ne s’agit pas de la chanson de Dalida et Alain Delon. Mais de ces paroles qui traversent les continents et qui réussissent l’exploit d’arrêter la main du bourreau. Chefs d’Etat, organisations féminines, écrivains et des hautes personnalités n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire reculer la justice iranienne. Le président brésilien Lula a même offert l’asile à la malheureuse Sakineh pendant que les hautes autorités judiciaires de son pays tiennent entre leurs mains le pouvoir de vie et de mort. Offre balayée avec mépris par l’Iran, et pourtant le Brésil est un allié précieux dans la nouvelle configuration de relations internationales. Les ennemis traditionnels, les grands Satans que sont l’Angleterre et les Etats-Unis se sont bien gardés d’intervenir auprès de leurs homologues iraniens.

Victoire de la société civile surtout de toutes ces femmes qui ont crié Non à la cruauté envers une femme. Le silence aurait été meurtrier. Les mots ont leur pouvoir.

Tout n’est pas réglé. Paranoïaque et orgueuilleux, le pouvoir iranien ne se laissera pas passer pour un ‘faible’. La punition pèse encore sur la tête de Sakineh.

Pendant qu’on se permet de s’interroger sur l’évolution de la grande civilisation de la Perse antique et de l’influence de la religion sur les lois, dans son style provocateur, Kadhafi, en visite officielle à Rome, appelle à l’islamisation de l’Europe. Ni plus ni moins. Vaste programme! 

Ménagez les Femmes

Que pense le ministre du Travail de la loi pondue par le Mauritius Labour Authority réglementant le travail des femmes de ménage? 48 heures par semaine, la femme corvéable à merci comme dans nombreux pays en voie de développement et ‘émergents’ où les mentalités sont encore submergées par des vieilles pratiques de domination des membres les plus dociles et vulnérables de la société.

Pour un salaire allant de Rs 4 200 à Rs 6 000 à peu près. Spécialité mauricienne: les femmes de ménage doivent travailler 3 dimanches sur quatre. Inexistant dans les pays avoisinants et dans d’autres pays civilisés. Un héritage colonial qui ne semble interpeller personne. A la belle époque de la colonie, dans la continuité de l’esclavage, il fallait du personnel en permanence pour s’affairer dans tous les coins de la propriété, dans le jardin, à la cuisine, pour servir et desservir, s’occuper des enfants, laver et repasser. Bonne à tout faire, bonne à exploiter.

De nos jours cette mentalité coloniale ne semble guère déranger, qui que ce soit.

Les patrons et patronnes de tous bords dans les villages, les villes et sur les côtes s’en accommodent sans état d’âme. Se priver de sa famille le dimanche pour un salaire dérisoire. Donc, on estime que dans d’autres corps de métiers, le repos hebdomadaire est nécessaire pour passer du temps chez soi. Mais pas pour les femmes de ménage. On se demande pourquoi! Les principales concernées s’y font sans protester. Comme beaucoup d’autres hommes et femmes qui, par une vieille tradition de passivité et de soumission, subissent tant d’injustices en silence. Or ce n’est pas normal! 

Parole de Femme

La ministre de la Femme, dans son combat contre la violence faite aux femmes, violence conjugale, harcèlement, intimidation et agression meurtrière, affiche sa détermination à mener une campagne de sensibilisation afin de changer les mentalités. Courage, ce ne sera pas facile. Il serait souhaitable que la ministre se penche aussi sur le niveau de vie de celles qui sont au plus bas de l’échelle sociale. Car il y a des violences psychologiques qui se perpétuent avec la bénédiction tacite et coupable des ‘autorités’. Quand la parole est étouffée…  


* Published in print edition on 5 September 2010

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