Explosives…

Pratiquement tous les jours il est question de situations explosives ; ce qui signifie que la situation ne se redresse pas aussi vite qu’on le pensait.

A des problèmes de société s’ajoutent des problèmes politiques. Entendons par explosives ce qui est critique, tendu et ce qui peut faire éclater des quartiers chauds. Pas la peine de les nommer : toutes les villes et même des villages ont leurs quartiers chauds. A n’importe quel moment on peut être témoin d’un éclatement. Souvenons-nous de Chaudron, quartier populaire de la Réunion, où la colère explose en 2012 pour des raisons évidentes. Nous vivons les mêmes tensions ces jours-ci. Pourquoi ?

Drogues explosives : Partout, elles s’infiltrent. A écouter les gens de Résidence Kennedy, c’est monnaie courante. Si autant de kilos de ces drogues ont été trouvés dans une maison d’Hilary Blood, combien de kilos encore sont cachés dans d’autres maisons ailleurs ! Evidemment des rumeurs circulent aussi sur la complicité de certains policiers et des trafiquants. En l’absence de preuves, le trafic continue de plus belle. Depuis le scandale des Amsterdam Boys en 1985, le pays devait revoir et durcir les lois pour sévir contre trafiquants et consommateurs de drogues.

A l’Ile Maurice, l’industrie des drogues explosives est bien implantée et rapporte gros. Malheureusement les têtes sont plénipotentiaires ; ils ont leur clic à qui faire le clin d’œil pour les masquer. Malheureusement encore nos pauvres jeunes en mal de sécurité financière se trouvent vite embrigadés. Qu’on ait honte d’entendre des parents nous dire : « Pas pou mette mo zenfant dans ça collège-là. Pipettes dans la cour. Guette combien pé piqué sans peur ! »

Payes explosives : Voilà ce qui pourrait nous faire vivre un chaudron ici. Les augmentations des salaires scandalisent les classes moyennes et ouvrières. Quel que soit le rôle du PRB, les grosses poches qui sont remplies grâce aux contribuables sont sur le point d’éclater. Ce sont toujours les mêmes – ministres, députes, gros cadres des corps paraétatiques etc. – d’après ce rapport annuel qui ont des paies qui sont comme des trophées pour eux. Sont-ils à la hauteur de leur tâche pour mériter des paies pareilles dans un pays où le chômage bat son plein, où les jeunes traînent les rues, où les petits marchands et vendeurs luttent pour leur survie?

Si c’était le cas et si ces grand ’noirs avaient le profil de best, il n’y aurait pas eu autant de critiques à tous les niveaux et autant de scandales dans la presse non-propagandiste. N’oublions pas non plus leurs longs mois de congés payés des poches des tax-payers ! Malheureusement les disparités et les injustices sont des plus criantes dans une République qui perd au fil des mois sa crédibilité. C’est vrai ; moralité pas rempli ventre, c’est paye explosive qui gonfler ventre! Pour combien de temps ? On se demande si la crainte d’une explosion sociale ne les ébranle pas !

Largesses explosives : Les crown-lands, dites aussi terres domaniales qui appartiennent à l’Etat ont toujours eu des acquéreurs qui en ont profité largement. Comment ? En construisant des flats, des bungalows pieds dans l’eau, des restaurants et qui en ont même vendu à des proches. Les noms ne sont pas divulgués dans la presse mais traînent sur les lèvres. On n’en croit pas les oreilles parfois. Les habitants des villages côtiers savent tous à qui appartiennent telle villa, tel terrain, tel flat et tel bout et le disent haut et fort.

Pour eux, c’est normal que ces gens en soient les héritiers. Politique oblige ! Aujourd’hui, on apprend que des menaces de divulgation à l’Assemblée font tiquer les uns et les autres. Mais à la fin, ils s’en foutent. La balle est partie. Qui viendra les spolier de ces largesses ? Entre-temps d’autres moins chanceux comme les marchands ambulants et commerces qui ferment leurs portes font penser au jeu du chat et de la souris. Les politiques à leur égard pour réglementer les ventes de la contrefaçon sont à peine valables. Chassez le naturel et il revient au galop !

Si depuis x temps, ces marchands sont à tel endroit et ont leur clientèle des banques, de la fonction publique, de Air Mauritius et d’autres compagnies privées, ils seront bien cons de se contenter d’un petit quart de la place Decaen ! Les uns donnent même leur numéro de portable pour faire passer leurs marchandises à certaines heures. Les autres attendent le passage des inspecteurs de la municipalité et des policiers pour débarquer à nouveau leurs savates, parapluies, ou sacs. Comme ils n’ont pas droit aux contrats juteux, ils se contentent de travailler au black. Sans quoi, ils sont condamnés à sombrer dans les fléaux des drogues, de la prostitution ou à vandaliser des gros commerces ou des maisons de maître.

On a beau dire que tout finit par se calmer tôt ou tard. Il arrivera le jour où le volcan qui couve les flammes de la frustration, du dégoût et de la colère éclatera. Nos jeunes qui en sont avertis prennent le large. Ce sont les autres qui n’ont aucun choix pour l’heure qui disent : zotte a guetté ! Dans un article d’Yvan Martial sur l’école obligatoire (l’express) sa dernière phrase – le pire est à venir – conviendrait parfaitement ici.

* Published in print edition on 27 May 2016

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