Tuer autrui et refuser d’être tué ! Est-ce normal ?

TUer pour n’importe quelle raison : c’est une déviance. Pourquoi ? C’est contraire au message de Dieu ; quelle que soit la croyance ou la pratique. Mais on justifie l’usage de la violence pour bien des raisons.

  •  Dans le passé, il y a eu les croisades-synonymes des guerres saintes.
  •  Il fut un temps où on tuait les païens, les infidèles au nom de Dieu.
  • Le jihad est une lutte armée au nom de la foi. Croisés et djihadistes, pendant au moins deux siècles, massacrent plusieurs communautés en Afrique du nord, au Moyen-Orient.
  • En Asie, les fondamentalistes sont aussi sans pitié pour tous ceux qui blasphèment leur Dieu.

Aujourd’hui, la religion n’est qu’un prétexte pour montrer si on est offensif ou défensif. « Tuer » est pris en charge autrement. L’armée est partout – sur tous les continents. Les rangs grossissent, les dépenses militaires doublent et les propagandistes gagnent du terrain. Et qu’on tue enfants, femmes, civils, cela semble en accord avec certaines politiques ! On ne compte plus le nombre de jeunes tués et le nombre de civils massacrés. Une violence exposée de plus en plus avec les moyens technologiques.

On se demande comment tous ces défenseurs des droits à la vie ne font pas une levée de boucliers contre les massacres commis. Pourquoi ces mêmes défenseurs lèvent-ils la voix contre ceux qui veulent punir les éventreurs, les violeurs et autres criminels ? Ce n’est pas au nom de Dieu que les redresseurs de torts décapiteront ou pendront ou exécuteront par n’importe quel moyen les assassins mais bien au nom d’une bonne justice. La même justice a bien été appliquée contre des criminels de guerre en Europe, au Moyen-Orient ou en Chine. Difficile de pardonner à ces criminels qui ont détruit des familles et ont brisé des communautés entières.

Aujourd’hui, quand revient sur le tapis la peine capitale pour empêcher d’autres crimes et pour barrer la route à de dangereux criminels, des voix s’élèvent pour rabâcher les mêmes arguments et faire les mêmes simagrées. Qu’on n’oublie pas qu’un pays qui est souvent cité comme modèle est Singapour. Pourtant on a maintenu la peine de mort là-bas !

Laisser nos criminels libres, les nourrir à vie en prison, leur donner de l’espoir de recouvrer la liberté, ce n’est ni plus ni moins encourager le banditisme et donner une énième chance aux pires citoyens de se complaire dans leur crime. Avons-nous des cas où on fait pénitence ?

Un ex-condamné mauricien, Ponsamy Pongavanon, écrit son livre en prison et se sent simplement trahi après un crime ! Il accepte comme Philippe Maurice qu’il a tué… Les deux, comme tant d’autres, passent aux aveux. Philippe Maurice a écrit un livre à succès – De la haine à la vie. Ce criminel, sur lequel pèse la peine de mort, reste en prison 23 ans et il est finalement gracié par l’ancien Président français, François Mitterrand. Il avoue que le passé est irréparable. Il a tué un policier après un braquage et s’est rendu compte que sa propre vie ne tenait qu’à un fil. Criminel ou non, on est humain et on a peur de mourir. Mais n’a-t-on pas peur de voir mourir un autre sous nos yeux ? N’a-t-on pas peur de commanditer un crime ? N’a-t-on pas peur de la vengeance de la famille qui pleure son mort ?

Une dizaine, si ce n’est pas plus de parlementaires du pays, a dit noir sur blanc : pas de pitié pour le tueur. En Inde, le violeur d’une jeune étudiante de Kolkata a subi la peine de mort. En Arabie Saoudite, ceux trouvés coupables de terrorisme ont été exécutés. En Chine, les gens coupables de détournements de fonds ont été fusillés. En France, plus de 50% de personnes réclament la peine de mort pour les tueurs.

Peine de mort : La solution pour condamner les trafiquants de drogue ou marchands de la mort. Le petit pays qu’on est va, de jour en jour, pâtir avec ces criminels qui tuent nos jeunes, sans compter des mères et pères de famille.

Peine de mort : La solution pour assainir la société du criminel qui taillade le corps des pauvres jeunes filles et femmes, étrangle sauvagement et qui a l’audace d’avouer son crime.

Peine de mort : La solution pour se débarrasser de ceux qui ont des crises de manie sexuelle et meurtrière.

Les cauchemars hantent notre quotidien. C’est parce que la série de crimes s’allonge et que les coupables potentiels ont vite fait d’échapper aux mains de la justice ; une justice de plus en plus pointée du doigt par les gens. Des noms de criminels sont balancés par des témoins qui ont peur pour leur propre sécurité ; des noms cités entre les lignes dans les médias. J’ai écouté des récits et malgré certaines exagérations pour dramatiser, le fait est que le criminel n’a pas hésité à tuer.

Une de mes anciennes étudiantes fait partie des pauvres victimes. Pour la famille, on ne tourne pas aussi facilement la page. Le pire, c’est qu’on ne tue pas simplement sous l’influence de l’alcool, de la drogue, sous l’empire de la jalousie ou autre chose. Tant de sordides crimes restent impunis.

La police réagit-elle avec lenteur ou dans ce cas-là, agit-elle comme simple amateur? Du moment où on connait l’identité du criminel qui n’a pas fui, qui assume son acte, il n’y a aucune raison de lui donner une liberté conditionnelle, de le gracier, etc.

Il est grand temps de provoquer un débat national sur la peine de mort. Nous sommes dans une démocratie. L’heure de vérité fait peur. Mais à qui ?

Shakuntala Boolell

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