60-0 : opportunité ou défi ?

Eclairages

Par A. Bartleby

Nous venons de vivre le troisième 60-0 de notre histoire politique. Après 1982 et 1995, c’est en effet la troisième fois que les Mauriciens envoient un signal clair et fort pour faire tabula rasa des pratiques précédentes, mais également pour que des changements profonds de notre système de gouvernance soient poussés de l’avant.

60-0, un couteau à double tranchant : d’un côté, un vote sanction contre le gouvernement sortant ; de l’autre, une expression de la volonté de changement.

De ce point de vue, un 60-0 est un couteau à double tranchant. D’un côté, il s’agit d’un vote sanction contre un gouvernement sortant. Et de l’autre, il s’agit d’un vote exprimant une volonté de changement. Ce sont les deux à la fois et cela explique le désenchantement rapide qui a suivi les deux précédents 60-0. Mais chaque 60-0 s’est également inscrit dans des moments particuliers.

Celui de 1982 portait en lui les germes d’un projet de transformation sociétale profond. Il était le signal clair et net qu’une jeune génération de Mauriciens était prête à prendre son destin en main, et de passer à une autre phase du développement de leur pays.

La scission de 1983 était d’ailleurs fondée sur une différence fondamentale de vision pour le pays. D’un côté, la branche du MMM qui souhaitait voir se développer un modèle de type soviétique, avec une économie planifiée autour de l’insularité et de l’autonomie alimentaire. Et de l’autre, la branche libérale – qui devint le MSM – qui misait sur un moment très particulier de l’histoire mondiale : celui de la fin de la guerre froide et du triomphe de la globalisation et de son extension à toutes les parties du monde.

Nous savons qui a gagné les élections de 1983, ce qui a permis à notre pays de prendre le train de la libéralisation, ce qui a porté une transformation rapide et soutenue de notre économie avec la consolidation ou l’ouverture de secteurs qui sont encore porteurs, comme celui du tourisme.

Le 60-0 de 1995, lui, fut différent. Il fut, selon nous, la réponse des classes ouvrières et des petites classes moyennes à la poussée libérale allant de 1983 à 1995. Cette période, marquée par une croissance économique soutenue, a vu l’apparition d’une classe moyenne puissante dont le pouvoir d’achat a permis une élévation importante du niveau de vie. Mais cette période a également vu l’apparition d’une distance entre les gagnants et les perdants de la libéralisation économique, ainsi que l’apparition d’une corruption qui deviendra quasi institutionnelle au fur et à mesure des années. C’est cela qui fut rejeté en 1995.

Ainsi, ces deux précédents résultats démontrent un certain nombre de faits. Tout d’abord, que les 60-0 apparaissent à des moments particuliers, moments qui allient un ras-le-bol et une expectative. Les 60-0 apparaissent également à des moments de basculement, où certaines directions économiques ou sociales doivent être changées. Et enfin, les 60-0 ne tiennent pas car ils portent trop d’attentes et trop d’euphorie. Aucun gouvernement ne peut plaire à tout le monde, ce qui fait qu’un 60-0 tend à vaciller.

Ce dernier point découle également du fait qu’aucun parti politique n’est capable de gagner un 60-0 seul. Il faut forcément une alliance de plusieurs partis afin de pouvoir gagner avec un tel score. Et une alliance comprend forcément des sensibilités différentes, sensibilités qui peuvent ne plus pouvoir cohabiter à un moment donné.
Qu’en est-il de ce 60-0 donc ? Seule l’avenir le dira.

Rejet de “La Kwizinn”

Déjà, il est clair qu’il s’agit d’un rejet massif et sans ambiguïté du système dit de “La Kwizinn”. Les enquêtes qui viendront sans doute nous démontreront le fonctionnement de cet “État dans l’État”, chose dont les Mauriciens ont entrevu quelques bribes dans les fameuses “Moutass Leaks”. En effet, la perception de favoritisme et de corruption avait atteint un point de non-retour pour le gouvernement de Pravind Jugnauth, et les “leaks” ont enfoncé un gouvernement déjà extrêmement affaibli.

En face, le PTr a dû composer avec non seulement le MMM mais également avec ReA et les ex-PMSD afin de former un front de plusieurs oppositions. Ce front réunit diverses sensibilités politiques, qui avaient en commun le désir de renverser le gouvernement sortant. Maintenant que cela est fait, il faudra travailler ensemble sur des dossiers où ils ne seront pas tous d’accord.

  • Est-ce que le PTr sera d’accord de réformer la question des identités politiques dans une réforme électorale ?
  • Est-ce que ReA acceptera que la démilitarisation de l’océan Indien n’aura pas lieu sous ce gouvernement ?
  • Est-ce que le MMM acceptera de réconcilier les impératifs industriels et économiques avec sa volonté de porter un projet écologique pas forcément compatible avec le capitalisme libéral à la mauricienne ?

Nous le saurons bien assez tôt.

Pravind Jugnauth en situation délicate

En face, Pravind Jugnauth se trouve dans une situation extrêmement délicate. Il est possible que le nouveau Premier ministre ait à cœur de rétablir sa dignité et de réparer les torts que lui a causés le gouvernement précédent. En réalité, Navin Ramgoolam aura raison de mener des enquêtes et de comprendre le système de “La Kwizinn” et ses dérives. Il a également été élu pour cela. Et les Mauriciens doivent savoir ce qu’il en ressort. Mais Navin Ramgoolam est également dans une situation où il a l’impératif d’être objectif par rapport à ces enquêtes. Il se doit de laisser la police et les institutions enquêter de manière neutre afin que les dérives et les irrégularités soient traitées comme il se doit et que la justice puisse suivre son cours naturel.

Cette objectivité et cette neutralité du nouveau PM sont également nécessaires car, malgré le 60-0, le pays est actuellement profondément divisé en réalité. Une analyse objective des résultats démontre clairement que le MSM n’est pas un parti qui a disparu de l’échiquier politique actuel. Le système du “First Past The Post” fonctionne de manière à tout donner au gagnant et à tout enlever au perdant, mais la réalité des bases politiques est différente.

En effet, le MSM a obtenu un score national d’environ 30%, avec une moyenne variant entre 30% et 35% dans les villages (ce fameux 4 à 14). Ainsi, il aura fallu à l’Alliance du Changement de regrouper toutes les forces de l’opposition, d’avoir le soutien des “leaks” de “Moustass” et de bénéficier de l’immense gaffe du gouvernement de bloquer les réseaux sociaux afin de réaliser ce score de 60-0.

Mais l’Alliance du Changement ferait bien de comprendre que le MSM dispose aujourd’hui d’une base de presque 30% dans les villages. Il faudra attendre pour voir si le phénomène de “vases communicants” se produira, ce qui pourrait entraîner un éventuel basculement significatif de l’électorat rural en faveur du camp victorieux, c’est-à-dire du Parti Travailliste, après les résultats des élections de 2024.

Pravind Jugnauth, en réalité, fait face à un champ de ruines et sa carrière politique pourrait être terminée si certains liens directs sont établis de manière irréfutable entre sa personne et des milieux mafieux. Mais il sait qu’il bénéficie pour l’instant d’une base solide dans les villages. Il faudra ainsi que le nouveau gouvernement fasse très attention à ne pas faire de Pravind Jugnauth un martyr, car c’est exactement ce qui lui donnera le sérum politique dont il aura besoin pour revenir.

Ce qui est certain, c’est que le nouveau gouvernement fera face à des défis importants. Le rejet du précédent gouvernement s’accompagne également de l’expectative de réformes importantes qu’il faudra mener à bien. Le passé a montré la fragilité du 60-0, car les attentes étaient trop élevées et le désenchantement s’est rapidement installé. Peut-être que ce 60-0 prouvera le contraire.

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Biden autorise Zelenski à utiliser les missiles ATACMS

Le président sortant Joe Biden vient, dans un acte surprenant, d’annoncer qu’il autorisait le gouvernement ukrainien à utiliser les missiles de longue portée ATACMS de fabrication américaine. Cela fait un moment que le président Zelensky demandait cette autorisation, mais il ne l’avait jamais reçue jusqu’à présent.

Ces missiles, les fameux ATACMS, ont une portée de 300 km et sont très difficiles à détecter et à intercepter, car ils se déplacent à une vitesse pouvant atteindre près de trois fois celle du son. De plus, les ATACMS ne dépendent pas du géopositionnement par satellite (GPS). Ils sont également dotés d’un système de guidage inertiel par gyroscopes, ce qui les rend moins vulnérables aux techniques de brouillage GPS, que les Russes ont su utiliser avec succès.

Enfin, leur charge utile, pouvant atteindre 225 kg, est suffisamment puissante pour créer un énorme cratère à l’impact. Leur portée, leur vitesse terminale et leur charge destructrice peuvent donc faire une différence majeure.

Pour la première fois depuis le début de la guerre, l’Ukraine aura la capacité de frapper très loin derrière les lignes russes. Cette capacité change radicalement la donne, car l’armée ukrainienne pourra enfin viser les sites militaires stratégiques de l’armée russe, notamment ceux qui approvisionnent le front ukrainien et qui sont essentiels pour soutenir l’effort de guerre russe en Ukraine.

Mais pourquoi les États-Unis ont-ils attendu si longtemps avant de donner cette autorisation au gouvernement ukrainien ? Il semble que la situation ait changé ces dernières semaines avec le déploiement de près de 10 000 troupes nord-coréennes, qui devraient venir en renfort de l’armée russe.

Cette situation coïncide avec le regroupement de 50 000 soldats russes près de Koursk, un territoire clé que l’Ukraine a pris au début de l’année. Depuis quelques jours, la Russie mène des incursions dans cette région, annonçant probablement une contre-offensive pour reprendre ce territoire.

En vue de cet assaut, les troupes nord-coréennes et russes devront se rassembler loin derrière les lignes avant de monter au front. L’objectif serait donc de désorganiser sérieusement l’opération russe en frappant ces troupes en profondeur. Or, la taille, la vitesse et la portée des ATACMS en font l’instrument parfait pour ce type d’attaque.

L’armée ukrainienne pourra ainsi utiliser ces missiles pour frapper les zones de rassemblement, les sites de munitions et les aérodromes, afin d’empêcher la mise en place de l’offensive avant qu’elle ne commence.

Le timing de cette décision est également significatif. Alors que Donald Trump s’apprête à revenir à la Maison Blanche en janvier, il s’agit clairement de l’une des dernières décisions de Joe Biden. Nous savons que Trump avait promis de tout mettre en œuvre pour mettre fin au conflit en Ukraine, et cette décision semble être un piège laissé sous le pied du président élu. À moins, bien sûr, que les deux hommes se soient concertés avant que Joe Biden n’approuve cette décision, et qu’il s’agisse d’une première étape pour forcer la main de Vladimir Poutine et l’amener rapidement à la table des négociations. L’avenir nous le dira.

 

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Modi poursuit l’expansion géopolitique indienne dans les Caraïbes

Le Premier ministre indien Narendra Modi, en visite depuis deux jours en Guyane, petit État du Nord de l’Amérique du sud, a proposé mercredi sa coopération aux pays de la Communauté Caribéenne (Caricom).

Lors de ce deuxième sommet Inde-Caricom, le Premier ministre Modi a notamment rappelé le lancement par l’Inde d’un nouveau satellite en 2027 tout en évoquant la question des sargasses (algues brunes qui ont envahi une partie des côtes et plages caribéennes) indiquant que celles-ci pouvaient être transformées en engrais.

Narendra Modi a également insisté sur le renforcement de la coopération dans un certain nombre d’autres domaines comme le transport maritime, l’agriculture ou la lutte contre la pêche illégale et les trafics de drogue ou d’être humains, entre autres.

L’Inde et les 15 pays de la Caricom, dont le siège est à Georgetown, avaient en effet convenu en 2023 d’organiser un sommet commercial chaque année.

Précédemment, l’Inde et la Guyane avaient signé plusieurs accords de coopération portant notamment sur l’agriculture, la défense mais aussi les “hydrocarbures”, alors que la Guyane – comprenant 800 000 habitants – dispose des plus grandes réserves de pétrole per capita de la planète et est appelée à devenir un acteur important sur le marché international du brut.

Il est ainsi clair que cette visite de Modi dans les Caraïbes relève d’une importance capitale pour la Grande Péninsule. En effet, il est essentiel pour le gouvernement indien de sécuriser ses approvisionnements en énergies, et notamment en hydrocarbures. La rapide expansion économique et industrielle de l’Inde requiert d’importants imports en énergies et en matières premières. Et tout comme la Chine, l’Inde se trouve aujourd’hui dans l’impératif de sécuriser certains de ces approvisionnements si elle veut se donner les moyens d’une croissance soutenue sur les prochaines décennies.

Ce qui est particulièrement intéressant ici, c’est que nous voyons se jouer un “shift” dans l’approche indienne à sa diplomatie et à sa stratégie géopolitique. L’Inde a historiquement construit son assise géostratégique sur ce que Shashi Tharoor nomme le “soft power” indien. Ce dernier est un mixte de produits culturels indiens – allant de Bollywood à des articles de mode, en passant par la cuisine indienne – que l’Inde utilisait comme le fer de lance de sa pénétration dans la globalisation.

L’arrivée de Modi et du BJP au pouvoir, il y a un peu plus de 10 ans, a radicalement changé cette approche, qui avait été développée sous Nehru, en adoptant un pragmatisme froid inspiré des Chinois. Ainsi, le gouvernement de Narendra Modi n’a eu de cesse de rechercher et de construire ses intérêts géostratégiques selon les impératifs pragmatiques liés à l’expansion économique, à la sécurisation des ressources et à la sécurité de l’océan indien, le tout, en continuant à jouer sur le “soft power” à l’indienne.

Or, nous voyons ici les fruits de cette approche renouvelée, avec d’un côté la projection des intérêts indiens par-delà l’océan Indien, et de l’autre, leur extension dans une région du monde où la diaspora indienne est particulièrement nombreuse. En effet, 40% de la population de la Guyane est d’origine indienne, et la diaspora indienne issue des processus de l’engagisme constitue une part importante des populations des îles des Caraïbes.

Encore une fois, nous voyons une stratégie proche que celle adoptée par la Chine, il y a plusieurs décennies, lorsque le gouvernement chinois avait misé sa capacité d’expansion sur le rôle critique que la diaspora chinoise pouvait avoir à travers le monde. Et cette approche fut essentielle et a permis à la Chine de non seulement bénéficier d’une assise solide en matière de lobbies dans un certain nombre de pays, mais également de bénéficier d’investissements et de transferts de technologies vers la Chine à travers sa diaspora globalisée.

À bien des égards, l’Inde joue une partition similaire. La diaspora indienne joue un rôle clé dans la transformation de l’Inde en superpuissance mondiale. Lors de sa visite en Guyane, Narendra Modi a envoyé un signal clair : l’Inde dépasse désormais les frontières de l’océan qui porte son nom, affirmant encore davantage sa globalisation.

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Prix Nobel d’économie : Pourquoi certaines nations prospèrent-elles et d’autres stagnent-elles dans la pauvreté ?

Le 14 octobre, le prix Nobel d’économie a été attribué à Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson pour leurs recherches sur le rôle des institutions dans la prospérité des nations. Leurs travaux, combinant analyses historiques et données empiriques, offrent des éclairages précieux sur les écarts de richesses entre les pays et les défis auxquels ils sont confrontés, souvent enracinés dans l’histoire de la colonisation.

Des institutions inclusives versus extractives

Les chercheurs montrent que la prospérité d’une nation dépend largement du type d’institutions qu’elle adopte. Les institutions inclusives, qui protègent les droits de propriété, favorisent l’État de droit et encouragent la participation économique, créent un environnement propice à la croissance. À l’inverse, les institutions extractives, conçues pour concentrer le pouvoir et les richesses entre les mains d’une élite, freinent le développement économique à long terme.

Leur analyse des expériences coloniales illustre cette dynamique. Dans les colonies où les colons européens s’installaient durablement, des institutions inclusives furent établies, jetant les bases d’un développement économique durable. En revanche, dans les régions où les conditions étaient hostiles (maladies, forte densité de population indigène), des institutions extractives furent imposées, souvent marquées par l’exploitation et l’exclusion, avec des conséquences désastreuses sur la prospérité future.

Rompre avec les institutions extractives

Un autre apport majeur des lauréats réside dans leur cadre théorique pour expliquer pourquoi certaines nations restent piégées dans des systèmes d’institutions extractives. Les élites dirigeantes, bénéficiant du statu quo, n’ont que peu d’incitations à promouvoir des réformes qui pourraient redistribuer le pouvoir et la richesse. En revanche, la population, privée de droits politiques, manque des moyens nécessaires pour obliger les dirigeants à tenir leurs promesses de changement.

Cependant, lorsque les pressions sociales augmentent – souvent sous la forme de menaces révolutionnaires – les élites peuvent choisir de céder du pouvoir en introduisant des institutions démocratiques. Cela permet de rétablir une gouvernance plus équitable et de mettre en œuvre des politiques économiques plus inclusives, évitant ainsi les risques de violence ou de bouleversements sociaux.

Enseignements pour Maurice

Ces travaux offrent des enseignements précieux pour des nations comme Maurice, où la confiance dans les institutions publiques a été mise à l’épreuve durant les dix dernières années. Le rôle des institutions comme le judiciaire, la police, la commission anti-corruption ou encore les mécanismes électoraux doit être renforcé pour garantir transparence, responsabilité et équité.

Des scandales récents, allant des affaires de corruption aux pertes inexpliquées d’entreprises publiques, ont érodé cette confiance. Pourtant, l’histoire montre que des institutions inclusives et responsables sont essentielles pour maintenir la stabilité et promouvoir le développement.

Avec le nouveau gouvernement en place, Maurice doit donc réaffirmer son engagement envers un système institutionnel solide, où la justice et l’équité priment sur les intérêts partisans. Cela inclut non seulement une meilleure gestion des ressources publiques, mais aussi une réforme des processus démocratiques pour garantir des élections libres, transparentes et crédibles.

En s’inspirant des leçons mises en lumière par les lauréats du prix Nobel, Maurice peut tracer une voie vers un avenir où ses institutions serviront de piliers solides pour le progrès et la prospérité partagée.


Mauritius Times ePaper Friday 22 November 2024

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