Anne, ma sœur Anne… Y a-t-il des solutions pour soulager la population vieillissante à l’horizon ?
|Vieillissement et Santé
Par Vina Ballgobin
L’île Maurice continue de vieillir. Au 1er juillet 2024, la population de la République de Maurice s’élevait à 1,259,509 (île Maurice – 1,213,974; île Rodrigues – 45,261; Agaléga et St Brandon – 274) avec une réduction de 1,532 (-0.12%) si l’on compare avec la population au 1er juillet 2023 (1). Force est d’accepter qu’il y aura de plus en plus de retraités et de personnes souffrant de maladies chez les 3e et 4e âges. Il fut un temps où l’on parlait d’un hôpital gériatrique mais la population mauricienne s’attendait-elle à la réalisation de ce projet tel un miracle ? Évidemment non ! D’ailleurs, cet hôpital est resté un miroir de la décadence ambiante. Mis à part les problèmes de santé, les Seniors sont confrontés à plusieurs autres problèmes, demeurés invariablement stationnaires à ce jour.
Problèmes affectant le cerveau
Le problème principal concerne le manque d’information à propos des maladies affectant l’état de santé du Senior. On entend souvent parler de « maladie vieillesse » – c’est une sorte de fourre-tout pour indiquer que le Senior est parfois ou souvent ou toujours de mauvaise humeur ou neurasthénique, se plaint de tout et de rien, dit des choses parfois absurdes, raconte des histoires à dormir debout, a des hallucinations, entre autres.
Souvent les médecins ne mettent pas de nom sur le type de dégénérescence du cerveau de la personne âgée car ils ne sont que médecins généralistes ou cela coûterait trop cher à leur patient pour effectuer une batterie de tests auprès d’un spécialiste dans une institution privée. La plupart du temps, le commun des mortels cataloguera ainsi un Senior, et ce, dès le constat de troubles de mémoire et/ou de changement dans son comportement et/ou s’il se met à beaucoup parler de son enfance et de son passé : « C’est un Alzheimer ».
Très récemment, quelques ONGs parlent aussi de « dementia » ou « démence » en la distinguant de « Alzheimer ». (Il n’est jamais trop tard pour bien faire.) Toutefois, entretemps, à l’étranger, les chercheurs distinguaient 149 types de « dementia » et, désormais, certains types de troubles cognitifs plus légers sont catégorisés uniquement comme « cognitive impairment » (à des degrés divers « very mild », « mild », etc).Espérons que les ONG ne rateront pas le train cette fois…
Voyons la définition que donne le gouvernement du Canada au terme « démence ».
« La démence est un terme générique pour désigner un ensemble de symptômes qui touchent les fonctions cérébrales. Il s’agit d’une condition chronique qui s’aggrave avec le temps et qui se caractérise souvent par :
- un déclin:
- de la mémoire
- des capacités de planification
- du langage
- du jugement
- des changements physiques, notamment:
- une perte de coordination
- une perte de contrôle de la vessie
- des muscles faibles et raides
- des difficultés à se tenir debout, à s’asseoir ou à marcher
- des changements d’humeur et de comportement ».
Le même site indique que « [la] démence est incurable pour l’instant, mais certains traitements peuvent aider à soulager les symptômes chez certaines personnes et permettre d’améliorer leur qualité de vie. La condition n’est pas contagieuse. » (2)
Au Canada, le nombre de Seniors atteints de « démence » est en hausse dans le contexte de vieillissement de la population. Il y a eu une volonté réelle d’élaborer « une stratégie nationale sur la maladie d’Alzheimer et d’autres démences » (3). L’objectif était de circonscrire ces « maladies évolutives et dégénératives du cerveau » qui affectent l’autonomie d’un Senior, et de prévoir des solutions pour apaiser ses maux et améliorer la qualité de sa vie.
Parmi les solutions, figurent « le diagnostic précoce et le soutien au traitement » pour les Seniors mais aussi un cadre qui aurait « une incidence positive sur les proches et les amis qui leur prodiguent des soins » (3). En 2017, le gouvernement du Canada a décidé de rencontrer tous les acteurs concernés pour rendre moins difficile la vie des Seniors et, par ricochet, celle de leurs « aidants » (« carers »).
Résumons les solutions envisagées pour chaque acteur concerné au Canada dans le cadre de la stratégie nationale:
- élaborer et diffuser des lignes directrices en matière de diagnostic clinique et de traitement fondées sur les résultats des dernières recherches;
- évaluer et diffuser les pratiques exemplaires visant l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de démence et de leurs aidants, notamment en ce qui concerne l’intégration accrue des soins, la prévention et la gestion des maladies chroniques ainsi que la coordination des mesures de soutien et des soins de santé communautaires destinés à alléger le fardeau des familles;
- élaborer et diffuser, à l’intention des professionnels de la santé et de la population en général, des documents d’information traitant de l’importance de la prévention de la maladie d’Alzheimer et d’autres types de démences ainsi que de l’importance de l’intervention et de la prise en charge précoces;
- présenter des recommandations visant l’élaboration de lignes directrices nationales sur les normes en matière de soins destinées aux personnes atteintes de démence, qui s’inspirent des pratiques exemplaires fondées sur l’expérience clinique dans les domaines de la prestation de soins et de la planification journalière axées sur les besoins de la personne.
Plus intéressant encore, le ministre de la Santé a constitué un Comité consultatif de 15 personnes « dont les compétences ou l’expérience sont utiles » et les membres du dit comité « ne reçoivent aucune rémunération pour l’exercice de leurs fonctions à ce titre » (3).Read More… Become a Subscriber
Mauritius Times ePaper Friday 7 February 2025
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