« Aucun leader ne s’en va définitivement à Maurice, ni Gaëtan Duval, ni Navin Ramgoolam, ni Bérenger, ni SAJ. Nos leaders meurent leaders »
|Interview – Lindsay Riviere
« Le PTr se condamne à l’immobilisme pour plusieurs années encore… C’est d’ailleurs ce que veut le MMM : le monopole de l’Opposition pour mieux remonter »
« Nettoyez, ‘by all means’, dans le cadre de la légalité mais on en a un peu assez. Il n’est pas important de savoir chaque détail de chaque scandale ou de chacun des 100 interrogatoires aux Casernes Centrales »
Suite aux résultats des élections municipales, les regards sont braqués sur les diverses analyses des résultats. Que révèlent la motivation ou la démotivation des votants ou encore le taux élevé d’abstention ? Que pourrait-on déduire à propos de la popularité des partis politiques et de chaque leader ? Lindsay Rivière, observateur et analyste politique, répond à nos questions.
Mauritius Times : Victoire sans appel de l’Alliance Lepep, alors que bon nombre d’analystes politiques se disaient convaincus qu’un nombre grandissant de Mauriciens déploraient les actions et une certaine manière de faire du Gouvernement. Cette abstention de 65% cache-t-elle une autre réalité ?
Lindsay Rivière : Si « un nombre grandissant de Mauriciens déplorent les actions et la manière de faire du Gouvernement » comme suggéré, en tout cas, ils ne se sont pas prévalu de la chance de ces élections municipales à enjeu national pour dire haut et fort leur désapprobation.
Sur la base des résultats disponibles, les seuls sur lesquels on peut se baser, le ‘protest vote’ ne s’est pas concrétisé autour du MMM, comme il aurait dû l’avoir été. L’Alliance Lepep obtient près de deux tiers des suffrages, un peu comme aux élections générales de décembre.
Alors la désapprobation est-elle aussi forte que certains le prétendent? C’est à voir. Il faut, en effet, rapprocher ce résultat 120-0 de deux autres indicateurs de l’humeur populaire :
(1) un sondage de De Chazal du Mée, qui montrait en mars deux tiers de satisfaction populaire et un tiers d’insatisfaction devant l’action gouvernementale, et
(2) un sondage TNS Analysis en mai qui montre que 62% des Mauriciens sont « plus optimistes » contre 18% au dernier trimestre 2014 avant les élections générales.
Je crois qu’on peut donc conclure que le Gouvernement actuel maintien une forte confiance et popularité dans le pays et que l’Opposition est déconnectée de la réalité en évoquant « un changement d’humeur radical » du pays.
Maintenant, il faut aussi s’interroger sur la très forte abstention (65%) aux Municipales et se demander si elle cache une insatisfaction grandissante. Toutes les interprétations sont possibles à ce sujet et on ne saura jamais pour sûr. Peut-être certains ont-ils boudé le Gouvernement mais sans aller jusqu’à l’extrémité de le sanctionner formellement par un vote. Au pire, pour le gouvernement, ce serait une espèce de ‘Wait and See ! », avec un peu de mauvaise humeur et de nervosité, devant la lenteur du changement et une certaine stagnation économique alors qu’on promettait un redémarrage vigoureux.
* Quelles autres leçons retenez-vous de ces Municipales ?
Plusieurs enseignements. D’abord, une désaffection grandissante par rapport à la politique. Cette abstention massive est mauvaise pour le pays, pour ce que représente le droit de vote mais c’est aussi une tragédie pour la démocratie régionale.
Les Mauriciens ne croient plus que les Municipalités peuvent impacter sérieusement sur leur vie ou être un levier efficace d’action politique. Et ils ont peut-être raison. Avec 85% des dépenses municipales allant aux salaires et coûts fixes, des budgets dérisoires (Rs 300 millions, soit moins que la plupart de nos grandes entreprises), le grignotement constant de leurs pouvoirs par la Local Government Service Commission, les Municipalités n’ont plus de marge de manœuvre pour faire quoi que ce soit de majeur. Elles sont de moins en moins autonomes et contrôlent de moins en moins leur destin. Tout est centralisé sur l’Administration centrale et les Municipalités ne sont même plus un contrepoids pour un gouvernement trop fort. Si on veut revaloriser le gouvernement régional (Municipalités et Conseils de Districts), il faut tout reconsidérer.
Un autre enseignement est que l’électeur mauricien a lui-même beaucoup changé. Il a maintenant ‘a mind of his own’, il se laisse de moins en moins influencé par les arguments et les moyens déployés par les partis. Personne ne peut plus aujourd’hui prédire son comportement. Il est devenu imprévisible, plus indépendant d’esprit et de comportement. Aucun parti n’est à l’abri de ses sautes d’humeur. Discrètement mais froidement, il règle le compte des partis. Cela devrait amener les partis à réviser leurs méthodes, à cesser leur cinéma habituel et à convaincre différemment plutôt qu’à chercher à impressionner par une débauche de moyens qui coûtent cher. Comme on dit, cela ne sert à rien de traîner un cheval à l’abreuvoir s’il ne veut pas boire !
Désormais, les partis politiques doivent traiter les Mauriciens avec plus de respect, tenir davantage compte de leur intelligence au lieu de les traiter comme des demeurés et leur servir, year in year out, des bobards.
* C’est sans doute mieux qu’un sondage, même avec ce taux élevé d’abstention, mais les résultats des dernières élections municipales semblent contenir davantage d’enseignements pour l’Opposition MMM que pour l’équipe victorieuse. Une cinquième défaite du MMM alors qu’on aurait pu croire que Paul Bérenger allait pouvoir rebondir après la cuisante défaite de son alliance avec Navin Ramgoolam en décembre 2014. Est-ce vraiment la fin d’une époque ou est-ce encore trop tôt pour en parler ou l’envisager ?
Il y a quand même un enseignement important par rapport à L’Alliance Lepep, c’est que cette alliance qui avait pu apparaître en décembre comme une alliance de circonstance anti-Bérenger/Ramgoolam et anti-Deuxième République est en train de se souder et de se fédérer de plus en plus, de devenir de plus en plus crédible comme une entité de gouvernement sans grandes divergences de vues et semble, de ce fait, devoir tenir la distance.
En ce qui concerne le MMM, sa situation devient absolument dramatique. Depuis dix ans, il va de défaite en défaite. Il n’a plus que 7 députés, aucun conseiller municipal alors qu’il y a 20-25 ans, il pouvait compter sur 20-25 députés et 100 à 120 conseillers municipaux. Il ne contrôle plus que 25 à 30% du vote urbain, dans ses anciens fiefs. Il a éclaté en trois factions – Bérenger, Collendavelloo, Ganoo.
Comment interpréter ce glissement sans précédent dimanche ? Pour moi, l’électorat MMM n’a toujours pas pardonné à Paul Bérenger et au MMM leur choquante alliance avec Navin Ramgoolam et le PTr. Bérenger a rapidement lâché le PTr comme une vieille chaussette en décembre mais il ne comprend toujours pas deux choses :
(1) Cette alliance MMM-PTr n’était pas une ‘erreur de tactique’ politique, comme il l’a finalement concédé, mais une faute morale que nombre de ses partisans jugent impardonnable quand on voit aujourd’hui ce qu’était véritablement le régime Ramgoolam. On me demande souvent pourquoi les électeurs MMM sont plus sévères envers leur leader et ne peuvent pas pardonner ce que les électeurs du PTr, MSM ou PMSD pardonnent plus facilement à leurs leaders.
C’est que le MMM et son leader ont toujours occupé, depuis 45 ans, le ‘high moral ground’, fustigeant ‘l’immoralité’ des choix politiques des autres, donnant des leçons à tout le monde pour être aujourd’hui eux-mêmes pris en faute.
(2) Ensuite, l’électorat MMM est depuis 45 ans allergique au PTr. Allergique ! Il ne veut tout simplement pas en entendre parler. Pourquoi est-ce aussi difficile pour Bérenger et ses adjoints de le comprendre ? Pour beaucoup, le MMM a pour objectif d’être un parti de combat, pas nécessairement un parti de gouvernement, surtout si c’est au prix de compromissions morales inacceptables.
* Est-ce donc la fin d’une époque ?
Je ne crois toujours pas que Bérenger partira sous la pression de défaites. Je l’avais dit dans ma dernière interview à Mauritius Times : Ramgoolam et Bérenger ne partiront que quand ils le voudront. On le voit. Ramgoolam revient et, après chaque défaite, Bérenger s’accroche encore plus et son parti le lui demande. Les Mauriciens doivent s’en rendre compte une fois pour toutes : Aucun leader ne s’en va définitivement à Maurice, ni Gaëtan Duval, ni Navin Ramgoolam, ni Bérenger, ni SAJ. Nos leaders meurent leaders. Ils sont extraordinairement orgueilleux et respirent la politique.
Ce n’est qu’à l’étranger qu’on dit : ‘There is life after politics !’. Ici, Bérenger serait extrêmement malheureux de ne plus être dans la lumière politique. Toute solution au dilemme Bérenger passe donc par la compréhension de cela et de la nécessité de ne pas l’humilier, de le traiter avec respect en tenant compte de son immense contribution à ce pays depuis 1969. On peut ne pas aimer Bérenger mais il faut reconnaître qu’il a été et reste un être exceptionnel.
L’humilier ne sert à rien d’autre qu’à renforcer sa détermination à rester. Il faut graduellement l’amener à ‘step back’ pour faire monter une nouvelle génération de dirigeants MMM, tout en lui réservant un rôle public, pas à ‘step down’ en le couvrant d’insultes. Les adversaires de Bérenger manquent totalement de psychologie. Il faut tenir compte de la très grande idée que Paul Bérenger se fait de lui-même et de sa place dans l’Histoire de ce pays avant de lui proposer des solutions.
Qui sait ce qui se passe dans la tête de Bérenger aujourd’hui ? SAJ a raison : Vous voyez Bérenger partir, vous ? La voie dans laquelle il engage le MMM (laisser partir ses députés, refuser la réconciliation avec Collendavelloo, refuser l’unité de toutes les tendances MMM) est suicidaire mais il continue d’entrer dedans les yeux grands ouverts.
Aujourd’hui, Paul Bérenger a décidé qu’il ne tolérerait plus aucune contestation à son autorité. Il veut la cohésion à tout prix. Soit on est avec lui, soit on est contre lui. Et les insatisfaits n’ont qu’à partir !
* Si le MSM fait son entrée dans les régions urbaines, les résultats des municipales sont aussi annonciateurs d’une lutte pour reprendre l’électorat urbain. On parlait déjà d’un ‘revival’ du PMSD en décembre – Xavier Duval a d’ailleurs parlé d’un ‘apport déterminant’ du PMSD pour les municipales. Ivan Collendavelloo voit grand – la réunification des militants sous son leadership avec le soutien du Mouvement Patriotique d’Alan Ganoo — et très probablement la bénédiction du MSM de Sir Anerood Jugnauth. Ivan Collendavelloo part gagnant, semble-t-il ?
L’électorat urbain est, en effet, très convoité. Le MSM a eu beaucoup de députés dans les villes (17), il a maintenant 60 conseillers municipaux, il aura des Maires. Le parti veut clairement devenir un parti national avec un ancrage partout, comme le PTr.
Ceci ne plaira pas nécessairement au PMSD qui remonte (11 députés, 4 ministres, 36 conseillers municipaux) et qui veut reconquérir ses anciennes bases urbaines.
Collendavelloo vise en priorité l’électorat MMM mais aussi au-delà. Le MMM et le PTr ne vont pas abandonner facilement la partie d’ici 2019. Cela fait beaucoup de monde se disputant 400,000 électeurs. Il n’est pas sûr que Collendavelloo parte gagnant.
Bérenger conserve l’emblème et la couleur du cœur mauve. Et il continue de se référer à Collendavelloo et à ses amis comme des ‘traîtres’.
* Autre fait intéressant à signaler : la déclaration de SAJ selon laquelle une défaite aux Municipales aurait été pour lui un ‘grand découragement’ et l’aurait poussé à revoir son engagement à la tête du gouvernement. La victoire change la donne et la transition se fera donc attendre, n’est-ce pas ?
Cette déclaration de SAJ a beaucoup étonné. Pourquoi le vote de 35% des 400,000 électeurs urbains amènerait-il un ‘grand découragement’ du chef du gouvernement alors qu’il vient d’obtenir spectaculairement un mandat de 900,000 électeurs dans tout le pays ? Je ne sais pas si c’est une bonne chose que SAJ évoque déjà son départ si tôt pendant son mandat. Le monde entier et les investisseurs nous observent. Le Gouvernement doit, au contraire, donner l’impression qu’il est là dans la durée. Certains pourraient prendre peur.
* On aura toutefois vu le poids et l’influence de plus en plus déterminants de Pravind Jugnauth sur le MSM dans ces municipales. La non-participation de Sir Anerood dans la campagne aura permis à son fils de s’affirmer sur l’échiquier politique et de réclamer la paternité de la victoire. N’en déplaise à Paul Bérenger qui disait récemment que, selon la logique constitutionnelle, c’est le No. 2 du gouvernement à qui devrait revenir le poste de Premier ministre après le départ de SAJ, Pravind Jugnauth aura droit au prime ministership, non ?
Pour ce qui est de la non-participation de SAJ aux municipales, il faut d’abord rappeler que SAJ et Vishnu Lutchmeenaraidoo ne se sont pas présentés aux élections comme des membres du MSM mais comme étant ‘au-dessus des partis’ de la coalition. C’est Pravind Jugnauth, le Leader en titre du MSM, et c’est normal qu’il mène le MSM et la coalition MSM-PMSD-ML aux municipales. Cette victoire, il peut donc légitimement la revendiquer aux côtés de Xavier Duval et Ivan Collendavelloo. Il n’y a là aucun sujet à étonnement.
Pour ce qui est du prime ministership, SAJ a déjà dit que si sa santé le lui permet, il servira tout le mandat de 5 ans. Maintenant s’il doit partir pour cause majeure et qu’il y a une vacance au prime ministership, la Constitution mauricienne et la tradition westminsterienne veulent qu’un nouveau PM soit nommé et que ce PM soit celui « who commands a majority in the House ».
Si Pravind Jugnauth « effectively commands a majority in the House », je ne vois pas très bien pourquoi la Présidente de la République ne ferait pas appel à lui pour ‘step in’. Mais la question ne se pose pas. N’allons pas embrouiller encore plus le débat public en y ajoutant cet élément de prime ministership alors que la priorité des priorités doit être l’économie et la résolution des problèmes du quotidien. Il y a déjà assez eu de distraction nationale avec l’affaire BAI et les opérations de ‘nettoyage’ !
* Vu dans cette même perspective, quelle opinion faites-vous de la démarche visant à priver Arvin Boolell de l’occasion d’une élection pour faire la démonstration de ses qualités de leadership, de s’affirmer et de réclamer de plein droit la direction du PTr ?
Arvin Boolell a trop tardé pour affirmer ses prétentions sur le leadership. S’il voulait challenge Navin Ramgoolam, c’est au lendemain de la défaite qu’il fallait le faire, pas 4 mois après. Il a donné aux Ramgoolamistes le temps de décompresser et de faire bloc autour de l’ex-Premier ministre qui aujourd’hui ne veut pas s’en aller. Arvin a voulu jouer au Gentleman qui ne frappe pas un homme à terre. La politique n’est pas une question de bonnes manières. C’est la forme civilisée de la guerre. Ça suppose un élément de ‘ruthlessness’. Voyez Paul Bérenger et Navin Ramgoolam !
Le PTr a choisi de mettre fin aux ambitions de Boolell et de ne pas affronter une fois encore l’électorat pour ne pas prendre le risque de tomber à 10% des voix. Non seulement ce n’est pas très courageux mais cela condamne le PTr à végéter dans l’Opposition sans esquisser un renouveau. Le PTr se condamne à l’immobilisme pour plusieurs années encore.
* En attendant de voir les effets de cette victoire de l’Alliance Lepep sur le rapport de forces, on pourrait voir apparaître un vide politique si le MMM et le PTr ne parviennent pas à remonter la pente. La nature n’accepte pas le vide, dit-on. Qui pourra remplir ce vide ?
La politique n’est jamais statique mais dynamique. Tout peut arriver, n’importe quel événement peut changer la donne. Il n’y aura pas de vide comme tel. En tout cas, tant que le PTr n’aura pas choisi une voie stratégique claire et choisi clairement un leader, c’est le MMM qui cristallisera l’Opposition et qui profitera le plus des évolutions. C’est d’ailleurs ce que veut le MMM : le monopole de l’Opposition pour mieux remonter.
* Les résultats : C’est, finalement, ce qui comptera le plus pour l’électeur – l’emploi, le niveau de vie, la sécurité du citoyen, la méritocratie, et cela d’autant plus à partir de cette « double victoire » et ce « deuxième mandat », n’est-ce pas ?
Certainement. Je disais lundi sur Radio Plus qu’il est temps de passer à autre chose que le ‘nettoyage’ et les ‘scandales’. Le Gouvernement de l’Alliance Lepep a été élu sur une double plateforme : le nettoyage et le deuxième miracle économique.
Le ‘nettoyage’ et les interpellations ont très largement dominé ces six premiers mois du gouvernement. Sans doute fallait-il faire le ménage, nettoyer et le Gouvernement est en train de le faire. Mais le gouvernement a établi son ‘case’. Il voulait prouver qu’il y a eu d’inacceptables abus, d’énormes scandales en tous genres. C’est fait. Le Gouvernement ‘has made its point’. Il lui faut maintenant laisser au Judiciaire et aux autres institutions le soin de poursuivre les coupables, de continuer à mener discrètement ses enquêtes et sa mission de remise en ordre, pour passer à la deuxième plateforme : le deuxième miracle économique, l’amélioration de la vie au quotidien, la résolution de problèmes concrets.
C’est là que le citoyen attend maintenant le Gouvernement. Il faut gouverner avec à l’esprit les attentes des gens et les gens veulent des emplois, des solutions. On ne peut pas gaver la nation de scandales du matin au soir, du 1er janvier au 31 décembre. Le Gouvernement doit ‘refocus’.
Le spectacle du pourrissement passé de l’Etat sous l’ancien régime est terminé. Il faut maintenant travailler et travailler dur. Vishnu Lutchmeenaraidoo doit recentrer les esprits sur son Budget, sur l’économie, sur l’investissement, le pouvoir d’achat, la productivité.
Nettoyez, ‘by all means’, dans le cadre de la légalité mais on en a un peu assez. Il n’est pas important de savoir chaque détail de chaque scandale ou de chacun des 100 interrogatoires aux Casernes Centrales de chaque suspect.
Il faut projeter au monde extérieur l’image d’un pays en mouvement, pas d’un pays qui croule sous les scandales. Le monde extérieur risque de ne retenir que les scandales à répétition. Maurice vaut mieux que cela.
* Published in print edition on 19 June 2015
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