« The next option, ce sera la révolution anti-communale »
|Interview : M. Ashok Subron, syndicaliste
« Le PTr aurait connu sa conclusion historique avec l’accession à l’Indépendance… Le MMM, par contre, a atteint l’étape finale – sa conclusion historique »
« Les conditions sont aujourd’hui réunies pour l’émergence d’une nouvelle force émancipatrice »
Le ‘ruling’ du Human Rights Committee remet, au centre du débat politique, les changements constitutionnels et l’avancée de la République vers la modernité. Tandis que certains Mauriciens redoutent l’application et les conséquences de ce ruling, d’autres comme les initiateurs de cette démarche au sein de Rezistans et Alternativ se réjouissent de leur victoire. Toutefois, plusieurs interrogations subsistent et notre invité, Ashok Subron, répond à ses détracteurs sur les possibilités d’un rejet ou repli vers les mouvements religieux ou fondamentalistes.
Mauritius Times : M. Subron, parlez-nous d’abord des conséquences du ruling du Human Rights Committee à propos de l’obligation, pour les candidats aux élections, de décliner leur appartenance communale lors du Nomination Day ?
Ashok Subron : L’Etat mauricien est un signataire du UN Civil and Political Rights Covenant et de l’Optional Protocol qui est lié à ce même Covenant. L’Optional Protocol indique que l’Etat mauricien a légué une partie de sa souveraineté à ce comité des experts pour qu’ils puissent juger si Maurice agit, de par ses pratiques et ses lois, en conformité avec le Civil and Political Rights Covenant. A aucun moment, l’Etat mauricien n’a contesté la juridiction de ce comité et il a aussi fait des submissions pour défendre son point de vue. Maintenant que le Comité des Nations Unies a donné un ruling en sa défaveur, il ne peut pas affirmer qu’il n’appliquera pas ce ‘ruling’ — ce serait totalement inacceptable.
Il est donc clair que ce ruling aura des conséquences politiques immenses. C’est la première fois, après le jugement de Balancy en 2005, que nous avons une instance juridique internationale qui émet une opinion catégorique sur notre système électoral. Les Nations Unies affirment que l’obligation de se classifier communalement est une violation de l’Article 25 de la Convention. En outre, ses experts ont aussi dit clairement que l’Etat mauricien devra décider s’il compte maintenir ou non un système politique basé sur la représentation communale.
* Mais les opinions divergent sur cette question de souveraineté. Alors que vous soutenez que l’Etat mauricien a légué une partie de sa souveraineté au Human Rights Committee, certains légistes sont d’avis que Maurice demeure souverain. Donc, il appartient à Maurice de prendre la décision qui s’impose…
L’Etat mauricien reste souverain mais il fait également partie des Nations Unies. Notre pays a volontairement signé les conventions et les protocoles de cette instance internationale. Je pose donc la question à ces juristes : Quelle est la valeur de la signature des traités internationaux ?
Quant aux conséquences politiques de ce ruling, je vous rappelle que la campagne de Rezistans ek Alternativ depuis 2005 a déjà forcé presque tous les partis politiques à Maurice à accepter l’idée que nous ne pouvons plus imposer la classification ethnique lors des élections. Navin Ramgoolam soutient que c’est une aberration après 44 années d’Indépendance. Paul Bérenger, lui, est d’accord avec le principe d’un amendement constitutionnel, et voilà que nous avons une instance au sein de laquelle le juge Rajsoomer Lallah a siégé qui confirme que cette classification ethnique représente une violation des droits humains.
Je me demande si tous ces juristes – qui affirment que l’Etat mauricien est seul habilité à prendre une décision sur cette question – vont aussi réclamer ma déportation sur une autre planète. Faut-il aussi déporter les 16% de candidats mauriciens qui ont voulu poser leur candidature aux dernières élections générales sans cette obligation de classification ethnique ? Quand les juristes parlent, ils doivent faire attention à ce qu’ils sont en train de dire. Est-ce normal qu’une frange importante de citoyens mauriciens ne puisse contester les élections ?
* La question de déportation ne s’est jamais posé, M Subron mais l’Etat mauricien pourrait choisir de stay put , n’est-ce pas ?Le maintien du système signifie ceci : sera rejetée la candidature de toute personne souhaitant contester une élection, sans se soumettre à l’obligation de se classifier sur un plan ethnique. Ce qui équivaut à une violation de mon droit et du droit de ces 16% qui ont voulu se porter candidats lors des dernières élections. C’est complètement inacceptable… Alors on n’est plus dans une société démocratique si on doit s’en tenir à ce type de raisonnement…
* Mais qu’arrivera-t-il, M. Subron, si l’Etat décide de stay put ? Quel serait, selon vous, the next best option ?
The next option , ce sera la révolution anti-communale à Maurice. Si l’Etat ne bouge pas, nous demanderons aux citoyens de défier encore plus massivement ce système politique. Quand un système provoque une telle injustice, c’est tout à fait légitime pour les fils et les filles du sol de le défier.
Ce que nous avons entrepris en 2005 est dans la même lignée que l’action engagée par Rosa Parks aux Etats-Unis et qui a abouti à un jugement de la Cour suprême qui a alors donné le coup de grâce au racisme dans ce pays. Ce qu’on a fait est dans la même lignée que Mahatma Gandhi qui – avec sa Marche du sel – avait protesté contre l’ordre injuste instauré par les autorités coloniales en Inde.
Si l’Etat persiste et signe malgré le ruling des Nations Unies, les citoyens de ce pays, surtout les jeunes, n’auront pas d’autre choix que de défier massivement ce système injuste lors des prochaines élections. En 2005, il y avait 11 militants de Rezistans Ek Alternativ ; en 2010 il y avait 104 citoyens, ce qui représentait 16% des candidats. Aux prochaines élections générales, il y aura des milliers qui vont défier le système…
Il y a deux Maurices qui se dessinent actuellement. D’une part, il y a l’île Maurice précoloniale qui a hérité du processus très lourd de l’Indépendance du pays, un processus qui a engendré un « tug of war » extraordinaire et qui, par la suite, a provoqué une bagarre raciale. Notre Constitution, qui est née dans ces circonstances très particulières, a codifié cette Ile Maurice précoloniale sur l’Ile Maurice postcoloniale et du 20e siècle.
Nous sommes en train de vivre une contradiction importante et historique dans la société mauricienne. D’un point de vue politique, on pourrait dire d’une part qu’une force conservatrice souhaite maintenir ce qui a prévalu dans les années 50-60 et, d’autre part, une force progressiste souhaite que le pays puisse faire un bond en avant. On est au fait à la croisée des chemins.
Et les Nations Unies sont en train de nous dire que Mauritius needs to decide — « to reconsider whether the community-based electoral system is still necessary… » On se doit de se poser cette question. Les Nations Unies ajoutent que si l’Etat mauricien considère que « the community-based electoral system is still necessary, then we have to go back where we were in 1972 and re-introduce communal population census ». Donc, cela signifie qu’on doit communaliser toute la société mauricienne et tous les citoyens doivent se classifier en vue de maintenir le système.
* C’est une façon de voir les choses, mais on pourrait vous dire que le système actuel a quand même préservé l’harmonie et la stabilité sociale ?
Je ne suis pas d’accord. C’est un cliché très facilement utilisé par ceux qui souhaitent le maintien de ce système injuste. Le processus de l’Indépendance a généré les pires bagarres raciales qu’a connues Maurice.
* Certains historiens affirment que ces bagarres raciales n’avaient rien à voir avec le processus de l’Indépendance, et que c’était simplement une bataille de gangs qui a dégénéré en bagarres raciales?
Le communalisme a été utilisé dans les négociations pour l’Indépendance par différentes fractions de la bourgeoisie et les nouveaux riches émergents ; ce qui a communalisé la société mauricienne à cette période cruciale de l’Histoire et c’est cela qui a conduit aux bagarres raciales.
Mais ce qu’il est important de se rappeler, c’est bien l’existence d’une force et d’une conscience anti-communales au sein de toute une génération des années 70 qui a préservé la stabilité de notre société. C’est bien « la lutte de classes » et non pas « la lutte des races » qui a fait surface avec la naissance du MMM dans les années 70 et qui a grandement maintenu la stabilité. Malheureusement le MMM a dégénéré à partir de 1981-82 — c’est cela qui marque le « turning-point » de ce parti. Il a éliminé la classification communale des citoyens, mais ce parti n’a pas eu le courage d’aller plus loin. Résultat : aujourd’hui, le MMM est devenu le nouveau PMSD.
* En d’autres mots, vous voulez dire que le MMM est aujourd’hui en déphasage avec son électorat ?
Absolument. Et définitivement avec l’électorat des années 1970. Le MMM vise aujourd’hui le même électorat que le PMSD traditionnel. Regardez les circonscriptions conquis par le MMM a remporté lors des élections. La base du MMM reflète une base communale. Le parti pratique un clientélisme communal tout comme les autres partis traditionnels, ce n’est plus un parti de la lutte des classes ou des opprimés. C’est la dégénérescence de ce mouvement qui incarnait l’anti-communalisme qui a introduit le poison communal. A tel point que chaque élection est en train de devenir plus dangereuse que la précédente.
Donc, il n’est pas vrai de dire que c’est le Best Loser System qui est responsable du maintien de l’harmonie et de la stabilité dans le pays. C’est l’existence d’une force et d’une conscience anti-communales qui stabilise le système et le pays. Ce que Rezistans Ek Alternativ est en train de faire depuis 2005, c’est le prolongement du processus historique. Nous sommes en train de contribuer au maintien de l’harmonie et de la stabilité dans le pays.
* Que faites-vous de la position de Paul Bérenger qui souhaite le maintien temporaire du BLS jusqu’à sa disparition naturelle dans le temps ? N’est-ce pas du pragmatisme politique ?
Non, c’est du clientélisme communal…
* Et que pensez-vous de la position de Navin Ramgoolam qui souhaite l’abolition du BLS ?
La position de Navin Ramgoolam n’est pas tellement différente de celle de Bérenger. Mais il l’exprime différemment. A un certain moment, il dit qu’il n’est pas d’accord que les gens se classifient communalement – dans la même ligne de pensée que Rezistans ek Alternativ. Par contre, en d’autres occasions, il affirme – c’est du moins ce que sa dernière déclaration nous laisse comprendre — qu’on doit mettre un système en place pour assurer les représentations des « minorités ». Il faut, une fois pour toutes, que ces deux partis qui sont issus du giron de la classe ouvrière nous disent clairement « whether we need a community-based electoral system or not ». Ils ont refusé de répondre à cette question jusqu’à présent parce qu’ils sont encore bloqués dans l’appréciation de la société mauricienne en termes de quatre communautés. Or, il n’est pas vrai de dire que Maurice est constituée de quatre communautés ; elle est constituée d’êtres humains, de citoyens avec des identités multiples, indivisibles et nous sommes tous les produits de notre Histoire riche et pénible.
*. Mais qu’allez-vous répondre à ces groupes minoritaires qui souhaitent des garanties constitutionnelles pour leur représentation au Parlement ? La communauté musulmane, paraît-il, est majoritairement pour le maintien du BLS…
Ce sont des gens comme M. Yousouf Mohamed, encore figés dans les années 60, qui sont en train de prôner une telle position. J’ai travaillé avec les employés de UBS, par exemple, et je peux vous dire que telle n’est pas la position des opprimés de la société mauricienne et aussi de la communauté musulmane.
* Mais comment pouvez-vous savoir que la grande majorité souhaite l’abandon du BLS ?
On ne peut pas affirmer que telle ou telle communauté souhaite telle chose ou non, car il n’y a pas de données scientifiques pour soutenir ces affirmations. Cependant, je crois que les droits de tous les citoyens mauriciens doivent être protégés indistinctement de leur appartenance communale, ethnique ou autre.
Cette garantie est présente dans la Constitution de Maurice : la Section 16, mais ce n’est pas suffisant. On pense que dans le cadre d’un reforme électorale et d’une nouvelle République, il sera nécessaire de faire un upgrading fondamental de la notion des droits humains dans notre Constitution pour y inclure les droits économiques et sociaux des citoyens.
* Qu’en est-il de la représentation au Parlement ?
Le système politique n’est pas fait pour représenter les communautés.
* En d’autres mots vous êtes en train de dire qu’il faut abandonner le BLS ?
Absolument. Si on admet que le BLS a été mis en place pour servir à quelque chose, it’s not serving that purpose anymore.
* Qu’est-ce qui explique, à votre avis, la montée en puissance de la question religieuse et aussi de la question ethnique partout à travers le monde?
On assiste à une dislocation importante des Etats nations. La mondialisation du capitalisme est en train de disloquer les Etats, ce qui explique toutes sortes de réactions à ce phénomène – des réactions de nature xénophobe, fondamentaliste, etc. Ce sont des problèmes réels qui sont liés à ce problème de capitalisme global. Et le capitalisme a prêché l’idée qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme. Il y a eu des répliques avec l’avènement d’autres formes de systèmes de valeurs.
A Maurice, on peut dire qu’on subit les mêmes conséquences avec la délocalisation au niveau des nations de la période post-indépendance. Les partis politiques, ici, posent un problème important à cause de l’absence de différence entre eux en termes d’idées et de projets de société ; les différences n’existent pas. C’est seulement la formule d’alliance qui fait la différence lors de chaque élection. Les partis politiques reposent de plus en plus sur le clientélisme communal qui, à son tour, donne de plus en plus une place démesurée à des groupements sociaux-culturels – across the board…
* Certains dirigeants étrangers, comme le Shah d’Iran ou le fondateur de la République de Turquie K. Atatürk ont essayé de porter leur pays vers la voie de la modernité mais ils n’ont pas rencontré un grand succès. Au contraire, ‘religion has come back with a vengeance’ dans ces pays…
Le Shah d’Iran a péché, à mon avis, en essayant d’américaniser – non pas de moderniser son pays. Il se comportait comme un valet des puissances occidentales, ce qui a provoqué la révolution de Khomeiny, qui malheureusement, a été récupéré par les religieux. C’est l’occidentalisation, telle que prônée par le Shah et la non-reconnaissance de l’Histoire et des traditions du peuple perse qui avait été rejetée par les Iraniens. C’est exactement cette même problématique qui explique les événements ayant eu lieu en Turquie. Au fait, toute tentative de vouloir imposer le capitalisme version occidentale dans beaucoup de pays a fini par provoquer le rejet du peuple et a parfois mené à un repli vers des mouvements religieux fondamentalistes.
* La modernité, à votre avis, se trouve donc dans l’abandon du Best Loser System et la distanciation de la chose religieuse et communale. C’est bien ça ?
La question de modernité est très complexe et fait d’ailleurs débat. Personnellement, je conçois la modernité à travers le prisme écologique, à savoir, la modernité pour moi doit soutenir le progrès d’un peuple. Evidemment, elle passe aussi par une distanciation de la chose religieuse et communale.
* Je note cependant que dans le conflit opposant le Joint Negotiating Panel (JNP) à la Mauritius Sugar Planters Association (MSPA), vous avez qualifié ce combat comme étant égal à la grande guerre décrite dans le ‘Mahabharata’, aussi considéré comme l’un des textes sacrés de l’hindouisme. M. Subron, vous avez eu recours à un symbole religieux fort quand cela convenait à vos intérêts, n’est-ce pas ? Comment expliquez-vous cette contradiction alors que vous prônez la distanciation de la chose religieuse et communale ?
Le ‘ruling’ du Human Rights Committee et la lutte des travailleurs de l’industrie sucrière constituent deux moments forts de l’expression de l’anti-communalisme. Il y avait dans la lutte des travailleurs un sentiment d’unité extraordinaire : c’était véritablement la lutte des classes dans le sens classique du terme.
En ce qui concerne ma référence au ‘Mahabharata’, je considère cela comme faisant partie de la mythologie qui appartient au patrimoine de l’humanité – pas d’un point de vue religieux. Les leçons que contiennent le ‘Mahabharata’ par rapport aux stratégies de guerre m’ont beaucoup impressionné.
* Revenons aux observations de la Human Rights Committee sur notre système électoral, considérées par certains observateurs comme suffisamment fortes pour forcer une réforme électorale. Il faut quand même que cette pression de la Human Rights Committee obtienne un soutien populaire sur le plan local, n’est-ce pas ?
Je pense que le peuple mauricien est profondément anti-communal, ce qui explique qu’à part les bagarres raciales de 1967, Maurice n’a pas connu de grandes explosions sur le plan social.
Un retour dans l’Histoire va nous aider à mieux comprendre cela. Notre pays a connu deux systèmes d’exploitation : l’un de nature esclavagiste et l’autre ayant trait à l’engagisme. Le premier mouvement d’émancipation est bâti sur le socle de l’unité de la classe ouvrière lorsque le Parti travailliste est lancé en 1936 par le Dr Maurice Curé. Ce mouvement d’émancipation est déclenché pour revendiquer certains droits économiques mais aussi pour assurer une meilleure représentation de la classe ouvrière.
Je vous signale que tous les mouvements d’émancipation qui se sont succédé ont contribué à unifier le peuple. Mais il y a eu également des tentatives de la part des forces réactionnaires de communaliser cette lutte émancipatrice dans les années 50-60 (ce qui allait contribuer aux bagarres raciales subséquemment). Même phénomène plus tard : lutte d’émancipation dans les années 1970 qui contribue à la construction de la nation mauricienne, suivi de tentatives de communalisation dans les années mi-80, 90 et 2000. Et, présentement, il y a l’expression d’un mouvement anti-communal intimement lié à un nouveau projet d’émancipation, en gestation, mais qui est en train de prendre forme.
* Il semblerait que l’unification de la grande masse s’est faite, jusqu’à présent, autour des deux principaux partis politiques du pays – le PTr et le MMM – qui connaissent une constance, depuis des décennies, dans leur soutien électoral. Les deux ensembles ratissent au moins 70% de l’électorat mauricien, ne laissant que des miettes aux petits partis – et pas grand-chose en termes de ‘scope’ pour l’émergence d’une troisième force. Qu’en pensez-vous ?
Ces deux partis n’ont pas fait surface à la veille des élections, mais sont nés du sein de la classe ouvrière, ce qui explique leur pérennité. Leur naissance se situe donc dans le cadre d’un processus historique. Le PTr était arrivé jusqu’au bout, il aurait connu sa conclusion historique avec l’accession à l’Indépendance… Le MMM, par contre, a atteint l’étape finale – sa conclusion historique.
Par conséquent, les conditions sont aujourd’hui réunies pour l’émergence d’une nouvelle force émancipatrice et de transformation. Je ne suis pas en train de dire que c’est Resistans ek Alternativ qui va remplir le vide en tant que troisième force politique ; nous ne faisons que contribuer à créer ces conditions. Il faut bien comprendre que cela fait partie d’un processus en cours – et c’est donc trop tôt de parler en termes d’échec par rapport aux tentatives de faire émerger une troisième force.
Par ailleurs, soulignons aussi que notre système électoral favorise la bipolarisation au niveau électoral, ce qui pousse les Mauriciens à voter, ‘by default’, en faveur de l’un des deux blocs sans pour autant être idéologiquement ou sentimentalement proches de l’un ou de l’autre. Je sais de quoi je parle : mes contacts au niveau de la base, de par mon association avec le monde syndical, me permettent de constater qu’une grande partie d’anciens militants votent toujours pour le MMM, à défaut d’une alternative acceptable.
* Il se pourrait qu’une des conséquences du ‘ruling’ du Human Rights Committee, au cas où il serait appliqué par le gouvernement, soit de faciliter une alliance PTr-MMM, étant donné que le Best Loser System constituait le macadam, nous dit-on. Comment réagissez-vous à cela ?
Pas forcément. Mais c’est aussi vrai qu’une réforme électorale nécessitera une majorité de trois-quarts au niveau du Parlement afin d’apporter les amendements constitutionnels requis. Cette majorité ne pourra se construire que dans le cadre d’un accord entre le PTr, le MMM et probablement le MSM. Mais, comme les Mauriciens le savent, toute réforme électorale est dépendante au bout du compte des stratégies d’alliances électorales de ces partis, et ils n’arrivent pas à séparer ces deux questions. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle une vraie réforme électorale se fait toujours attendre.
* Published in print edition on 7 September 2012
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