‘Je ne serais pas étonné que les bailleurs de fonds qui étaient contre le parti de l’indépendance politique soient contre le parti de l’indépendance économique’
|Interview: Eric Ng Ping Cheun, économiste
« Si Ramgoolam, Jugnauth, Bérenger ou Duval ne sont pas au pouvoir demain, leur leadership sera ébranlé »
‘Le « money politics » sera aux législatives mauriciennes ce que les « fake news » furent aux dernières présidentielles américaines’
Aujourd’hui, la politique au sein des démocraties va de pair avec la position d’affluence de l’homme ou de la femme politique par rapport aux citoyens. Mais cette attitude n’est ni normale ni naturelle. Donc, lors de la campagne pour les prochaines élections, les citoyens s’attendent à ce que la classe politique tienne compte de leurs aspirations et de leurs revendications. D’ailleurs, les citoyens préconisent un système politique différent. Eric Ng, notre invité cette semaine, nous en parle.
Mauritius Times : Navin Ramgoolam, le leader du Parti Travailliste, parti avec lequel vous avez des affinités, a récemment déclaré que les prochaines élections générales sont « très importantes » – aussi importantes que celles de 1967. Comparer l’enjeu de 2019 à celui de 1967, c’est quand même un peu fort, non ?
Eric Ng: Il est certain que les prochaines élections générales seront très importantes pour chacun des leaders des quatre grands partis politiques. Il n’est pas nécessaire d’être professeur de science politique pour deviner ce qui arrivera à Navin Ramgoolam, Pravind Jugnauth, Paul Bérenger ou Xavier-Luc Duval s’ils ne forment pas le prochain gouvernement. Je n’ai pas dit « s’ils perdent les élections », puisque l’idée d’une alliance post-électorale devient de plus en plus crédible… S’ils ne sont pas au pouvoir demain, leur leadership sera ébranlé.
Un observateur politique a parlé « de vie ou de mort ». C’est dire l’importance de ces élections, pour les chefs de parti mais aussi pour le pays. En effet, après cinq ans de mauvaise gestion économique, notre économie a besoin de respirer un grand coup. Ce sont surtout les petites et moyennes entreprises (PME) et les petits commerces qui s’étouffent, car il n’y a pas de roulement. Même les grands établissements privés commencent à se faire des soucis. Un autre mandat similaire à celui qui se termine, et le pays risque la faillite avec l’endettement public et privé, le chômage des jeunes et le fléau de la drogue.
L’enjeu des prochaines élections sera, toutes proportions gardées, aussi important que celui des élections de 1967. Celles-ci étaient axées sur l’indépendance politique du pays, alors que celles-là concerneront son indépendance économique. Deux phénomènes me font penser à une perte graduelle de l’indépendance économique des Mauriciens.
D’abord, les deux derniers budgets nationaux ont compté sensiblement sur des dons étrangers pour ne pas laisser filer le déficit budgétaire. Sans ces dons, celui-ci se serait détérioré de manière inquiétante. Or un pays souverain ne doit pas être tributaire de gouvernements étrangers pour équilibrer son budget. Une bonne gestion des finances publiques est un gage d’indépendance économique du pays.
Ensuite, la concentration économique s’est accentuée ces dernières années : les grands propriétaires fonciers se sont beaucoup enrichis grâce à une politique fiscale très favorable aux projets immobiliers. Les quelques promoteurs des ‘Smart Cities’ ont bénéficié de l’exemption fiscale, qui est évaluée à plusieurs milliards de roupies. Le pouvoir économique s’est renforcé, ce qui fait que les PME ne peuvent pas concurrencer les grands établissements. Pire, elles deviennent dépendantes d’eux. Il y a indépendance économique quand les entrepreneurs et les commerçants réussissent.
Bref, je ne serais pas étonné que les bailleurs de fonds qui étaient contre le parti de l’indépendance politique soient contre le parti de l’indépendance économique. Le parallélisme est saisissant.
* En tant qu’économiste, diriez-vous qu’au-delà des raisons que vous venez d’évoquer, il existe d’importantes raisons économiques pour soutenir ce slogan politique du leader du PTr ?
Oui, il existe plusieurs raisons économiques. Sous le gouvernement actuel, il n’y a pas eu de réelle diversification de l’économie, ni de consolidation de ses piliers traditionnels. L’agriculture ne s’est pas vraiment transformée en agro-industrie, la manufacture reste concentrée sur le textile, le tourisme peine à devenir une industrie de l’hospitalité, les services financiers demeurent essentiellement bancaires, et l’industrie des technologies de l’information et de la communication n’est pas montée en gamme. Quant aux secteurs émergents, l’économie océanique ne s’est pas mise en place, l’économie numérique a pris du retard chez nous, et l’économie verte ne se matérialise pas.
Sans diversification et sans consolidation de l’économie, c’est le petit peuple qui en sort perdant. Les jeunes sans expérience et les personnes peu qualifiées trouvent difficilement de l’emploi, et s’ils en obtiennent un, c’est pour se retrouver sous-employés. Les salariés s’efforcent tant bien que mal de gagner leur vie, mais c’est l’élite économique qui jouit de la croissance économique.
Par ailleurs, un secteur qui a permis une vraie démocratisation de l’économie est aujourd’hui mis en péril : l’offshore. Les problèmes ont commencé sous ce Gouvernement avec la renégociation du traité fiscal entre Maurice et l’Inde. Ce fut un marché de dupes : un don pour le Métro Express en échange de la perte de certains avantages de l’activité offshore. L’argent, quand il est mal utilisé, ne remplacera pas les emplois perdus dans ce secteur à forte valeur ajoutée.
Un autre exemple où ce Gouvernement a détruit plus qu’il n’a construit : le démantèlement du groupe BAI. On en ressentira les séquelles pendant encore de longues années. L’affaire est toujours en cour de justice. Entre-temps, beaucoup de souscripteurs à des plans d’investissement n’ont pas récupéré la totalité de leur capital.
* Avec un tel bilan, pensez-vous donc que « le poêlon sera chaud » pour le prochain gouvernement, comme le disait Paul Bérenger il y a des années? Aussi chaud qu’en 1982 ?
Le poêlon sera chaud, un peu comme en 1982, même si le contexte est différent. C’est que la marge budgétaire s’est considérablement rétrécie : les recettes fiscales n’ont pas suivi la hausse des dépenses publiques au cours des cinq dernières années. Pour se faire accepter par la population, le Premier ministre et ministre des Finances a voulu plaire à tout le monde en distribuant subventions et prébendes sans regarder la réalité économique. Il est allé plus loin en créant des attentes populaires, comme celle de porter la pension de vieillesse au niveau du salaire minimum national sur une base universelle. Il a fait croire que l’Etat peut donner autant qu’il veut. En vérité, il s’est servi des dons étrangers pour ne pas alourdir le fardeau fiscal.
Comme on le sait, rien n’est gratuit. Les dépenses sociales doivent être soutenues par la performance économique. Aucune économie ne peut consommer sans avoir d’abord produit et créé de la richesse. C’est la croissance, portée par la diversification économique, qui permettra à l’Etat d’aider les gens vulnérables dans la durée. La croissance générera les recettes fiscales nécessaires à assurer la viabilité de l’Etat-providence.
Cependant, les dépenses publiques freinent la croissance lorsque la dette publique s’emballe, provoquant un alourdissement de la taxation et/ou une hausse des taux d’intérêt. Je pense que la meilleure façon d’éviter une telle situation, c’est d’adopter une Fiscal Responsibility Act qui fixe légalement des objectifs clairs en termes de dépenses publiques et de déficit budgétaire.
La première chose qu’un nouveau gouvernement aura à faire, dès sa prise de fonction, c’est un état des lieux des finances publiques afin de connaître les vrais chiffres du déficit budgétaire et de la dette publique. On ne peut pas continuer à gérer les finances publiques dans l’opacité par le truchement des Special Purpose Vehicles. La transparence doit être le maître-mot.
* On n’a pas encore parlé de crise jusqu’ici, mais les choses se compliquent dans différents secteurs : les petits planteurs de la canne à sucre éprouvent de grosses difficultés depuis la baisse du prix du sucre ; le tourisme et le secteur manufacturier, en particulier le textile, s’essoufflent, les inégalités dans notre société s’accentuent. Quelle politique de rupture prônerez-vous pour construire une alternative soutenable ?
Comme je l’ai dit, nous devrons diversifier notre économie en consolidant nos piliers traditionnels et en favorisant l’émergence de nouveaux secteurs. Je vous donne quelques pistes de réflexion :
- créer une banque foncière pour la diversification de l’agriculture,
- accentuer la coopération régionale pour relancer l’agro-industrie,
- développer une industrie de la mode et de la création,
- exploiter plus largement les créneaux commerciaux comme les équipements médicaux, et
- développer agressivement le tourisme vert, médical, culturel, religieux et événementiel.
Pour ce qui est des services financiers et professionnels, il convient de
- faire de Maurice un centre de fonds d’investissement internationaux,
- encourager la gestion de trésorerie régionale,
- introduire les services d’analytique des données,
- créer une Ecole des Métiers pour valoriser la formation professionnelle, et
- d’offrir la médecine de pointe.
En ce qui concerne l’économie digitale, il faudra réduire la fracture numérique, entreprendre un audit complet de cyber-sécurité dans tous les ministères et les corps para-étatiques, et promouvoir une société sans argent liquide.
Afin de mettre l’économie océanique sur les rails, nous devrons attirer l’expertise étrangère, établir un cadre légal de droits de propriété maritimes et introduire un programme national de réhabilitation des récifs et des écosystèmes marins.
Enfin, pour lancer l’économie verte, on émettra des obligations vertes dont la particularité est de financer spécifiquement des projets verts, et on donnera des incitations à l’introduction de rénovations écologiques pour les bâtiments résidentiels, commerciaux et industriels.
* Le Fonds monétaire international, qui avait initialement prédit une croissance de 4% pour Maurice en 2019, a dernièrement revu à la baisse ses projections, cela en raison d’une baisse attendue de la croissance mondiale. Le FMI table à présent sur une croissance de 3,9%, ce qui est légèrement meilleur que le taux de 3,8% de 2018. Ce n’est pas si mal que ça, non, eu égard au contexte international actuel ?
Je dirais que ce n’est pas si mal que ça avec la façon dont l’économie a été administrée. S’il n’y avait pas autant d’endettement, autant d’incompétents à des postes stratégiques, autant de politisation des institutions régulatrices, autant de canards boiteux parmi les entreprises publiques, autant de médiocrité dans les entreprises privées, le taux de croissance aurait été deux fois plus élevé. Comme toujours, on met tout sur le dos du contexte international alors que ce sont nos propres défaillances qui font que notre croissance piétine sous les 4,0%.
Il faut dire que l’économie mondiale se portait plutôt bien ces dernières années. Ce n’est que maintenant qu’elle semble fléchir. La Réserve fédérale américaine a d’ailleurs changé de cap en abaissant son taux directeur deux fois de manière consécutive. La Banque centrale européenne propose des taux d’intérêt négatifs aux banques de second rang. La Banque d’Angleterre est en proie aux soubresauts du Brexit, dont la chute de la livre sterling. En même temps, la guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine augure mal de la croissance mondiale. La montée des populismes en Europe ne rassure pas non plus les investisseurs.
Maurice est-elle prête à affronter tous ces vents contraires venus d’ailleurs ? Au lieu d’accroître sa résilience économique, elle a choisi de jouer à la cigale, comme je l’ai montré dans mon dernier livre, Maurice la cigale. Après avoir chanté les louanges du dieu de la consommation, elle connaîtra des lendemains qui déchantent quand la bise sera venue. Elle peut encore se ressaisir pour peu qu’elle rompt avec la culture consumériste.
* Justement, plusieurs institutions et experts ont plaidé pour une « rupture » avec le modèle économique existant avec son obsession pour la croissance, ce qui ne serait pas « soutenable » sur le long terme. Qu’on applique une politique de rupture ou de continuité demain au Gouvernement, il faut d’abord un consensus sur la politique économique à appliquer au sein du PTr, n’est-ce pas ?
Toute personne raisonnable préfère la croissance à la stagnation, encore moins à la décroissance. Ce n’est pas une obsession, c’est une réalité de la nature humaine. Tout comme un enfant qu’on aide à grandir, une économie doit croître pour un monde meilleur.
Il y aura toujours de la croissance économique même dans un monde aux ressources finies. Ceux qui disent le contraire ne comprennent pas que la croissance ne concerne pas seulement les biens, mais aussi les services. Ce n’est pas un hasard si les économies développées sont essentiellement des économies de services. Les services sont illimités, tant il est vrai qu’un service crée un autre service, tout comme l’action génère de l’action. Les technologies informatiques ouvrent un champ immense de services inimaginables, soutenant ainsi la croissance.
Sans doute faut-il faire de la croissance autrement, d’où la différence entre rupture et continuité. Il faut bien continuer à favoriser la croissance, mais une croissance inclusive, qui ramène le maximum de gens dans le courant du développement économique, et qui résulte en un partage le moins inéquitable possible du gâteau national. Il ne sera pas difficile d’avoir un consensus sur les résultats qu’il faudra atteindre. Sur les moyens d’y arriver, il existera sans doute quelques divergences, puisqu’il existe autant d’hommes que de manières de penser.
D’ailleurs, un parti politique est fait pour rassembler le plus grand nombre de vues. C’est le propre de la bipolarisation que toutes les philosophies économiques se retrouvent dans les deux camps politiques opposés. C’est seulement dans un système à parti unique qu’il n’y a pas de divergence philosophique en matière de politique économique.
* Le leader travailliste parle aussi de « rupture » sans qu’il ait jusqu’ici élaboré davantage sur cette politique qu’un gouvernement dirigé par le PTr compterait appliquer. Il en a sûrement parlé au sein du parti, mais vous, en tant qu’économiste, êtes-vous sur la même longueur d’onde par rapport à cette nouvelle orientation économique du PTr ?
Bien sûr, je partage tout à fait l’idée de « rupture » du leader du PTr. Vous n’êtes pas sans savoir que, depuis que j’écris dans les journaux, j’ai prôné une autre manière de voir l’économie. On me reproche souvent d’être à contre-courant.
Evidemment, il est impossible de mettre tout le monde d’accord sur tout. Mais l’essentiel est de penser autrement, afin de dégager une nouvelle orientation économique. De mon point de vue, elle doit faire la part belle à la déconcentration de l’économie, à l’élargissement de la concurrence, à la responsabilité fiscale, à la stabilité monétaire, à la bonne gouvernance économique et à une meilleure redistribution des richesses, entre autres. Il nous faut une autre stratégie économique que celle axée sur l’immobilier à tout prix pour attirer l’investissement étranger direct. Enfin, il convient de combattre la recherche de rente pour favoriser, au contraire, l’esprit de débrouillardise qui est à la base de l’entrepreneuriat.
* Devrions-nous aussi nous attendre à une rupture avec la façon de faire de la politique – comme les jeunes leaders de ces nouvelles formations politiques qui ont émergé récemment et qui disent vouloir « faire de la politique différemment ? » Qu’attendez-vous au juste ?
J’espère aussi une rupture avec la façon traditionnelle de faire de la politique. Certes, l’offre politique doit s’adapter à la demande, mais jusqu’où pourrons-nous caresser la culture de roder bout dans le sens du poil ? Croit-on pouvoir satisfaire toutes les demandes pour une nomination dans un conseil d’administration public ?
Je conçois que Maurice est un petit pays où chaque élu, qu’il soit ministre ou simple député, est appelé à s’occuper constamment de sa circonscription. Toutefois, il ne faut pas négliger l’intérêt national qui est beaucoup plus important que la somme de tous les intérêts individuels. Quand un pays va mal, toutes les circonscriptions en souffrent.
Par ailleurs, de trop nombreux demandeurs d’emploi veulent un job dans le secteur public alors qu’il existe des postes vacants dans le secteur privé. Même lorsqu’on est un employé dans le privé, on cherche à être recruté dans le secteur public. Les politiciens font croire que c’est possible grâce à eux, parce que les recrutements ne sont pas transparents.
A trop promettre sans avoir les moyens de réaliser leurs promesses, les hommes politiques passent pour être des menteurs. La population est désillusionnée de la politique, tant elle est lasse de leurs discours éculés. C’est pourquoi je pense que le parcours professionnel du candidat, ainsi que les nouvelles idées qu’il proposera, auront leur poids dans les choix des votants aux prochaines élections.
* Souhaiteriez-vous que les choses soient « claires et nettes », et qu’elles demeurent ainsi avant et même après les prochaines élections générales, qu’il y ait un arrangement post-électoral ou non ?
La clarté est un atout en politique, car les électeurs ne tiennent pas à voter dans la confusion. On l’a vu aux élections de 2014 : ils ont sanctionné la confusion des pouvoirs du Premier ministre et du Président dans le projet de Deuxième République. Ailleurs dans le monde, si des partis populistes gagnent du terrain, c’est parce qu’ils disent les choses clairement et nettement.
Il n’est pas bon non plus de donner trop d’espoir aux gens au risque de les décevoir après les élections. La raison pour laquelle l’Alliance Lepep a vite perdu la confiance de la population, c’est qu’elle lui avait promis le miracle économique. Elle a aussi renié ce qu’elle avait dit, notamment sur le métro léger et la méritocratie.
Comme l’affirme Jack Bizlall, les Mauriciens ne jugent pas un gouvernement sortant par son bilan, si tant est qu’il en a un, mais par les comportements au pouvoir de ceux qu’ils ont élus. Pour être clair, il faut dire ce qu’on fera et faire ce qu’on a dit.
* Mais peut-on frapper l’imagination de l’électorat et espérer gagner les prochaines élections avec un slogan – dans ce cas-ci, avec la « rupture » ?
Chaque élection apporte son lot de slogans en fonction du contexte électoral. En 2005, le slogan « Bizin changement » a frappé les esprits. Quinze années plus tard, le pays est arrivé à un point où le « business as usual » ne tient plus. Si nous voulons effectuer le saut requis pour sortir du « middle-income trap », il faut tout revoir de fond en comble, sans avoir à brusquer les choses.
De son expérience de Premier ministre pendant 15 ans, le Dr Navin Ramgoolam est sans doute arrivé à la conclusion que seule une politique de « rupture » est susceptible d’apporter des changements positifs à la société mauricienne. Ce sont surtout les jeunes de 18 à 50 ans qui sont sensibles à la nouveauté, à la transformation, à la rupture. Leur vote sera déterminant aux prochaines élections.
Evidemment, on ne peut pas rester à l’état de slogan. Le contenu doit avoir de la substance, car les gens ne sont pas bêtes. Pour frapper leur imagination, il doit inclure de nouvelles idées qui peuvent être appliquées. Mais le plus difficile, c’est de pouvoir convaincre.
*La prochaine campagne électorale s’annonce rude, « ugly and divisive » – à en croire le leader du PTr. Il a parlé, dimanche dernier, de « beaucoup de propagandes » visant à le nuire. Qu’importe, diriez-vous?
La machine à propagandes du MSM s’est mise en marche avec la MBC depuis sa victoire de 2014. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil en termes de propagande gouvernementale. Mais jusqu’ici, cela n’a pas vraiment atteint le leader du PTr qui, au contraire, est sorti grandi du non-lieu prononcé dans l’affaire Roches Noires.
Reste que nous ne devons pas avoir d’illusions à propos de la prochaine campagne électorale qui s’annonce très virulente, avec des attaques personnelles, car chacun des principaux partis aura beaucoup à perdre. L’équipe sortante, ayant amassé une fortune pendant cinq ans, ne lésinera pas sur les moyens et jetterait de l’argent. Le « money politics » sera aux législatives mauriciennes ce que les « fake news » furent aux dernières présidentielles américaines.
Néanmoins, je ne crois pas qu’on puisse acheter la conscience des Mauriciens. Sinon, il n’y aurait jamais eu d’alternance politique. Espérons que la campagne se déroulera de façon civilisée, sans violence physique.
* Published in print edition on 27 September 2019
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