‘Le Parti Travailliste ira seul aux élections. La situation à ce jour reste inchangée’
|Interview: Cader Sayed-Hossen
« La crise est là… Evidemment le poêlon sera très chaud pour le prochain gouvernement »
‘Le PTr n’est nullement sur la défensive. Bien au contraire, nous sommes confiants en une victoire écrasante lors des prochaines élections générales’
Cader Sayed-Hossen, homme politique de terrain de longue date, nous donne livre ses impressions à propos des élections futures. Il jette aussi un regard critique sur le bilan du Gouvernement. Il commente et relativise quelques évènements politiques majeurs qui ont marqué la République ces dernières années.
Mauritius Times: Si on vous disait, comme l’affirme certains observateurs politiques, qu’il est probable que l’opposition se trompe sur les intentions du leader de l’alliance gouvernementale en ce qui concerne l’élection partielle au No. 7 et qu’il a bien l’intention de tenir cette partielle, que répondriez-vous ?
Cader Sayed-Hossen : Quelles que soient les intentions de Pravind Jugnauth, l’électorat se prépare à le rejeter, lui, sa kwizinn et son clan. Je note en passant que vous l’appelez le « leader de l’alliance gouvernementale », mais vu le nombre de couleuvres qu’il avale sans broncher au sein de son propre gouvernement, nous sommes en droit de nous demander s’il lead quoique ce soit. Et comme le leader de l’alliance gouvernementale serait, dit-on, un véritable Gaston Lagaffe, nous pouvons nous attendre à tout de sa part.
Voyons plusieurs scénarios possibles. Imaginons le scénario si effectivement il y a une élection partielle : le candidat travailliste, sans l’ombre d’un doute, sera déclaré élu à l’Assemblée nationale le 14 novembre et 6 semaines plus tard, le 22 décembre, l’Assemblée nationale se dissoudra automatiquement, et le nouvel élu aura été député pendant 6 semaines ! Et l’Etat aura entre-temps dépensé Rs 33 millions et le MSM aura reçu une raclée qui le discréditera aux yeux de l’électorat pour les élections générales imminentes. Mais si l’adage est vrai que Dieu rend fou celui qu’il veut perdre, il est possible que certains aillent dans ce sens.
Il est aussi possible qu’il y aura une élection partielle et que, afin d’éviter une déculottée, Pravind Jugnauth ne présente pas de candidat, en prétextant que le démissionnaire Vishnu Lutchmeenaraidoo était virtuellement passé dans l’opposition et que c’est à l’opposition de se débattre dans cette partielle – comme il l’avait fait en 2017 pour l’élection partielle au numéro 18, évidemment pour éviter la cuisante défaite qui l’attendait.
Et si Pravind Jugnauth, avec un peu de bon sens, décide de ne pas tenir une partielle, il lui faudra dissoudre l’Assemblée nationale de manière prématurée et appeler le pays aux urnes.
Quelle que soit l’option que choisira Pravind Jugnauth ou sa « kwizinn », nous, au Parti Travailliste, nous sommes totalement confiants que le pays rejettera avec force et conviction un régime menteur et incompétent et son Premier ministre sans légitimité, et retournera le Parti Travailliste au pouvoir.
* Au-delà des considérations liées à l’organisation et au coût non négligeable pour l’Etat d’une partielle, faut-il reconnaître aussi que cette partielle au No. 7 se présente comme un couteau à double tranchant à la fois pour l’alliance MSM-ML aussi bien que pour le PTr, le MMM ayant décidé de s’abstenir. L’enjeu est de taille, n’est-ce pas ?
Non, le couteau a un seul tranchant et celui-ci est tourné vers le MSM-ML – pour lequel l’enjeu est effectivement de taille car il va affronter le Parti Travailliste dans la circonscription de Anerood Jugnauth quelques mois avant les élections générales. Comme je vous l’ai déjà dit, quelle que soit l’option que choisira Pravind Jugnauth, nous n’avons aucune appréhension. Bien au contraire.
Si le MMM décide de s’abstenir, c’est probablement pour ne pas montrer sa faiblesse électorale à quelques mois des élections générales. Ce serait aussi pour demander, discrètement ou pas, à son électorat de voter MSM afin de donner de la substance et plus de force à leur « koze kozé ». De toute façon, en 2003 et en 2005, le Parti Travailliste a battu le MSM-MMM et consorts dans cette circonscription et nous referons de même.
* Les tractations en vue des alliances pour les prochaines élections générales ont sans doute déjà débuté. On ne sait pas à ce stade si ce sera MMM-MSM ou PTr-PMSD ou même MSM-ML-PMSD… Pensez-vous qu’elles vont se confirmer avant la tenue de la partielle ?
Je reste persuadé que le MSM tentera de s’accrocher au MMM afin de ne pas disparaître de la scène politique à compter de 2020. En ce qui nous concerne, Navin Ramgoolam a dit à maintes reprises que le Parti Travailliste ira seul aux élections. La situation à ce jour reste inchangée. Mais nul ne peut se prévaloir de connaître l’avenir.
* Ceci étant, voyez-vous le PTr insister auprès de son « allié naturel », le PMSD qu’il se décide avant la tenue de la partielle, si elle a lieu, s’il va se joindre au PTr face au MSM-ML?
Je le répète, Navin Ramgoolam a dit à maintes reprises que le Parti Travailliste ira seul aux élections. Mais nous savons tous que toute période pré-électorale contient sa dynamique propre. Si, pour nous, cette dynamique penche vers une alliance avec le PMSD et si ce penchant est réciproque, on verra. Mais il faut aussi se dire qu’une alliance doit non seulement nous permettre de gagner encore mieux les élections en assurant l’élection de nos candidats dans des circonscriptions que l’on pourrait qualifier de marginales, mais doit aussi refléter la force des partis de l’alliance sur le terrain.
Dois-je vous rappeler qu’en décembre 2017 le candidat du PMSD n’a même pas pu récupérer sa caution à la partielle du numéro 18 – la circonscription du leader du PMSD ?
Par ailleurs, Navin Ramgoolam a dit et répété qu’il compte mener une politique de rupture – ce qui sous-entend changement économique, social et institutionnel radical et profond. Si nous réfléchissons au-delà des élections générales, ce qui importe encore plus est la congruence politique et idéologique: l’entente et l’accord sur un projet de société afin de rendre notre société plus juste et plus égalitaire.
* Les choses ne sont toutefois pas très claires présentement en ce qui concerne le rapport de forces sur l’échiquier politique. Il y a eu les victoires du Gouvernement par rapport à Chagos, Betamax, CT Power, ce qui favorise l’impression que le GM is « on a winning streak ». La perception, comme vous le savez, pèse gros dans une bataille électorale…
En effet, la perception pèse lourd. Mais quelle perception ? Sortez dans la rue, regardez autour de vous et tendez l’oreille. Qu’est-ce que vous entendez ? Ce grognement sourd d’un peuple qui en a assez, qui a trop souffert, d’un peuple auquel certains ont menti, sur le dos duquel ces gens vivent comme des princes alors qu’ils ne sont que des bandits de grand chemin et des fossoyeurs de la Nation.
La perception, c’est qu’en 2014, sur la base des ignobles mensonges de l’Alliance Lepep, la Nation a confié les rênes du pays à des incapables… Vous n’avez qu’à voir l’état de détresse extrême dans lequel se trouve l’économie nationale, vous n’avez qu’à constater le nombre d’abus, les gabegies, les cas de népotisme éhontés, les dépenses incontrôlées, l’endettement insupportable dans lequel se trouve le pays. Ce serait de cela que proviendrait la perception.
Vous parlez de victoires du Gouvernement Jugnauth par rapport aux Chagos, à Betamax et à CT Power. C’est le pouvoir qui a essayé de présenter ainsi les choses.
– Les Chagos ? C’est Navin Ramgoolam qui le premier a repris le dossier Chagos et a initié les procédures juridiques contre la Grande Bretagne, et cela, le peuple le sait. Alors quelle victoire ?
– Betamax ? Le gouvernement de Navin Ramgoolam a tout fait dans les règles et dans l’intérêt du pays et il l’a démontré. N’oubliez pas que juste après le jugement de la Cour suprême, le Commissaire de police, a écrit au DPP lui demandant de revoir le dossier Betamax pour vérifier s’il y avait matière à rouvrir l’enquête en ce qui concerne Navin Ramgoolam – et le DPP a répondu évidemment par la négative. Et tout cela, le peuple le sait. Alors quelle victoire ?
– CT Power ? C’est le gouvernement de Navin Ramgoolam qui a refusé d’accorder à CT Power un EIA – EIA que finalement CT Power a obtenu auprès de l’Environment Tribunal, une institution indépendante. C’est sous le gouvernement de Navin Ramgoolam que le ministère des Finances a refusé d’accorder à CT Power un ‘Implementation Agreement’ en raison de la faiblesse de son dossier financier. Vous oubliez aussi qu’Ivan Collendaveloo a publiquement reconnu tout ce qui précède. Tout cela, le peuple le sait. Alors quelle victoire ?
En tout cas, si le Gouvernement Lepep se sent sur un « winning streak », faisons simple : qu’il annonce les élections générales et on y verra très clair.
* Ce qui est cependant indiscutable, c’est que le Gouvernement parvient toujours à “set the agenda” politique pour le pays. De l’autre côté, il y a le programme politique du MMM qui se résume à répéter ad nauseam son intention de se présenter seul aux prochaines législatives. Et au-delà des tracasseries de son leader avec la justice, le PTr se voit sur la défensive avec les jugements du Privy Council par rapport aux affaires Betamax et CT Power respectivement. Ce n’est pas très rassurant tout cela, non ?
Nous avons déjà parlé des cas Betamax et CT Power plus tôt et, comme je vous l’ai expliqué, nous ne sommes nullement sur la défensive. Bien au contraire, nous sommes sereins et confiants en une victoire écrasante lors des prochaines élections générales.
En ce qui concerne les tracasseries du leader du Parti Travailliste avec la justice, vous avez totalement raison d’utiliser le terme « tracasseries », car c’est bien de cela qu’il s’agit : harcèlement, vendetta, répression policière – utilisés comme instruments politiques. Tout cela dans un but très clair : balayer du champ politique le seul homme politique capable de frustrer les ambitions premier-ministérielles de Pravind Jugnauth.
Mais comme vous l’avez constaté, les tribunaux ont déjà rayé 9 des 11 charges portées contre Navin Ramgoolam et il me semble bien que les 2 restant sont en passe d’être aussi rayées. Les Jugnauth ont cru que leurs tracasseries policières allaient clouer Navin Ramgoolam au tribunal et le paralyser, lui ainsi que le Parti Travailliste. C’était bien mal connaître la résilience du Parti Travailliste et de ses partisans.
Il est totalement anormal que dans un pays démocratique ce soit le Gouvernement qui « sets the agenda » politique – c’est-à-dire l’agenda de la vie politique. Mais c’est le cas maintenant chez nous parce que le régime en place a corrompu les institutions de maintien de l’ordre ainsi que les institutions régulatrices et les a converties en instruments de répression et de harcèlement politiques.
La MBC est devenue le His Master’s Voice de la « kwizinn ». Mauritius Telecom n’est plus le fournisseur de services de téléphonie qu’il est supposé être, mais devenu une agence de surveillance et d’espionnage de la population par la supervision des images des 4,000 cameras Huawei. Ajoutez à cela ce que sont devenues la FSC, l’ICAC, la PSC…
* En ce qui concerne le Budget 2019-2020, qu’il soit “électoraliste” ou non, le Gouvernement se donne, comme ses prédécesseurs, les meilleures chances en vue des prochaines élections générales. C’est de bonne guerre, non ?
Les meilleures chances, vous le croyez vraiment ? Lesquelles ? Prenons seulement quelques exemples.
– La baisse des prix de l’essence, du diesel et du gaz ? Mais personne n’est dupe et tout le monde sait que les prix mondiaux avaient baissé depuis un moment et que le Gouvernement a engrangé des bénéfices aux dépens des consommateurs – lesquels bénéfices vont servir à réduire artificiellement le déficit budgétaire.
– Les petits planteurs de canne ? Un cadeau électoral mais uniquement pour cette année. Entre-temps, les grands propriétaires fonciers continuent de faire des milliards avec les activités annexes à la canne telles que la production d’éthanol et la génération et la vente d’électricité au CEB. Et vous croyez que les petits planteurs ne le savent pas ?
– Les fonctionnaires ? Rs 1000 comme avance sur le prochain PRB. Alors que Navin Ramgoolam avait appliqué les augmentations recommandées par le PRB en totalité et en une seule fois. Et rien pour les 475,000 employés du secteur privé.
Et la mauvaise gestion de l’économie nationale continue et s’intensifie.
- Aucune mesure pour relancer le secteur tourisme qui est essoufflé.
- Aucune mesure corrective pour rationaliser l’industrie de la canne et la rendre plus profitable pour toutes les parties, y compris les petits planteurs. Bien au contraire, des exonérations fiscales mirobolantes pour les grands propriétaires fonciers, non pas pour optimiser l’industrie cannière mais pour effectuer des développements immobiliers.
- Aucune mesure de redressement de l’industrie textile, le secteur le plus important en termes de revenus d’exportation. Bien au contraire, Pravind Jugnauth rêve d’aller implanter un Textile City à Madagascar – alors que notre industrie textile se meurt. Et vous croyez que le peuple ne le sait pas ?
Et vous croyez que le peuple ne sait pas à quel point le Gouvernement a endetté le pays ? Que sous le leadership de Pravind Jugnauth, la dette publique est passée de 56% du PIB à plus de 70% du PIB – sans compter les dettes non comptabilisées contractées au sein des ‘Special Purpose Vehicles’ de Mauritius Telecom et du CEB ? Les revenus de l’Etat sont en baisse car ils sont principalement d’origine fiscale. Naturellement, si l’économie est en chute, les entreprises font moins de bénéfices et payent donc moins d’impôts.
Le budget 2019-2020 est un aveu d’échec de Pravind Jugnauth : c’est un aveu que l’Etat ne peut plus payer ses dettes parce que ses revenus fiscaux sont insuffisants et doit donc d’un côté puiser dans les réserves spéciales de la Banque de Maurice – chose qui n’a jamais été faite dans notre Histoire, et, d’un autre côté, vendre des propriétés de l’Etat (state assets) pour un montant de Rs 12 milliards.
En termes de mauvaise gestion menant au marasme économique, nous nous retrouvons dans la même situation qu’en 2004, quand Paul Bérenger, alors Premier ministre, disait publiquement et devant des chefs d’Etat et de gouvernement africains, que nous étions en état d’urgence économique. Et qui était ministre des Finances en 2004 ? Le même Pravind Jugnauth, pourrait-on ajouter…
* Pour avoir été Président de la Commission pour la démocratisation de l’économie du gouvernement Travailliste, M. Sayed-Hossen, et pour avoir suivi de près l’étude de différents projets dont Betamax et CT Power – tous deux ‘shot down’ par le Privy Council –, ou le ‘challenge’ des contrats liant le CEB aux IPPs, comment réagissez-vous à ces déconvenues ?
Le jugement de la Cour Suprême en ce qui concerne Betamax porte sur les procédures et non sur le bienfondé du ‘business model’. En termes de protection de l’intérêt général national, Betamax était un très bon projet.
La combinaison du contrat de fourniture de produits pétroliers par Mangalore Refinery and Petrochemicals Ltd et du contrat Betamax nous assurait une fourniture régulière et garantie de produits pétroliers, à des prix sur lesquels nous avions un contrôle et un transport fiable et prévisible.
Le contrat CEB-CT Power est, à ce jour, le seul ‘Power Purchase Agreement’ où 26% de l’actionnariat était ouvert au public mauricien. Tous les IPP en exercice sont des oligopoles. Mais le standing financier de CT Power faisait de lui un opérateur non-fiable – d’où la décision du gouvernement de Navin Ramgoolam de ne pas signer avec lui un ‘Implementation Agreement’.
Mais vous savez, le combat pour la démocratisation de l’économie mauricienne est un très long combat. Nous continuerons. Et nous aurons nos pétroliers. Et le peuple mauricien pourra lui aussi bénéficier des juteux contrats de vente d’électricité.
* Toutefois les économistes soutiennent déjà que le poêlon sera très chaud pour le prochain gouvernement puisqu’on se dirige tout droit vers une crise économique faute de mesures correctives et en profondeur de notre système économique et de ses structures. Voyez-vous venir cette crise ?
Mais nous sommes déjà en situation de crise. Les principaux secteurs économiques sont en recul, le Gouvernement réalise artificiellement une croissance du PIB de 3% par de grands travaux d’infrastructures financés entièrement par des emprunts massifs, d’où l’endettement public insoutenable. Des usines ferment et des employées perdent leur emploi. Le taux d’épargne est au plus bas parce que les revenus des ménages sont faibles et l’endettement des ménages est en hausse.
La confiance des investisseurs a disparu. Le taux d’investissement privé est en chute libre. Les investissements privés ont chuté de plus de 60% par rapport à 2014. Les investissements étrangers directs (Foreign Direct Investment) sont presque inexistants. Le gros capital local investit à l’étranger. Leurs investissements locaux sont uniquement dans le béton, dans des projets immobiliers ou dans des shoppings malls, ceci avec la complicité directe et active du Gouvernement. Les investissements productifs – dans l’industrie ou l’agro-industrie – sont inexistants. Et pour financer les intérêts de la dette publique, Pravind Jugnauth puise dans les réserves spéciales de la Banque de Maurice et vend les bijoux de l’Etat.
La crise est là et il faut l’appeler par son nom. Evidemment le poêlon sera très chaud pour le prochain gouvernement. Mais nous relèverons le défi, comme nous l’avons fait en 2005. En dépit de la crise financière de 2008 et de la crise économique qui a suivi, nous avons remis le pays et l’économie sur les rails et nous avons permis au pays de respirer.
Nous sommes confiants que la Nation, consciente de ses intérêts, boutera dehors le pire de tous les régimes que Maurice a connus depuis l’indépendance. Le Parti Travailliste a le leadership que requiert le pays et les hommes et femmes capables de redresser la barre pour que notre pays puisse respirer de nouveau. Pour que renaisse l’espoir.
* Published in print edition on 21 June 2019
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