“Les Travaillistes sont, comme nous le sommes au MMM, dans une période de transition
|“Les transitions – pour ne pas dire une succession – sont en train de se construire”
Interview Avinaash I. Munohur, Politologue
* ‘Nous aurons à l’issue des municipales une bien meilleure visibilité sur la manière que nous pourrons construire un front commun pour 2024′
Rencontre Ramgoolam-Jugnauth: ‘Ils se rendent bien compte que seuls, ils ne peuvent pas gagner les prochaines élections’
Sans aucun doute, ce qui se passe dans le monde indique que les démocraties ont besoin de se réinventer. Pour certains, il s’agit uniquement de se poser quelques questions cruciales pour mettre en lumière les enjeux de l’avenir et d’ouvrir les plateformes au grand public pour alimenter les débats et les réflexions, notamment à propos de l’écologie et du développement durable. Pour d’autres pays, en voie de développement, il s’agit surtout de réforme de la société et de la classe politique. Il faut démêler les nœuds idéologiques qui n’attirent plus les jeunes et repenser les fondements d’une nouvelle démocratie. A Maurice, la classe politique est-elle sur la bonne voie ? Avinaash I. Munohur nous répond.
Mauritius Times: Ces dernières semaines ont été riches en événements: polémiques autour des déboursements de la MIC, de l’affaire betamax et aussi de la propriété du PM à Angus Road; rapport de la commission d’enquête sur l’affaire Britam, contentieux opposant le Mauritius Turf Club à la Gambling Authority, reprise de l’enquête judiciaire dans l’affaire Kistnen, etc. La pression s’accroit sur le gouvernement, mais il parvient quand même à garder la tête hors de l’eau. Qu’en pensez-vous?
Avinaash Munohur : Oui et non. Nous voyons bien que les Mauriciens sont profondément divisés sur l’action du gouvernement. Nous avons, d’un côté, des opposants qui sont extrêmement critiques de la moindre décision gouvernementale et, de l’autre, des pro-gouvernement qui sont eux dans une forme de myopie complète et qui manquent cruellement de regard critique et d’objectivité. N’oublions pas également que, moins de deux ans après les élections, il y a eu plusieurs grands rassemblements anti-gouvernement à Port-Louis et à Mahébourg notamment.
De mémoire, je ne pense pas que les gens de ma génération aient vécu une telle polarisation vers les deux extrêmes par rapport à un gouvernement en place. Peut-être que les aînés nous diront que les années de braise ressemblaient à cela. Mais nous voyons, en fait, à Maurice, une tendance que l’on peut observer dans bien d’autres pays et qui se traduit par une défiance de plus en plus revendiquée par les opposants à un régime, ou une adhésion totale, aveugle même, par d’autres. J’ai l’impression que cette polarisation est devenue la manière dont l’espace politique se construit aujourd’hui à Maurice, ce qui est inquiétant.
D’ailleurs, à y regarder de plus près, nous constatons que le gouvernement – notamment par le biais de ses députés et PPS – semble être constamment en campagne électorale. Le dernier budget avait un très fort esprit électoraliste alors que nous sommes dans une période d’austérité ; et la moindre occasion est bonne pour l’organisation de tournois sportifs ou de jeux vidéo, de distributions de gâteaux, ou encore de porte-à-porte alors que les prochaines élections sont dans trois ans et demi. Nous voyons bien qu’ils sentent que le terrain est glissant, d’où la nécessité de devoir assurer leur base.
* On ne connait pas, faute d’un sondage fiable, l’impact de toutes ces affaires sur la cote de popularité du gouvernement. Il ne faut pas non plus compter sur les réseaux sociaux pour y voir plus clair. En tout cas, le Premier ministre ne parait pas se faire de soucis, sauf lorsqu’il fait l’objet d’attaques directes, comme celles par rapport à l’affaire Angus Road…
La stratégie de communication du gouvernement me semble claire : il envoie au front ses jeunes ministres et députés afin de protéger ceux qui sont plus haut placés dans la hiérarchie gouvernementale – dont le PM. Nous voyons depuis quelques semaines, par exemple, les jeunes membres de la majorité animer des conférences de presse dont l’unique objectif est de faire le buzz et détourner l’attention des vrais enjeux actuels. Il me semble que le Speaker de l’Assemblée nationale opère exactement de la même manière. C’est une technique de « spin » vieille comme le monde : créer le buzz par des actions et des prises de parole qui sont conçues pour indigner et faire réagir afin de détourner l’attention des gens.
Quant au PM, nous voyons bien qu’il ne s’exprime quasiment jamais. Il ne fait plus de conférence de presse, il ne répond pas aux questions à l’Assemblée nationale et chacune de ses interventions publiques est extrêmement encadrée afin qu’il ne soit pas mis en face d’une situation embarrassante.
J’irai même plus loin. Il me semble que ses prises de parole récentes ont lieu uniquement dans un format qui permet à la MBC d’avoir ses quelques minutes de reportage. Pravind Jugnauth ne se confronte plus à ses opposants et refuse depuis un moment déjà les débat et les délibération sur les décisions gouvernementales.
Vous parlez des affaires comme Angus Road, mais il me semble qu’il aurait été entièrement à l’avantage du PM d’adresser frontalement cette question afin de dissiper tous les doutes entourant cette transaction. Après tout, il n’a eu de cesse de clamer son innocence… Donc pourquoi ne pas répondre aux questions à l’Assemblée nationale ?
* Au fait, la pression sur le gouvernement vient surtout de quelques jeunes dans l’opposition ou de la presse… les vieux opposants ne marquent plus les esprits; ils paraissent plus aujourd’hui enclins à rechercher des arrangements politiques que de mener le combat. Il y a un problème de vieillissement dans le monde politique qui se fait de plus en plus sentir, même au niveau des partis, parait-il ?
Il y a surtout des jeunes qui émergent, et c’est très bien. Nous avons tous constaté qu’il y avait un désir réel pour de nouvelles têtes et de nouvelles voix, et nous avons vu que les dernières élections étaient intéressantes de ce point de vue puisqu’elles ont été l’occasion de l’entrée de beaucoup de jeunes et de nouveaux venus dans l’arène politique – dans tous les partis, d’ailleurs.
Je trouve cela très positif du moment que cette jeunesse avance de nouvelles idées, formule de nouvelles propositions et défend un nouveau projet pour Maurice. C’est d’ailleurs cela qu’on appelle, selon moi, « les jeunes » en politique… Il ne s’agit pas uniquement d’une question d’âge.
Est-ce qu’il y a un problème de vieillissement dans le monde politique ? Pas forcément. Par exemple, nous avons vu arriver au MMM beaucoup de jeunes depuis les dernières élections. Il faut distinguer deux choses : les élus et les instances d’un parti politique. Au niveau des élus, comme vous le dites, il y a de nouvelles voix qui se font entendre – lorsqu’elles ne sont pas expulsées – à l’Assemblée nationale. Et au niveau des instances, il y a des jeunes qui se sont engagés sur le terrain, et qui y sont très actifs.
Je pense que le renouveau est en marche. Nous sommes dans une phase de transition où une génération – celle des années de braise – se retire petit à petit et où une autre génération occupe de plus en plus d’espace. Les transitions sont en train de se construire et de se mettre en place. Les nouveaux espaces sont également en train de se créer, notamment autour des enjeux chers à la jeunesse. La nouvelle commission sur le développement durable que j’ai l’honneur de présider, et qui est exclusivement composée de jeunes, en est un exemple.
* Par ailleurs, la presse a fait état de la rencontre avec une photo à l’appui, de Pravind Jugnauth et de Navin Ramgoolam lors d’une réception dimanche dernier à la Haute Commission de l’Inde. Devrions-nous, selon vous, lire davantage dans cette rencontre que ce qui n’était probablement qu’une rencontre fortuite et un échange cordial entre les dirigeants de deux partis avec des intérêts qui paraissent irréconciliables, ou voyez-vous dans cela le signe d’un éventuel rapprochement ?
Le fait que Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth se soient parlé lors d’une fonction diplomatique n’a rien d’extraordinaire, et il faudrait se garder d’en tirer des leçons hâtives sur un éventuel rapprochement politique qui, franchement, ne fait pas sens ni pour l’un ni pour l’autre.
Cela étant dit, ce qui est parlant, c’est l’instrumentalisation de cette photo dans les deux camps. Elle montre bien la volonté, de part et d’autre, de donner l’impression d’avoir un joker face au regroupement de l’opposition qui s’annonce.
Il faudrait donc lire la diffusion de cette image comme le signe que chaque camp veut faire monter les enchères en amont de futures discussions avec leurs partenaires potentiels, quitte à faire croire à cette union absurde. Ce que révèle avant tout cette image, c’est la faiblesse de la position stratégique des deux : ils se rendent bien compte que seuls, ils ne peuvent pas gagner les prochaines élections.
* Cette rencontre entre Ramgoolam et Jugnauth intervient quelques jours après que le Président du Parti Travailliste, Patrick Assirvaden, est venu affirmer que l’actuel leader du PTr devrait se présenter comme un premier ministre de transition lors des prochaines échéances électorales. Voyez-vous là l’amorce d’un fléchissement de la part du leader du PTr des conditions imposées par lui-même quant à la participation de son parti dans l’Alliance de l’Espoir?
Je pense que Navin Ramgoolam commence à se rendre compte qu’un ancien Premier ministre ne peut pas perdre deux élections d’affilées – sans être lui-même élu – et rester la seule personne premier-ministrable dans un grand parti. Une situation comme celle-ci est impensable dans une démocratie moderne.
Peut-être donc que Navin Ramgoolam est en train de venir à des sentiments plus réalistes quant à sa force politique actuelle. C’est une excellente chose si c’est le cas. Une excellente chose pour le Parti Travailliste lui-même, qui est un grand et vieux parti qui existait avant Navin Ramgoolam – et avant SSR – et qui continuera à exister bien après Navin Ramgoolam. Ils sont, comme nous le sommes au MMM, dans une période de transition et dans un effort de transformation. Une excellente chose également pour le pays qui a besoin de nouvelles idées, d’un nouveau projet et de nouveaux leaders.
Alors, cette annonce concerne bien évidement le Parti Travailliste et indique que les transitions – pour ne pas dire une succession – sont en train de se construire en interne.
Est-ce qu’il s’agit d’un signal envoyé à l’Alliance de l’Espoir ? C’est forcément le signe que les postures qui avaient produit la démission d’Arvin Boolell comme Leader de l’opposition ont évolué et sont en train de se tempérer. Maintenant, c’est le temps qui dira si une entrée du PTr dans l’arc de l’Alliance de l’Espoir – afin de construire un front commun et proposer une alternative crédible et sérieuse pour contrer le gouvernement actuel aux prochaines élections – se fera ou non.
* Les trois principaux dirigeants de l’opposition, navin Ramgoolam, Xavier Duval et Paul Bérenger doivent savoir qu’une prochaine lutte à trois lors des prochaines législatives leur sera défavorable, comme ce fut le cas en 2019. Cette démarche de Patrick Assirvaden, sans doute faite avec le consentement de Navin Ramgoolam, se situe-t-elle dans cette logique?
Les dernières élections nous ont clairement démontré qu’aucun parti politique, aussi ancien et ancré soit-il, n’avait de majorité confortable actuellement. Ceci a grandement aidé à la victoire du MSM puisque, dans un système de ‘First-Past-The-Post’, 37% des votes comptabilisés suffisaient du moment que nous n’étions pas dans une opposition à deux blocs. Nous voyons clairement les limites de notre système électoral où l’immense majorité des Mauriciens – 63% de l’électorat en tout cas – peut être exclue des affaires publiques. Mais nous avons le système que nous avons et nous nous devons de le faire fonctionner dans l’intérêt général.
Je pense qu’après les élections de 2019, nous pouvons en tirer une conclusion très simple : une lutte à trois n’est pas souhaitable dans l’intérêt supérieur du pays puisqu’aucun parti n’a de majorité solide dans l’électorat et puisque le parti qui dégagera le plus de sièges, et qui aura la majorité, gouvernera avec trop peu d’adhésion – ce qui produit des situations d’instabilité.
Je pense que l’opposition, dans son ensemble, est saisie de l’impératif de trouver un terrain d’entente afin de proposer aux Mauriciens une alternative crédible et solide au gouvernement actuel. Une alternative dont le projet pour Maurice ira dans le bon sens et qui saura relever les défis actuels. Mais cette entente requiert de casser des vieux réflexes et nous impose de considérer de nouvelles idées et de nouvelles perspectives. Il ne s’agit pas uniquement de battre le gouvernement aux prochaines élections, mais de venir avec une équipe et un projet qui auront l’adhésion de la majorité des Mauriciens.
Ceci implique des négociations complexes, et il me semble clair qu’une entente de tous les partis de l’opposition pour les élections municipales serait le prérequis pour la construction de cette alternative. C’est un premier pas qui va dans la bonne direction et qui s’effectue sur le terrain pragmatique d’une élection. Et, effectivement, à l’issue des municipales, je pense que nous aurons une bien meilleure visibilité sur la manière que nous pourrons construire un front commun pour 2024.
* Mais il y a aussi Nando Bodha, qui a récemment affiché son ambition d’être premier ministrable. Paul Bérenger saura tempérer l’ambition de Bodha si l’entente d’un front commun de l’opposition est prouvé, diriez-vous?
Premièrement, Paul Bérenger est le Leader du MMM et Nando Bodha ne fait pas partie du MMM. Et deuxièmement, je sais que Paul Bérenger n’est pas dans cette optique. Sa priorité est de construire et de faire fonctionner un front commun de l’opposition – avec tout ce que cela peut impliquer en termes de discussions, de négociations et de pourparlers – pour les municipales et aussi après.
Par rapport aux ambitions de Nando Bodha, je vous dirai que nous sommes en démocratie, ce qui implique qu’une personne a le droit d’avoir des ambitions politiques. Il n’y a rien dans notre Constitution qui déclare que le poste de Premier ministre soit la propriété privée de telle ou telle personne. Mais étant en démocratie, les ambitions politiques se confrontent forcément à la vérité des urnes.
Nando Bodha a une longue carrière politique où il a occupé des responsabilités importantes. Il n’a eu de cesse de déclarer qu’il a décidé de quitter le gouvernement pour des raisons de principe et d’éthique. Il vient de créer sa formation politique dont l’ambition est de proposer un autre projet de société pour Maurice. Par delà les mots, nous verrons bien ce qu’il est capable de construire d’ici 2024, et si son projet trouve l’adhésion du plus grand nombre.
Mais nous nous avançons beaucoup trop sur cette question selon moi puisque nous sommes encore loin des prochaines élections générales. Encore une fois, c’est la construction d’un front commun et les élections municipales qui sont les priorités actuelles.
* Par ailleurs, il n’est pas anodin que cette photo de la rencontre entre Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth fut prise à la High Commission de l’Inde. Pensez-vous que Maurice sera appelé à jouer un rôle prépondérant sur la cartographie des pouvoirs et des alliances qui se dessinent actuellement entre la Chine et l’Inde dans la région ?
De par son positionnement géographique et l’immensité de ses territoires océaniques, la République de Maurice a toujours joué un rôle hautement stratégique dans la région, et ce, depuis les périodes coloniales. C’est d’ailleurs ce qui nous a valu le nom de « Star and Key of the Indian Ocean », il y a deux siècles.
Nous savons que notre région du monde est aujourd’hui le lieu de ce que de grands spécialistes de la géopolitique nomment une « nouvelle guerre froide » qui oppose, d’un côté, le bloc composé des Etats-Unis, de l’Inde, de l’Arabie Saoudite et d’Israël et, de l’autre côté, le bloc composé de la Chine, de la Russie, du Pakistan et de l’Iran. Cette guerre froide s’effectue sur deux axes fondamentaux : la conquête des marchés émergeants de la région – et notamment des marchés africains – et le contrôle des ressources naturelles et de la circulation des marchandises.
L’ambition première de la Chine reste le déploiement du « One Belt One Road Initiative » qu’elle effectue par le biais de soutiens massifs aux développements par le financement d’immenses infrastructures – notamment portuaires et routières – dans différents pays de la région. L’Inde est également dans cette logique du soutien au développement économique avec divers projets régionaux – notamment des projets énergétiques et infrastructurels.
Notre territoire, et notamment nos mers, sont – de facto – des enjeux extrêmement importants dans cette cartographie. Nos territoires sont riches en ressources marines tout autant qu’elles sont des autoroutes pour la circulation des navires de marchandises. Donc oui, nous sommes au cœur de tout cela… Mais est-ce que nous allons jouer un rôle prépondérant dans cette nouvelle géopolitique? C’est là que la question blesse au fond.
Nous venons de signer deux accords commerciaux importants avec l’Inde et la Chine, et nous recevons des aides importantes de la part de ces deux pays. Mais jouer un rôle prépondérant implique que nous sachions également naviguer et faire avancer nos intérêts nationaux en face de ces deux géants. Une approche rationnelle aurait été de développer des partenariats stratégiques pour
- la surveillance de nos territoires océaniques,
- des soutiens en technologie et en savoirs pour le développement de l’économie bleue durable,
- obtenir des financements pour la conversion énergétique et lutter contre les effets dévastateurs du réchauffement climatique,
- des accords permettant l’ouverture d’autres secteurs d’activités, et
- des partenariats offrant aux Mauriciens des accès privilégiés dans les grandes universités indiennes et chinoises.
Je ne pense absolument pas que c’est ce qui est en train d’être fait, et je ne pense pas que le gouvernement ait la moindre vision et la moindre stratégie de comment faire cela… Il se pourrait même que nous soyons dans une situation où les Mauriciens sont en train de se faire dépouiller de leur patrimoine et de leurs ressources marines. Mais je m’avance peut-être… le seul moyen de savoir vraiment ce qui se passe dans nos territoires océaniques, c’est que le gouvernement adopte la transparence la plus absolue par rapport à ces questions, ce qui n’est pas le cas actuellement.
* Par ailleurs, pensez-vous que le retrait américain et le retour des Talibans en Afghanistan auront une conséquence géostratégique pour nous?
Le retour des Talibans et l’image d’impuissance laissée par les Etats-Unis lors de leur retrait pourraient signifier une aggravation de l’instabilité en Asie centrale et au Moyen Orient. La frontière pakistanaise avec l’Afghanistan, par exemple, pourrait devenir un haut lieu pour l’entrainement de factions terroristes, ce qui pourrait produire de l’instabilité au Pakistan et en Inde. Du côté du Moyen Orient, on pourrait voir les ambitions de prises de pouvoir de groupes fondamentalistes se renforcer en Syrie, en Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis, et même au Sahel.
Cela aura, pour nous, une conséquence directe sur la question de Diego Garcia, par exemple. La posture des Etats-Unis, qui étaient plus ou moins ouverts au dialogue avec Maurice, risque de se durcir. D’ailleurs, Joe Biden a signifié la semaine d’avant son soutien au Royaume-Uni dans le contentieux qui nous oppose à eux sur l’archipel mauricien des Chagos. Biden a-t-il déclaré cela en sachant fort bien que les Talibans allaient reprendre Kaboul après quelques jours ? C’est une réelle possibilité.
L’autre question brûlante pour nous est bien évidemment celle d’Agalega. Une aggravation de l’instabilité avec le Pakistan fera que l’Inde voudra accroitre sa présence militaire dans le bassin de l’ océan indien, c’est parfaitement logique. Encore une fois, notre gouvernement a un devoir de transparence et de vérité envers les Mauriciens, et doit être clair sur la nature de l’accord signé avec l’Inde.
Comme je vous le disais tout à l’heure, nous avons besoin de partenariats stratégiques pour la surveillance de notre espace océanique, puisque nous n’avons pas les moyens de le faire nous-même, mais ces partenariats ne doivent absolument pas s’effectuer au détriment de nos intérêts nationaux.
* Published in print edition on 20 August 2021
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