Limogeage de Suella Braverman, une conservatrice trop à droite

Remaniement ministériel au Royaume-Uni

Eclairages

Par A. Bartleby

Rishi Sunak a pris tout le monde de court lundi dernier en annonçant le limogeage de Suella Braverman et un remaniement ministériel avec le retour de l’ex-Premier ministre David Cameron dans la foulée.

Suella Braverman s’était fait connaître grâce à ses positions à la droite de la droite du Parti conservateur britannique. Ardente défenseuse du Brexit, elle s’était positionnée comme un élément clé du gouvernement de Sunak, avec la responsabilité du très important ministère de l’Intérieur.

Remaniement au Royaume-Uni : “Une tentative de redorer l’image des  conservateurs” pour Rishi Sunak. P – France 24

Ses prises de position et ses déclarations, souvent sulfureuses, notamment sur les enjeux liés aux migrants avait fait d’elle un personnage détesté de la gauche et des modérés. Mais elle était plutôt populaire dans les milieux ultra conservateurs. D’ailleurs, c’est un article publié dans les journaux où elle accuse la police londonienne d’avoir fait preuve de trop de laisser-faire envers les manifestants pro-Palestiniens qui est à l’origine de sa chute.

Cet article avait été édité par le personnel du PM, mais Braverman n’a pas tenu compte des recommandations de 10 Downing Street et l’a publié dans sa version originale, mettant ainsi le feu aux poudres entre le PM et la ministre de l’Intérieur.

En réalité, il n’y a là rien de surprenant. Cela fait un moment que Rishi Sunak démontre un certain malaise vis-à-vis de la frange ultra-conservatrice de son parti. Il avait besoin de leur soutien pour se propulser au 10 Downing Street sans passer par un vote des membres du parti, mais il a souvent fait attention à se distinguer de certaines prises de position jugées trop à droite. En contrepartie, Rishi Sunak a souvent été accusé de renier les valeurs conservatrices en faveur d’un agenda politique trop social.

Mais par-delà les affinités personnelles et politiques, le départ de Suella Braverman et le remaniement ministériel qui a suivi sont beaucoup plus pertinents politiquement qu’il n’y paraît en surface.

En se séparant de Braverman, Sunak a également écarté un groupe d’influence qui commençait à aliéner beaucoup au sein du vote conservateur, et notamment ceux représentant la droite libérale modérée qui commençait volontiers à regarder du côté du leader du Parti Travailliste, Keir Starmer, pour les prochaines échéances électorales.

Ainsi, le départ de Braverman représente également un réalignement de la position du parti vers le centre, ce qui produit deux effets.

  • Premièrement, Sunak souhaite clairement rassurer l’électorat historique des Tories et ramener vers lui les libéraux qui lui reprochaient un trop grand laxisme envers les ultra conservateurs.
  • Et deuxièmement, en écartant Braverman, Sunak tente également d’isoler Boris Johnson qui ne cache plus ses intentions de contester le leadership du PM actuel pour mener les Tories lors des prochaines législatives.

Le surprenant retour de David Cameron doit également être compris dans ce sens. D’un côté, Sunak rappelle un ancien Premier ministre dont l’expérience et les compétences sont reconnues (malgré les récentes affaires). Et, de l’autre côté, le retour de Cameron ne peut que se lire comme une alliance entre Sunak et les modérés des Tories afin de faire front contre la frange ultra conservatrice du parti.

Rishi Sunak aura ainsi quelques mois pour préparer le gouvernement aux prochaines échéances électorales, et ce remaniement envoie certains signaux qui se veulent absolument clairs et précis.

Le retour de David Cameron sera particulièrement scruté, notamment de par le fait qu’il devra pouvoir délivrer les accords commerciaux que Sunak peine à finaliser avec l’Inde et certains pays africains.

Ce retour aux affaires étrangères a également une certaine importance à Maurice, pour nous qui sommes au milieu d’une négociation capitale avec le gouvernement britannique pour le retour des Chagos et une résolution pour Diego Garcia. David Cameron, lui, était farouchement opposé au « claim » de la République de Maurice sur les Chagos lorsqu’il était PM. Qu’en sera-t-il maintenant qu’il est ministre des Affaires étrangères ?

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Élections sous tension à Madagascar

Nos amis malgaches ont été appelés aux urnes ce jeudi pour choisir leur nouveau président. Ces élections se déroulent sous haute tension avec une opposition qui n’a eu de cesse de dénoncer des irrégularités.

Andry Rajoelina, le président sortant, se présente afin de remporter un deuxième mandat successif malgré la volte-face de Siteny Randrianasoloniaiko, un allié devenu son premier challenger.

De son côté, la majorité de l’opposition s’est alignée avec le Collectif des 10 (un collectif de 10 candidats) qui appelle au boycott des élections. Ce collectif a même organisé une série de manifestations à Antananarivo, où la police a dû intervenir afin de disperser les manifestants procédant même parfois à des arrestations.

D’ailleurs, l’office des Nations-Unies aux droits de l’homme ont émis une missive indiquant que les forces de sécurité malgache avaient fait preuve d’un excès de force et de zèle contre des manifestants pacifiques. Le fait que deux candidats aient été blessés dans les manifestations n’a pas aidé la police malgache à rétablir sa réputation.

Malgré la crise croissante, la Haute Cour Constitutionnelle a maintenu les élections en les décalant d’une semaine.

Mais pourquoi une telle levée de boucliers ?

En fait, l’opposition reproche au président sortant de ne pas être éligible à se représenter car il a reçu la nationalité française en 2014, ce qui sous-entend le fait de renoncer à sa nationalité malgache, le rendant donc inéligible à Madagascar…

En effet, le droit malgache affirmerait que les citoyens nés à Madagascar n’ont pas le droit à la double nationalité. Seuls les Malgaches naturalisés (donc nés ailleurs) peuvent bénéficier du fait de conserver leur nationalité d’origine.

Or, ce n’est pas le cas d’Andry Rajoelina qui est né, lui, à Madagascar et qui a fait la demande de citoyenneté française pour des raisons personnelles afin que ses enfants puissent étudier en Métropole. Ainsi, ce dernier a déclaré que les autorités malgaches ne l’ont pas notifié d’un retrait de nationalité.

Mais c’est là aussi que le problème se pose. Selon les dires de l’opposition, le régime de Rajoelina aurait progressivement fait main basse sur les institutions, freinant leur bon fonctionnement et compromettant la séparation des pouvoirs dans la Grande île.

Cela peut sembler paradoxale venant de Madagascar, qui n’est pas exactement un pays connu pour sa stabilité politique et économique. Bien au contraire même, le régime actuel semble avoir réussi à apporter une certaine stabilité dans un pays connu pour la succession de coups d’État et pour être l’un des pays les plus pauvres de la planète. 

En effet, depuis l’arrivée de Rajoelina au pouvoir en 2018, l’économie malgache semble plus stable et les investisseurs étrangers semblent reprendre un peu confiance dans la viabilité et la stabilité du pays. Cela s’est traduit par une croissance dans les investissements étrangers et dans une légère augmentation des niveaux de vie dans la Grande île.

Est-ce que ces élections vont replonger le pays dans l’instabilité politique qui n’a eu de cesse de ronger le potentiel de son développement?Il faudra attendre pour voir la démarche des Malgaches au moment du vote et savoir s’ils feront de nouveau confianceau gouvernement actuel ou bien s’ils choisirontde boycotter les élections…

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L’armée israélienne est-elle sur le point de déloger le Hamas de Gaza ?

Les opérations au sol de l’armée israélienne se sont intensifiées depuis quelques semaines faisant des milliers de morts parmi les civils. Les ONGs au sol parlent de plus de 11 000 morts parmi les civils depuis le début des opérations en réponse à l’attaque du Hamas.

Le bilan est tel que certains alliés historiques d’Israël,soutenantune réponse forte de la part de Tsahal, commencent à appeler à un cessez-le-feu et à la retenue.C’est notamment le cas d’Emmanuel Macron qui a appelé le gouvernement israélien à arrêter de tuer des femmes et des enfants.

Est-ce que ceci témoigne d’un glissement de l’opinion dans les pays occidentauxqui représentent les plus grands soutiens à Israël ? Il y a très certainement une certaine évolution dans cette direction, surtout que Joe Biden a lui-même appelé Benjamin Netanyahou à la retenue dans les opérations au sol de l’armée à Gaza.

Ces appels semblent avoir eu un impact. En effet, il est possible de constater un changement de méthode dans la manière dont Tsahal mène ses opérations dans Gaza. Par exemple, les frappes lourdes de l’armée de l’air ontfortement diminué au profit de frappes au sol par des tanks, ce qui peut sembler anodin. Mais la différence sur le terrain est énorme.Une frappe aérienne met à plat un bâtimententier alors qu’une frappe de tank est beaucoup plus précise et localisée.

Ainsi, par des opérations faisant preuve d’une grande patience, l’armée israélienne a réaligné ses objectifs et sa méthode. Le nombre de morts reste extrêmement important mais les progrès militaires sont également réels, en témoigne le fait que l’armée israélienne semble avoir réussi à couper Gaza en deux parties en forçantles combattants du Hamas à se retrancher dans des tunnels et des bunkers.

Il semblerait que ce soitle cas de l’hôpital Al Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, où il y aurait des tunnels cachant les combattants du Hamas.Ces tunnels se trouvent dans les sous-sols de l’hôpital et sont difficiles d’accès. Ainsi, la stratégie adoptée par l’armée israélienne estclaire:encercler l’hôpital et attendre que les combattants sortent ou tentent de fuire de ces lieux.

Certains médias semblent penser que Tsahal va raser l’hôpital en faisant des centaines de morts chez les civils mais quelserait le sens de cette action violente pour l’armée israélienne ? Aucun. Elle est justement dans la situation où elle peut démontrer que son opération s’inscrit dans la volonté de viser uniquement le Hamas et non les civils palestiniens.

Cette situation démontre en tout cas que les combattants du Hamas reculent et se retranchent. Toutefois, nous devons rester prudents à propos d’une telle affirmation. Mais il semble de plus en plus clair queTsahal n’est plus aussi pressé de frapper les cibles.L’armée israélienne semble même être entrée dans un faux rythme où ils avancent tranquillementvers leurs cibles tout en faisant preuve de patience avant d’attaquer.

Est-ce que le gouvernement israélien est moins pressé de récupérer les otages pris lors de l’attaque du 7 octobre dernier ? Pas du tout. Cela reste leur priorité, parallèlement à la destruction du Hamas. Mais quelque chose a changé dans l’attitude israélienne. Benjamin Netanyahou a lui-même déclaré que les négociations étaient au point mort avant l’entrée de l’armée israélienne dans Gaza mais que les négociations s’étaient accélérées depuis que l’armée avait coupé Gaza en deux parties.

Est-ce que cela signifie que le Qatar, intermédiaire désigné entre Israël et le Hamas, ait réussi à ouvrir une négociation sérieuse concernant la libération des otages ? Seules les prochaines semaines nous le diront. Pour l’instant, il est clair que Tsahal n’est pas pressé d’en finir avec ses opérations et que l’armée israélienne prend même son temps pour bien occuper le terrain de Gaza. Tout cela laisse présager d’une confiance quant à une issue favorable qui serait également dans l’intérêt des civils palestiniens.

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Dev Virahsawmy : le penseur de l’insularité

Dev Virahsawmy a fait ses adieux à ce monde la semaine dernière à la suite d’une longue maladie. Il a fait partie du paysage politique et culturel du pays depuis presque cinq décennies.Avant tout, il est connu pour son engagement politique au sein du MMM, devenant même le premier élu de ce parti aux élections partielles de 1976 à la circonscription numéro 5 (partielle qui allait éventuellement culminer au 60-0 de 1982).

Ensuite, il y a eu ses “clash”avec Paul Bérenger, la création du MMMSP (ironiquement rebaptisé populairement le “MMM Sans Paul”) et surtout la scission avec la tradition marxiste-léniniste du parti mauve en 1982-83 par le refus de laisser le bureau politique du parti dicter les directions politiques duconseildes ministres.

Ce refus de laisser un appareil partisancapturer un appareil d’État doit être mis en avant comme une des grandes réalisations de Dev Virahsawmy, et ce, en équipe avec d’autres “camarades”, comme il le disait, et cela paradoxalement sous l’inspiration de la culture et l’idéologie du Parti Travailliste d’alors. En rejetant massivement cette tentative de mainmise sur l’appareil d’État, il a fait partie d’un groupe de personnes qui ont eu une lecture historique juste de ce qu’était la fin du 20eme siècle qui allait voir l’effondrement des mouvements de gauche d’inspiration marxiste.

C’est d’ailleurs un reproche réel qui peut être fait aujourd’hui à Paul Bérenger. Alors que le début des années 80 voyait l’effondrement progressif des satellites de l’URSS, et que cette dernière vivait ses dernières années d’agonie, le MMM a alors poussé pour la mise en place d’une économie planifiée de type socialiste. Au même moment, une immense vague de libéralisation et de croissance économique s’apprêtait à être déployée dans des pays en voie de développement comme Maurice.

C’est un des points sur lequel s’est jouée la scission au sein du MMM. Les élections de 1983 ont amené Anerood Jugnauth au PMO, avec une croissance soutenue de plus de 8% annuellement pendant près de 10 ans. Les progrès économiques que le pays a connus et dont les bases avaient été jetées par le gouvernement travailliste d’alors – la modernisation des infrastructures, l’extension du “Welfare State”, la diversification industrielle avec l’effondrement progressif du sucre – découlent aussi de cette scission.

En d’autres termes, Maurice a déjoué les pronostics apocalyptiques des économistes comme Meade grâce à cette scission qui a ancré l’économie du pays encore plus dansla mondialisation eta permis de tourner le dos au système agricole sucrier.

Il faut préciser que cette transformation de l’économie avait été rendue possible grâce à une population jeune et qualifiée, qui avait bénéficié de tout ce travail de préparation qui avaitété déclenché au lendemain de l’indépendance. Les décideurs politiques de l’époque avaient su saisir les opportunités qui étaient devant eux.

Changement de paradigme

Mais Dev Virahsawmy ne faisait pas partie de ces décideurs politiques. Sa scission du MMM n’a pas signifié pour lui un positionnement privilégié dans les affaires publiques mais bien plutôt un retrait de la vie politique et un changement d’orientation. Dev Virahsawmy est ainsi passé de politicien à linguiste défendant la cause de l’insularité. Ce terme, insularité, doit ici être compris comme le fait qu’un territoire et sa population puisse exister de manière autonome et indépendante des circuits d’échanges commerciaux, culturels et technologiques qui constituent la mondialisation.

Ce “shift” (ou cette réorientation) avait beaucoup de sens en réalité puisque l’effondrement de l’Internationale socialiste a eu pour conséquence la mise à plat de la lutte des classes et des travailleurs dans le monde. Le paradigme même de la politique a d’ailleurs subi des bouleversements majeurs avec une transformation des enjeux liés à la lutte des classes (et notamment des enjeux industriels, économiques et sociaux) en enjeux culturels.

Pour dire les choses autrement, on a arrêté de parler de syndicalisme et des droits des travailleurs pour commencer à parler de la valorisation de ce qui fait apparemment l’essence des classes ouvrières à Maurice : l’insularité.

Cette lecture du paradigme politique découle de tout un corpus d’études postcoloniales et culturelles qui inspire la gauche depuis l’effondrement de l’URSS. Ne trouvant plus l’adhésion des classes ouvrières autour des enjeux liés à la lutte des classes, un déplacement s’est effectué vers la reconnaissance et la valorisation des particularités culturelles. Et personne n’a mieux défendu ce “shift”à Maurice que Dev Virahsawmy.

En faisant cela, il a permis (avec d’autres) l’ouverture d’un espace politique distinct à l’insularité grâce notamment à la formalisation et à l’institutionnalisation de la langue créole. Et cet espace s’appuie sur des a priori que Dev Virahsawmyn’a eu de cesse de répéterque la langue créole est la langue maternelle de tous les Mauriciens, affirmant ainsi l’existence d’une base commune pour le développement d’une communauté nationale.

Cette lecture de Dev Virahsawmy est profondément erronée en réalitécar la société mauricienne est fortement différenciée linguistiquement et culturellement. Et la notion de communauté nationale a beaucoup plus de sens dans la construction et l’élargissement de l’économie et des biens communs que dans la pratique culturelle unifiée et totalisante.

Cette lecture est également erronée car elle rêve d’une insularité qui n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais. Il est vrai que l’île Maurice fait partie d’un archipel (un ensemble d’îles formant une unité géographique). Mais elle n’est pas insulaire pour autant. Ici, il n’y aaucune culture autochtone, aucun peuple originaire, aucune société primordiale. La République de Maurice existe grâce aux différents processus qui ont construit la mondialisation et le peuple mauricien sera toujours l’incarnation des rencontres spécifiques à l’océan Indien. Cela ne signifie pas que des éléments communs n’existent pas, mais il està chercher ailleurs que dans une langue, une culture et/ou une religion communes.

L’insularité, une fiction !

Ainsi, l’insularité relève bien plus d’une fiction que d’une réalité sociale et économique à Maurice. L’insularité n’a jamais existé, c’est le global qui a toujours été présent, voire même omniprésent. Et si nous devions donner un sens réel et profond à ce que doit devenir la lutte des classes aujourd’hui à Maurice, c’est-à-dire le cheminement politique par lequel les exclus et les laissés-pour-compte peuvent accéder au progrès économique et social, ce serait en opposant justement l’insularité porteuse de misèreà la globalité offrant, elle, les opportunités de croissance économique, et d’accès aux conforts et aux bienfaits des pays riches (plus ou moins le modèle de Singapour et de Dubaï).

Il est indéniable qu’il y a à Maurice une distance qui ne cesse de s’accentuer entre les gagnants et les perdants du jeu de l’économie. Et à y regarder de plus près, il est facile de voir que les gagnants sont ceux qui bénéficient des opportunités du global et que les perdants sont ceux qui sont enfermés dans les limites de l’insulaire…

Citons Eliezer François qui a toujours crié son angoisse et son inquiétude quant à la création d’un ghetto linguistique duquel aucun enfant des cités d’où il est issu lui-même ne pourrait s’échapper. N’a-t-il pas raison en réalité ? Comment donc permettre aux perdants d’avoir accès à la globalité ? C’est là la réelle question politique et critique.


Mauritius Times ePaper Friday 17 November 2023

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