Politique en 2010: Analyse et Perspectives
|Politique en 2010: Analyse et Perspectives
« Une Alliance sociale élargie au MSM part favorite…
… mais il n’y aura pas de raz-de-marée à l’instar de la victoire du MMM-MSM en 1991 ou en 2000 »
* « La distribution des postes et surtout la cohabitation Ramgoolam-Bérenger constituent les principaux obstacles à la conclusion d’une alliance PTr-MMM »
* « Face à une nouvelle alliance MMM-MSM qui est plus faible qu’en 2005, l’Alliance sociale est en mesure de rééditer sa performance. En revanche, une lutte à trois pourrait s’avérer néfaste pour l’Alliance sociale »
* « Si le MMM peut espérer faire mieux qu’en 2005, il est trop tard pour s’attendre à ce que le MMM remporte la victoire finale sur leur propre force »
L’année 2010 sera l’année des élections générales et le renouvellement ou non du mandat de l’Alliance sociale. Notre consultant politique, D.E.V., aborde (sous la forme de questions-réponses) la question des alliances électorales et des enjeux favorisant une lutte seule, à deux ou à trois pour le parti au pouvoir, l’omniprésence de l’ethnicité, les difficultés et les risques de se présenter sans aucune alliance et l’influence des sondages sur les votes.
* Apres le renouvellement du mandat présidentiel de Sir Anerood Jugnauth en 2008 et l’élection de Pravind Jugnauth en 2009 lors de la partielle à Quartier Militaire/Moka avec le soutien indéniable des Travaillistes, verra-t-on la suite logique de ces positionnements politiques en 2010 ?
La logique voudrait que l’Alliance sociale s’ouvre au MSM. Mais la logique en politique vaut ce qu’elle vaut. Comme l’avait dit Sir Satcam Boolell : « tout est possible ». C’est d’autant plus vrai que les principaux partis se disent tous être au centre-gauche. Ils peuvent bouger dans tous les sens sans que cela ne leur pose problème. Ceci dit, il n’est pas certain que le PM, en reconduisant SAJ à la Présidence, visait d’emblée une alliance avec le MSM. Plus probable: il tenait à empêcher la conclusion d’une alliance MMM-MSM conduite d’une manière ou d’une autre par l’emblématique SAJ.
Il faut dire que le PM dispose de trois options plus ou moins intéressantes : s’allier avec le MMM ou le MSM ou encore aller tout seul. Dans la perspective d’une alliance élargie, il est en position de force pour négocier, compte tenu de l’état des oppositions. Le meilleur « deal » pour le PM serait la satisfaction de trois points essentiels : une majorité absolue pour sa formation — gage de stabilité et du renforcement de son autorité –, l’assurance de pouvoir travailler sereinement avec l’un ou l’autre leader, la cohésion de la nouvelle équipe gouvernementale face aux grands défis du moment et à venir.
* Quelles sont les chances de succès de l’option PTr-MSM? « Banker », comme diraient les bookies ?
Bien évidemment, une Alliance sociale élargie au MSM part favorite. Mais je n’irais pas jusqu’à affirmer qu’il y aura raz-de-marée à l’instar de la victoire du MMM-MSM en 1991 ou en 2000. Ces élections étaient, bien entendu, marquées par la personnalité de SAJ qui avait réussi à attirer une partie déterminante du vote travailliste. Sachant que le MSM n’a pratiquement aucune assise dans les circonscriptions urbaines sur lesquelles compte l’Alliance sociale pour progresser en termes d’élus, je ne vois pas comment le MSM peut aider.
Au fond, il s’agit dans ce cas de figure de partager l’existant avec le MSM. C’est ce qui pose problème. Il va sans dire que la négociation du côté du MSM vise un nombre conséquent ou considéré comme « non humiliant » de tickets éligibles. Forcément, ce serait au détriment d’élus travaillistes. Je ne vois pas le PM céder sur son exigence de majorité travailliste absolue.
* L’option de faire cavalier seul est toujours d’actualité, dit-on, et certains au PTr soutiennent qu’il est possible de rééditer l’exploit de 2005 en 2010 au vu des nouvelles donnes politiques. D’autres affirment qu’on refait difficilement les mêmes erreurs, et que le leader du PTr aurait bien appris de l’expérience de 2000. Que dire de l’option seul-contre-tous ?
Il convient de situer l’option de l’AS à briguer seul les suffrages dans deux cas de figure. Face à une nouvelle alliance MMM-MSM qui est plus faible qu’en 2005, l’Alliance sociale est en mesure de rééditer sa performance. En revanche, une lutte à trois pourrait s’avérer néfaste pour l’Alliance sociale. En 1976, la participation de l’IFB de Sookdeo Bissoondoyal et du PSP de O. Hawoldar avait entraîné la chute de quelques candidats rouges dans certaines circonscriptions rurales. Heureusement pour le PTr, la participation du PMSD de Sir Gaëtan avait fait perdre quelques sièges au MMM dans des régions urbaines.
Sachant, d’une part, que le MSM est plus fort que l’IFB en net déclin en 1976 et le PSP dont l’audience était limitée et, d’autre part, que le MMM n’a pas de rival sur son électorat, on peut mesurer l’élément de risque que comporte pour l’Alliance sociale l’option seul-contre-les-autres. Un petit millier de voix aux N° 8, 13, 14, 15, 16, 18 recueillis par le MSM pourrait faire une sacrée différence.
* Mais le PTr est-il aussi fort qu’on le dit ?
Certes, on peut raisonnablement affirmer que le PTr est devenu la formation la plus importante du pays avec un leader au mieux de sa forme. Néanmoins, cela ne peut donner lieu à l’euphorie. Car au moment du vote interviennent de manière déterminante les éléments d’ordre émotionnel, exacerbés pendant la campagne électorale. L’exemple de 2000 est révélateur du danger d’un excès de confiance nourri par les sondages, repris sans précaution par divers commentateurs. C’est Navin Ramgoolam qui en avait fait les frais.
* Selon JC de l’Estrac « le parti qui donne l’impression de pouvoir gagner… gagne… c’est cette perception de gagnant qui gonfle, ces temps-ci, les voiles du Parti travailliste ». Une perception de gagnant est-elle vraiment suffisante pour gagner ?
Il est hasardeux d’avancer ceci à quelques mois des élections. En 2005, pratiquement tous les sondages donnaient la victoire à l’Alliance MMM-MSM qui, selon certains commentateurs, ne pouvait pas perdre. Ce n’est que peu de temps avant l’élection que certains politologues ont commencé à avoir quelques doutes et prévu « 35-25 either side ». Je crois que ces propos tiennent la route dans la dernière ligne droite dépendant également des forces en présence et de l’évolution de certains paramètres complexes.
En 1991, c’était évident que le MMM-MSM allait remporter avec ou sans perception de gagner, idem en 1995 avec le MMM-PTr. En 2000, c’est durant la dernière semaine que tout avait basculé. Je vous rappelle que la victoire de la majorité aux partielles de 1998 et 1999, le sondage SOFRES de décembre 1999 qui créditait l’Alliance PTr-PMSD de 45% de préférences de vote contre 25% à la Fédération MMM-MSM avaient certainement grossi la perception de gagnant au PTr-PMXD. Quelques mois après, cette alliance donnée victorieuse était balayée.
* D’où puise le PTr sa force et son pouvoir électoral, valeur du jour ? Du soutien continu de l’électorat qui avait voté pour ce parti en 2005 ou de la faiblesse et de la mésalliance/dispersion de l’opposition ?
Le PTr a un noyau dur qu’on peut estimer à 25% — ce qui est au demeurant assez « conséquent » – constitué essentiellement de l’électorat dit ‘hindi speaking’. Autour de ce noyau, il y a, ce qu’on appelle en jargon du marketing, le segment critique de 10 à 15% — toujours ‘hindi-speaking’ — qui fluctuent selon le leadership d’ordre ethnique. En 82, ces électeurs avaient suivi Boodhoo et SAJ. En 83 et 87, ils étaient avec SAJ avant de rallier en 91 le PTr de Navin Ramgoolam. Ils ont rejoint SAJ en 95. En 2000 et 2005, ils ont rallié le PTr. A noter qu’ils n’ont pas toujours choisi le camp gagnant. Ensuite, il y a un deuxième cercle composé de petites minorités hindoues dont le comportement électoral, davantage sélectif, varie selon les personnalités crédibles qui leur sont proches ethniquement.
Schématiquement, en ajoutant la majeure partie du premier cercle et une petite partie du deuxième cercle au noyau dur, on arrive à 42%. Aussi longtemps que n’émerge pas un autre SAJ, le PTr de Navin Ramgoolam conservera cet électorat. Ceci dit, 42% ne suffit pas. En 1983 et 1987, le MSM-PTr unis avaient bénéficié de l’apport duvaliste, ces “cinq sous qui font la roupie” pour reprendre SAJ. En 2005, ces “cinq sous” avaient été apportés par l’électorat musulman.
* Peut-on, à Maurice, en se basant sur les statistiques électorales, circonscription par circonscription, région par région, etc., se faire une idée et prédire avec assurance le comportement de l’électorat mauricien ?
En effet, je crois que les prévisions électorales sont plus faciles à faire ici qu’ailleurs. L’élément ethnique étant relativement persistant et stable au cours du temps, on peut plus aisément apprécier les comportements électoraux. Encore faut-il avoir une bonne maîtrise des multiples clivages ethniques qui remontent très très loin dans l’histoire, qui sont instrumentalisés tant bien que mal par les partis politiques. Contrairement à ce qui est véhiculé, ce n’est certainement pas le MMM qui maîtrise mieux la question. Ils en font souvent un peu trop, parfois pas assez, et d’autres fois c’est du « n’importe quoi ». Les sondeurs classiques ne sont pas non plus fiables. Leur technique basée sur un échantillonnage, par définition limité quantitativement et qualitativement, ne peut cerner l’extrême diversité de la question complexe et compliquée du fait des paramètres plutôt émotionnels. Ce qui explique le décalage systématique entre les sondages et les résultats électoraux.
* Quels sont les facteurs qui vont peser lourd dans le choix de la majorité de l’électorat en 2010 ? Le facteur ethnique ? L’économie ? Le sentiment que ‘pays pé bougé ? Le profil du candidat au poste de Premier ministre ?
Un peu de tout cela à la fois. Mais c’est le facteur ethnique qui prédomine largement. Toutes les élections depuis l’application du suffrage universel direct en 1959 ont été marquées par les considérations d’ordre ethnique. Quant au facteur économique, s’il n’est pas négligeable dans une situation « serrée », il n’est pas déterminant — tout au moins par rapport au facteur ethnique. En 1995, SAJ qui avait un bilan économique élogieux était sévèrement battu.
A ce propos, étant ethnologue et juriste de formation et ayant passé des années à étudier les institutions politiques et les comportements électoraux des sociétés pluri-ethniques, je mets en garde contre tout projet de réforme électorale aussi noble soit-il qui ne prenne pas en compte et en profondeur tous — je dis bien tous — les aspects de la question. On a bien vu ce que la proposition de redécoupage des circonscriptions a donné comme réactions. Il suffit de peu pour déclencher l’incendie.
* Les dirigeants du MMM affirment que les Musulmans sont en train de retourner au bercail. D’autre part, la désillusion engendrée par certains faux pas de Jocelyn Grégoire, dont son implication dans la réunification du PMSD, fait que l’électorat traditionnel du MMM s’accroche toujours à ce parti. La partie n’est donc pas gagnée d’avance, disent ces dirigeants mauves. Which is which ?
Sur le papier, rien n’est joué d’avance et ces dirigeants mauves que vous citez n’ont pas tout à fait tort. Ils comptent en effet sur une dizaine de circonscriptions à leur portée (Numéros 1, 2, 3, 4, 14, 16, 17,19, 20) et le split vote aux numéros 8, 10, 13, 15. Ils misent également sur un “retour au bercail”, comme vous dites, des Musulmans qui ont permis en 2005 à L’Alliance sociale de remporter notamment les circonscriptions N°s 2, 3, et 15. La sociologie de cette partie de l’électorat musulman ayant basculé dans le camp travailliste ne laisse pas penser à un tel retour, aussi longtemps que Rashid Beebeejaun restera actif.
En revanche, c’est du côté du FSM de Cehl Meeah que la question peut se poser. Au N° 2 et au N° 3, c’est surtout la dispersion du vote à priori acquis au MMM vers le FSM (en moyenne 10% et 18% respectivement) qui ont fait la différence. Le positionnement du FSM en 2010 y sera déterminant. Les N° 4 et N° 14 peuvent être conservées, encore faut-il que le MMM réalise un sans-faute en termes de campagne et de candidats. Quant au vote créole et tamoul, rien à ce stade n’indique un glissement significatif vers l’Alliance sociale.
Les petites minorités continueront le vote panaché. Si le MMM peut espérer faire mieux qu’en 2005 du moins en termes d’élus en récupérant les sièges qu’ils ont laissés au MSM, il est trop tard pour s’attendre à ce que le MMM remporte la victoire finale sur leur propre force. D’autant que le MMM souffre du triple déficit de leadership, d’identité, et de stratégie.
* On pourrait aussi croire que la présidence, utilisée comme arme politique par un Premier ministre, le temps d’un mandat, afin d’avoir le titulaire avec soi plutôt qu’en face, et pour rendre un peu plus délicate la conclusion d’une alliance MMM-MSM, aurait outlived its purpose à partir du moment où ce même Premier ministre choisit plutôt de prendre un safe bet : une alliance PTr-MMM?
Bien évidemment, une alliance PTr-MMM arrangerait le PTr, mais aussi le MMM. Le 60-0 assuré sans grands efforts physiques et financiers, le PTr conserverait sa majorité absolue devenue à mon sens la préoccupation majeure. C’est une nécessité au regard des difficultés qui s’annoncent. Les discours sur la fin de crise à travers le monde ne cadrent pas avec la réalité en termes de croissance et de chômage. Il faut s’attendre au pire.
Quant au MMM il pourrait obtenir une meilleure représentation parlementaire, et participer à la conduite des affaires. A partir du moment où il n’y a pas de divergences fondamentales entre eux, les deux se positionnant au centre-gauche, on conclut qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils ne s’entendent pas.
Vu sous cet angle, ça a l’air simple. Mais en réalité, cela s’avère plus compliqué. Mis à part l’égo tout naturel des leaders, la répartition des tickets, la place des autres formations dans le nouveau dispositif, la distribution des postes et surtout la cohabitation Ramgoolam-Bérenger constituent les principaux obstacles à la conclusion d’une telle alliance.
* On pourrait envisager une nouvelle alliance MMM-MSM malgré les déclarations des uns et des autres ou est-ce à écarter définitivement ?
Il est très peu probable qu’une nouvelle alliance MMM-MSM se réalise. D’abord, compte tenu du fait que les deux formations sans SAJ sont plus faibles qu’en 2005, que Navin Ramgoolam a une emprise considérable sur son électorat de 2005, il y a très peu de chances que cette alliance arrache la victoire. Dès lors, le MMM ne prendrait pas le risque de se retrouver avec une dizaine d’élus, synonyme à terme de sa disparition. Le MMM mise plutôt sur une lutte à trois qui l’avantagerait, tout en ayant un œil sur une alliance avec le PTr.
* Si un MSM dirigé par Pravind Jugnauth n’intéresse effectivement plus le MMM, c’est qu’il est probable que ce parti s’est assuré du concours d’un dirigeant politique qui va lui permettre de marquer des points en 2010 comme le PTr l’avait fait avec le concours du Dr Beebeejaun en 2005 ? Dans lequel cas, le partage du mandat du Premier ministre à l’israélienne ou la présidence – des armes politiques efficaces, n’est-ce pas ?
L’accord à l’israélienne avait marché en 2005, d’une part, parce que le PTr trop confiant avait laissé faire et, d’autre part, il y avait SAJ. Navin Ramgoolam semble avoir bien appris la leçon et maîtrise parfaitement la situation. Par ailleurs, je ne vois aucun prétendant au partage du mandat premier ministériel arriver à la cheville de SAJ. Si Paul Bérenger a recours à ce stratagème, c’est qu’il a décidé de mettre le dernier clou au MMM. Je ne crois pas qu’il soit aussi naïf que cela. Il ne doit pas être bien loin des négociations d’alcôve. Tout est en train de se jouer dans les coulisses. En attendant le dénouement pour probablement la veille du Nomination Day, comme dit Confucius : “Celui qui parle ne sait pas, celui qui sait ne parle pas”.
« Il est très peu probable qu’une nouvelle alliance MMM-MSM se réalise. D’abord, compte tenu du fait que les deux formations sans SAJ sont plus faibles qu’en 2005, que Navin Ramgoolam a une emprise considérable sur son électorat de 2005, il y a très peu de chances que cette alliance arrache la victoire. Dès lors, le MMM ne prendrait pas le risque de se retrouver avec une dizaine d’élus, synonyme à terme de sa disparition. Le MMM mise plutôt sur une lutte à trois qui l’avantagerait, tout en ayant un œil sur une alliance avec le PTr… »
« Les N° 4 et N° 14 peuvent être conservées, encore faut-il que le MMM réalise un sans-faute en termes de campagne et de candidats. Quant au vote créole et tamoul, rien à ce stade n’indique un glissement significatif vers l’Alliance sociale. Les petites minorités continueront le vote panaché. Si le MMM peut espérer faire mieux qu’en 2005 du moins en termes d’élus en récupérant les sièges qu’ils ont laissés au MSM, il est trop tard pour s’attendre à ce que le MMM remporte la victoire finale sur leur propre force. D’autant que le MMM souffre du triple déficit de leadership, d’identité, et de stratégie… »
« C’est le facteur ethnique qui prédomine largement. Toutes les élections depuis l’application du suffrage universel direct en 1959 ont été marquées par les considérations d’ordre ethnique. Quant au facteur économique, s’il n’est pas négligeable dans une situation « serrée », il n’est pas déterminant — tout au moins par rapport au facteur ethnique. En 1995, SAJ qui avait un bilan économique élogieux était sévèrement battu… »
« Le PTr a un noyau dur qu’on peut estimer à 25% — ce qui est au demeurant assez « conséquent » – constitué essentiellement de l’électorat dit ‘hindi speaking’. Autour de ce noyau, il y a, ce qu’on appelle en jargon du marketing, le segment critique de 10 à 15% — toujours ‘hindi-speaking’ — qui fluctuent selon le leadership d’ordre ethnique. En 82, ces électeurs avaient suivi Boodhoo et SAJ. En 83 et 87, ils étaient avec SAJ avant de rallier en 91 le PTr de Navin Ramgoolam. Ils ont rejoint SAJ en 95. En 2000 et 2005, ils ont rallié le PTr. A noter qu’ils n’ont pas toujours choisi le camp gagnant… »
« Face à une nouvelle alliance MMM-MSM qui est plus faible qu’en 2005, l’Alliance sociale est en mesure de rééditer sa performance. En revanche, une lutte à trois pourrait s’avérer néfaste pour l’Alliance sociale. En 1976, la participation de l’IFB de Sookdeo Bissoondoyal et du PSP de O. Hawoldar avait entraîné la chute de quelques candidats rouges dans certaines circonscriptions rurales. Heureusement pour le PTr, la participation du PMSD de Sir Gaëtan avait fait perdre quelques sièges au MMM dans des régions urbaines… »
« Les prévisions électorales sont plus faciles à faire ici qu’ailleurs. L’élément ethnique étant relativement persistant et stable au cours du temps, on peut plus aisément apprécier les comportements électoraux. Encore faut-il avoir une bonne maîtrise des multiples clivages ethniques qui remontent très très loin dans l’histoire, qui sont instrumentalisés tant bien que mal par les partis politiques. Contrairement à ce qui est véhiculé, ce n’est certainement pas le MMM qui maîtrise mieux la question. Ils en font souvent un peu trop, parfois pas assez, et d’autres fois c’est du « n’importe quoi ». … »
« En 1991, c’était évident que le MMM-MSM allait remporter avec ou sans perception de gagner, idem en 1995 avec le MMM-PTr. En 2000, c’est durant la dernière semaine que tout avait basculé. Je vous rappelle que la victoire de la majorité aux partielles de 1998 et 1999, le sondage SOFRES de décembre 1999 qui créditait l’Alliance PTr-PMSD de 45% de préférences de vote contre 25% à la Fédération MMM-MSM avaient certainement grossi la perception de gagnant au PTr-PMXD. Quelques mois après, cette alliance donnée victorieuse était balayée… »
« On peut raisonnablement affirmer que le PTr est devenu la formation la plus importante du pays avec un leader au mieux de sa forme. Néanmoins, cela ne peut donner lieu à l’euphorie. Car au moment du vote interviennent de manière déterminante les éléments d’ordre émotionnel, exacerbés pendant la campagne électorale. L’exemple de 2000 est révélateur du danger d’un excès de confiance nourri par les sondages, repris sans précaution par divers commentateurs. C’est Navin Ramgoolam qui en avait fait les frais… »
« Sachant que le MSM n’a pratiquement aucune assise dans les circonscriptions urbaines sur lesquelles compte l’Alliance sociale pour progresser en termes d’élus, je ne vois pas comment le MSM peut aider. Au fond, il s’agit dans ce cas de figure de partager l’existant avec le MSM. C’est ce qui pose problème. Il va sans dire que la négociation du côté du MSM vise un nombre conséquent ou considéré comme « non humiliant » de tickets éligibles… »
« Le PM dispose de trois options plus ou moins intéressantes : s’allier avec le MMM ou le MSM ou encore aller tout seul. Dans la perspective d’une alliance élargie, il est en position de force pour négocier, compte tenu de l’état des oppositions. Le meilleur « deal » pour le PM serait la satisfaction de trois points essentiels : une majorité absolue pour sa formation — gage de stabilité et du renforcement de son autorité –, l’assurance de pouvoir travailler sereinement avec l’un ou l’autre leader, la cohésion de la nouvelle équipe gouvernementale face aux grands défis du moment et à venir… »
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