Charges provisoires !
|La grande série de charges provisoires, qu’il faut bien qualifier de politiques,…
(puisqu’elles ont concerné les dirigeants de l’Opposition et tous ceux perçus ou soupçonnés d’avoir été leurs alliés dans l’administration, et même des légistes indépendants, des protagonistes du secteur privé et des citoyens lambda suspects), semble tirer à sa fin. A chaque fois, c’est le même résultat, la même déconvenue des « Police Prosecutors » devant les cours de justice, là où on juge la solidité de l’enquête, la crédibilité des preuves réunies et la culpabilité ou non de ceux qui restent présumés innocents jusqu’à preuve du contraire.
Le dernier cas sonore de «No Case to answer!» ou de «No evidence sustainable in Court!» la semaine dernière, concernait les charges provisoires de « complot » dans le contrat Betamax pour assurer le pays d’un approvisionnement régulier et sécurisé en carburant. Ce contrat, rappelonsle, d’après les informations parues dans la presse, avait été validé après appels d’offres et avait été jugé le plus profitable pour l’État par des consultants indépendants (BDO-DCDM) et un comité interministériel présidé par l’actuel Numéro 2 du gouvernement Lepep, Xavier Duval. Une campagne de dénigrement assez ignoble en avait fait un « jackpot » louche et le contrat avait été résilié unilatéralement par le Conseil des Ministres, dans cette alliance au pouvoir, qui, pourtant dispose de cerveaux légistes réputés au sein même du Cabinet.
Les charges de complot ou de favoritisme concernaient l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, l’ex-Vice PM Anil Baichoo et l’homme d’affaires, Vickram Bhunjun ainsi que quelques cadres visés par les enquêteurs. Elles ont toutes été rayées par la Justice, le bureau du DPP attestant en Cour d’un dossier creux et vide de preuves tangibles. Cette issue met fin à plus de dix-huit mois d’une procédure lourde et contraignante, menée avec la médiocrité et l’amateurisme le plus déconcertant.
La liste de ces déconvenues est devenue longue alors même que nous sommes encore loin des promesses d’une aube nouvelle de gestion saine et transparente ! Rien ne garantit, dans ces conditions, que les quelques charges résiduelles contre l’ancien Premier ministre ne finissent pas également dans les poubelles de nos cours de justice. Comment ne pas s’émouvoir, par ailleurs, de ces balades ministérielles interminables et coûteuses aux quatre coins de la planète, sentiment qui finit par ronger une Présidence, jusque-là abritée, mais dont le budget et la vingtaine de missions commencent par agacer à cause de cette même exubérance ?
Comment ne pas s’émouvoir des « affaires » successives telles que le limogeage expéditif de Megh Pillay à Air Mauritius, l’affaire Boskalis qui ne finit pas de traîner en cour, les dessous obscurs d’Omega Ark ou de la raffinerie flottante expérimentale de pétrole projetée à Albion ? Comment réconcilier tout cela avec des filiations westminsteriennes si opportunément ressassées ?
Comment empêcher la population de s’irriter profondément d’avoir été pris au piège pendant deux ans dans cet engrenage politique délétère dont les coûts en termes de blocages psychologiques du pays et de ses institutions, d’image de « république bananière » au niveau international et des dédommagements toujours possibles de Betamax en 2017 dans des cours internationales de justice, risquent de faire encore plus mal. Mais, et c’est bien là où le bât blesse davantage, toute condamnation éventuelle des actions intempestives du gouvernement à la Cour d’Arbitrage de Singapour, ne viendrait sanctionner, in fine, que les électeurs, les consommateurs et les citoyens lambda que nous sommes. La rupture du contrat Betamax risque de nous coûter cher !
Quoi qu’il en soit, après deux ans d’une politique à courte vue et contre-productive, avec son matraquage médiatique sans précédent, avec cette mobilisation des énergies de nos gouvernants et des instruments, nombre d’observateurs et même les pontes du secteur privé regrettent, ouvertement ou sotto voce, que l’économie nationale, (entre trois différents exercices budgétaires et, bientôt, quatre ministres successifs aux Finances), soit larguée, sans gouvernail, sans capitaine, sans direction…
* * *
Patience ?
La presse et les médias sociaux nous ont raconté les agitations du Vice-PM Soodhun lors de l’inauguration du complexe multi-sportif de Parisot, dont la construction a été lancée en 2014 par l’ancien régime. Un particulier aurait eu l’outrecuidance de placer sur son toit une banderole rappelant ce fait ! Voilà qui a fait voir rouge au Vice-PM, qui a mandé les gabelous illico presto pour enlever ladite banderole offensante, menaçant de faire jeter au cachot les auteurs de cette « provocation ».
Pourrions-nous suggérer amicalement au ministre de s’épargner les inconvénients de ces crises d’aigreur, car le peuple, comme il le sait et comme dirait SAJ, est d’un naturel ingrat. Faut-il une loi pour punir les opinions qui chiffonnent ou agacent ces gouvernants et ces ministres qui se dépensent sans compter et qui voyagent sans arrêt au bénéfice du pays, ne s’épargnant aucun effort pour annoncer des emplois encore à venir ?
Certes, les emplois productifs tardent, mais le conseiller Georges Chung s’est félicité à la radio que plus de 5,000 Mauriciens ont été recrutés dans la fonction publique depuis deux ans. C’est suffisamment rare qu’une figure connue du privé s’extasie sur l’engraissement de la fonction publique pour qu’on en prenne note, la PSC et la DFSC ayant sans doute respecté toutes les procédures.
Alors, patience pour les vrais emplois: après ces deux ans, le gouvernement a tant de priorités en souffrance, tant de dossiers à traiter, tant d’ambitions à satisfaire…
U.C.
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