« Les prochaines élections générales seront un match à deux : PTr v/s MMM »

Interview : Sydney Selvon, Journaliste & Historien

Une remontée du MMM peut se confirmer. Mais il y a aussi une remontée du ‘hard core’ du PTr

Tout citoyen attend que la classe politique soit composée de membres intègres, et que ces hommes et femmes politiques aient les compétences nécessaires pour faire avancer leur pays dans le respect des droits de l’ensemble de la population. Ils sont à la recherche de politiciens qui ont une capacité d’anticipation pour définir les politiques publiques appropriées. Peu importe l’âge, la profession ou le statut social de la personne politique, le citoyen s’attend à ce que le futur parlementaire ait une capacité d’adaptation pour comprendre les autres et œuvrer en faveur de leur bien-être. Or, quelle est la réalité politique mauricienne du jour ? Sydney Selvon, ex-rédacteur en chef du Mauricien, historien et membre d’une ONG basée en Suède pour l’évaluation démocratique des pays en tant que ‘country expert’, nous donne son avis.

 

Mauritius Times : Plus ça change, plus c’est la même chose… “zotte tout pas bon !”, entend-on de plus en plus parmi un nombre croissant de Mauriciens par rapport aux politiciens. Le comportement et les agissements de certains hommes politiques, ce qui ont fait la une des journaux ces derniers temps, ne font qu’accentuer le désenchantement des jeunes vis-à-vis de la classe politique. La question maintenant est de savoir comment sortir de cette impasse et ramener la réflexion politique à un autre niveau. Qu’en pensez-vous ?

 Sydney Selvon : Ce n’est pas vrai que « zotte tout pas bon ». Mais c’est vrai qu’on peut compter sur les doigts les parlementaires honnêtes, sincères, travailleurs et intègres. Il se révèle, à travers les scandales qui font scandale pratiquement chaque semaine, que pour beaucoup d’honorables en titre, la réflexion s’arrête au niveau de leurs poches, de leur ventre et leur bas-ventre , pour dire les choses en restant courtois envers vos lecteurs et lectrices.

De mon temps, c’étaient l’intellect et le cœur qui parlaient le plus souvent parmi les parlementaires. Quant aux brebis galeuses, elles finissaient mal. Mais dire que « zotte tout pas bon » c’est, tout d’abord, se laisser aller au désespoir et cela peut être dangereux pour le pays.

La raison en est que si un tel sentiment se généralise et mène le pays vers le fascisme comme cela s’est passé déjà dans l’histoire avec quelque leader fou ou inexpérimenté – dans les deux cas, c’est tout aussi catastrophique – à la tête d’une soi-disant troisième ou quatrième force dangereuse au sommet de l’Etat mauricien.

Nous avons quatre partis politiques, le MSM avec le Premier ministre en titre, à l’avenir très incertain et sans possibilité d’alliance victorieuse pour la première fois pour son parti ; nous avons deux anciens PMs qui postulent à nouveau pour ce poste, d’abord, Paul Bérenger, et Navin Ramgoolam. L’électorat a encore le loisir de décider entre les trois celui qu’il veut à la tête du pays, et avec comme considérations, seulement ceci :

  • premièrement, leurs performances passées comme Premier ministre ;
  • et, deuxièmement leur intégrité personnelle face aux mafias de l’argent, du jeu, de la drogue, des nominations scandaleuses et scandales en tous genres.

Car il est évident que bien qu’une partie du public – et moi-même – attendions une révolution comme en 1969-70 avec l’émergence vigoureuse et populaire d’une troisième ou quatrième force, cela ne s’est pas produit et n’a pas l’air de se produire, tout au moins avant les prochaines élections.

L’électorat aura une liste de trois premiers ministrables et de trois listes de 60 candidats chacune. Il y aura aussi une liste des scandales de 2000 au temps présent. Et le défi sera dans le camp des électeurs qui devront montrer qu’ils ne se tromperont pas.

* Si une nouvelle, troisième force politique peine à émerger, peut-on espérer que le changement ne pourra intervenir qu’à l’intérieur des partis eux-mêmes, ou est-ce un leurre ?

Vous avez raison. Moi non plus, je ne vois pas l’émergence d’une nouvelle force. On n’est qu’à quelques semaines d’une élection partielle et à peu de mois avant les prochaines élections générales, et on a ce qu’on a. Soit un électorat qui est encore fédéré à l’un des deux grands partis, le MMM et le PTr, et à deux petits partis qui ont besoin d’une alliance avec l’un des deux pour espérer arriver au pouvoir, le PMSD, et le groupe, devenu groupuscule à mon avis, le MSM-ML.

C’est connu de tous et c’est à l’évidence que ce groupuscule, le MSM-ML peine à tenir des réunions publiques comme cela s’est passé dans deux villages du nord et de l’est, à Plaine Verte et à Cité Barkly, où à chaque fois les élus ont dû évacuer les lieux sous forte escorte policière et en quatrième vitesse. Même le MP a plus de chances que le MSM-ML d’avoir une bonne alliance – autant que le PMSD, d’ailleurs.

Par ailleurs, ce qui est surtout triste, mais il faut reconnaître quand même qu’il y a sur l’échiquier deux premiers ministrables qui ont de graves affaires criminelles à affronter. Il faut le dire et il faut prendre cela en considération. Mais je serai franc : si le PTr avait Arvin Boolell comme leader, il aurait plus de chances d’avoir une bonne alliance et de faire un bon score aux élections générales dans moins de 30 mois.

* Au rythme où vont les choses, avec cette succession d’affaires alléguées de mœurs et de délits financiers qui ont été ébruitées sur la place publique ces derniers temps, on n’en restera au final qu’avec deux grands partis sur l’échiquier : le PTr et le MMM. Deux adversaires condamnés à l’affrontement… et l’un et l’autre soutenu par les groupuscules ?

Il n’y a rien de mal avec des groupuscules ou des petits partis faisant des alliances. Le MMM en a l’habitude comme en 2000 ou dans d’autres élections. Le PTr peut en faire de même.

En dépit de ce que disent les leaders et en tenant compte du fait que tout le monde évitera le MSM-ML sans le moindre doute, le PTr ou le MMM pourrait s’adjoindre le MP   qui est près de battre le record national des réélections consécutives la prochaine fois au No. 14, sinon le PTr pourrait avoir les faveurs de ce même petit parti.

Il y a plusieurs cas de figure imaginables, mais tous excluent les partis gouvernementaux actuels. L’OF est entrée, dans le passé, dans plusieurs gouvernements, et j’en passe. Mais les éléphants restent le MMM et le PTr, ce qu’il faut reconnaître, si on veut voir les choses lucidement. Les groupuscules peuvent avoir un effet catalyseur hors de proportion avec leur influence actuelle.

* Par ailleurs, malgré le niveau et la réflexion politique au sein des partis tels que Muvman Premier Mai, Lalit, Resistans ek Alternativ, Ralliement Citoyen…, ces partis ne parviennent pas malgré tout à avoir un impact auprès de l’électorat. Et, ceux-là mêmes qui disaient vouloir « réformer » la politique se sont résignés à joindre ces mêmes partis « mainstream », lesquels, disaient-ils, ont « trahi la Nation »… Comment réagissez-vous à cela ?

J’aime beaucoup ces quatre formations dont vous mentionnez les noms et j’ai beaucoup de sympathie pour leurs dirigeants dont je respecte l’idéalisme militant et l’image d’intégrité qu’ils projettent. Mais elles n’ont pas de programme gouvernemental qui attire l’attention des électeurs.

Lalit a quelques projets magnifiques de développement à partir de la base populaire nationale. Jack Bizlall et Dev Ramano ont des qualités indéniables, de même que Resistans ek Alternativ. Mais en politique, le charisme et un certain panache par des actions d’éclat, sont des éléments cruciaux et allant de pair, avec un projet de société bien réfléchi, rédigé et explicité. Ces caractéristiques constituent des atouts essentiels à une révolution politique à la 1969-70.

Jack Bizlall et Ram Seegobin, ou encore cqui a mené une belle lutte jusqu’aux Nations-Unies contre le communalisme en politique, en savent quelque chose, ayant tous fait partie de la nouvelle génération politique qui a émergé avec le MMM durant les « années de braise ».

Alors, qu’est-ce qui se passe et qu’est-ce qui se passera durant les 24 prochains mois ? L’électorat réfléchit beaucoup et j’estime que les électeurs examineront cette fois avec plus d’attention, les prétendants au poste de PM et au titre officiel d’honorable qu’attribue le Parlement. Les électeurs seront cette fois les seuls responsables d’une élection ou de la réélection de tristes personnages à casseroles sonnantes et trébuchantes qui mèneraient le pays à sa déchéance totale et à l’abîme.

L’historien tiendra l’électorat responsable du prochain mauvais choix de gouvernement. Il ne faut pas que les électeurs s’en prennent alors aux politiciens qu’ils élisent. Ils auront à s’en prendre à eux-mêmes, les ayant élu en dépit de leurs casseroles en tous genres qu’ils traînent en plus de leurs fréquentations de milieux infâmes et indignes.

* Mais on dit souvent que l’électeur mauricien a besoin de ses « héros », comme il en a de ses antihéros dont il se plaît à pourfendre ?

A Maurice, le héros serait un Premier ministre ou premier ministrable sans casseroles et l’anti-héros serait un premier ministrable qui traîne de bruyantes et reluisantes casseroles. Vous avez raison de poser la question car il faut expliquer le concept moderne de l’héroïsme aux yeux du peuple.

Je reprends ceci d’un site littéraire où le héros moderne est défini comme suit :
« Depuis l’ère moderne et contemporaine la notion de Héros a évolué en perdant son caractère légendaire mais en se transformant… devenant également plus réaliste mais aussi plus éphémère à cause principalement des médias. Cependant les Héros fictionnels perdurent et perdureront toujours. Un dernier type de Héros a fait son entrée, ce sont les personnes courageuses faisant preuve d’abnégation dans la vie quotidienne. »

L’anti-héros dans le monde peut être un être ordinaire comme Gaston Lagaffe, ou un héros dit ‘négatif’ comme Fantômas, sinon un héros qui déçoit. Ou encore, c’est un héros de western.

Les Mauriciens auront à choisir entre un vrai Héros dans le sens moderne, d’une part, et Fantômas, Gaston Lagaffe, ou encore un chef pourri de république bananière, et autres anti-héros, d’autre part.

* En attendant et à l’approche de la partielle au No. 18 ou même des élections anticipées, le jeu d’alliance va recommencer malgré ce qu’en disent les leaders des partis « mainstream » à propos de leur volonté de se présenter…

Le jeu d’alliance recommence mais on n’est plus en 2014. Toutes mes analyses et prévisions électorales dans votre journal se sont vérifiées, du fait que je tenais mes informations directement du terrain politique.

En fait, pour moi, l’espoir c’est qu’en 2014, l’électorat a voté pour le changement plus que pour une alliance. J’ai l’impression que cette tendance continuera et se confirmera la prochaine fois, mais, étant au courant, de par mes contacts disons journalistiques et politiques au sein de la classe politique, je peux vous dire que les gens seront encore plus précis dans leurs choix des parlementaires et du Premier ministre. Je veux dire qu’ils ont en tête le profil des trois premiers ministrables avec précision et intelligence et des futurs honorables qu’ils désirent envoyer au Parlement.

D’emblée, les partis manœuvrent en conséquence, laissant sur le tas une alliance MSM-ML très affaiblie par ses interminables casseroles, un euphémisme en passant. Les prochaines élections générales seront un match à deux. Je crois qu’il peut y avoir une autre élection partielle où Ramgoolam pourrait tenter de se faire élire avant les prochaines élections générales, mais je n’en dirai pas plus pour ne pas paraître spéculer et parce que les circonstances actuelles sont loin de s’y prêter. Cependant, les calculs travaillistes restent précaires alors qu’il faut attendre le résultat de la partielle au No. 18.

Par ailleurs, une remontée du MMM peut se confirmer, l’effondrement de l’ancienne Alliance Lepep laissant un vide électoral qui invite à son remplissage. Mais il y a aussi une remontée du ‘hard core’ du PTr à la faveur de ce vide et le défi des travaillistes sera d’avoir un leadership au-dessus de tout soupçon, ce qui n’est pas donné au stade actuel des choses où 24 charges seraient en préparation contre l’ancien PM rouge sur ses dollars et ses coffres-forts…

Toutefois Navin Ramgoolam me semble quand même plus populaire que l’actuel PM dans les régions rurales, ce qui me parvient des vrais activistes sur le terrain et qui sont des gens au parler franc. Je peux, par exemple, vous dire, que quelques pro-gouvernementaux font courir la rumeur d’une alliance MSM-MMM, surtout pour essayer de sauver le bateau MSM-ML qui coule alors que je sais pertinemment bien que c’est une alliance qui ne viendra plus sur le tapis, surtout avec Pravind Jugnauth à la tête et autant de parlementaires du gouvernement qui, déjà, ne pourront même pas se faire réélire dans une atmosphère que je crois dix fois pire qu’en 1982, si vous vous rappelez de cette époque.

* Cependant le bruit court qu’il existe une ligne de communication entre le MSM et le MMM et qu’on serait en train de réfléchir sur une autre de ces fameuses « win-win formulas » : Pravind Jugnauth, Président de la République avec pouvoirs additionnels, et Paul Bérenger, full-term Prime Minister, ceci dans le cadre d’un autre « remake » MMM-MSM… Jouable, selon vous ?

C’est totalement faux, selon mes renseignements, et cette semaine j’ai posté ceci sur Facebook : « Le MSM-ML est réduit à un produit hautement toxique et dangereux pour tout allié potentiel, MMM ou PTr ».

Il n’y aura aucune alliance avec le MMM même si un député MSM a dit à ses proches qu’il serait candidat avec le MMM. Il participe à une rumeur d’alliance avec le MMM qui viendrait directement du Sun Trust pour empêcher que les rats ne quittent le bateau.

* Pour revenir à la performance des premiers ministrables, qu’est-ce qui les distinguera en ce qu’il s’agit de leur passé et de leur bilan au poste de PM ?

J’ai parlé de trois candidats au poste de PM aux prochaines élections générales, Paul Bérenger, Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam.

Pravind Jugnauth aura pour principal bilan la réalisation d’un tramway proposé déjà par les programmes gouvernementaux du PTr en 1976, celui du PTr-MSM en 2010 ou encore celui rouge-mauve en 2014, et rejeté par Lepep en 2014 pour être repris quand le projet de miracle économique s’est révélé un fiasco. A part cela, le MSM-ML n’a plus de projet de société suivant l’échec des cybercités gouvernementales qui allaient être plus d’une dizaine à travers le pays.

Pravind Jugnauth ne fait plus qu’inaugurer les ‘smart cities’ préparées depuis plusieurs années par le secteur privé parce que son gouvernement n’a rien réussi en la matière. Il va aux prochaines élections les poches si vides qu’il a peur de présenter un candidat à la partielle du No. 18 et même s’il en présente un, il a toujours cette peur au ventre d’une défaite qui pourrait lui coûter plus cher que de ne pas y participer.

Navin Ramgoolam qui veut se présenter de nouveau comme futur PM a les ennuis de justice que l’on sait, mais il a eu le mérite de faire avancer un projet de rail, de certaines réformes du judiciaire, tout en accumulant certaines gaffes. Navin Ramgoolam a aussi initié et a fait gagner à Maurice un procès contre la Grande Bretagne concernant les Chagos, ce qui permet au pays, gouvernement et opposition depuis mars 2015, de travailler dans un comité parlementaire conjoint de tous les partis au point d’avancer encore, en 2017, leur cause commune en faveur du retour des Chagos.

Paul Bérenger, pour sa part, a été aux côtés de SAJ en 1982 et a été tour à tour flatté et blâmé par ce dernier qui, lors du Remake, a répété que c’est Bérenger et lui qui ont initié le miracle économique mauricien. Historiquement, le premier miracle économique a été possible d’après des plans de développement initiés dès les années 60 avec la création de certaines activités nouvelles dans le tourisme et la manufacture avant l’indépendance, un plan de développement post-1966 préparé par le gouvernement de tous les partis en 1965 (gouvernement qui a pourtant cédé les Chagos de manière illégale par rapport au droit international).

* Vous attribuez les bases du miracle économique à une bonne préparation dans les années 60 ?

Oui, le premier miracle économique s’est produit dans les années 70 avec SSR et SGD à la tête du pays et Paul Bérenger défendant les travailleurs, leur faisant gagner d’importants droits et augmentations salariales. Puis, le budget de Bérenger en 1982 révolutionna la fiscalité, aidant à sauver les caisses de l’Etat de la faillite et l’industrie sucrière, tous les stakeholders compris, par un fameux package de Rs 57 millions quand les sucriers, du plus grand aux plus humbles travailleurs, étaient menacés d’effondrement économique et social.

Il fut attaqué pour la nouvelle fiscalité et les Rs 57 millions mais un rapport de 1989 de la Banque mondiale signé par Rundheersing Bheenick et Owen Schapiro lui donna raison, à Ringadoo et à Bérenger, puis à leurs successeurs, pour avoir initié une renaissance économique qualifiée de ‘miracle’.

Le pauvre Ringadoo, injustement attaqué, initia les premières mesures impopulaires de redressement juste avant l’arrivée au pouvoir du tandem SAJ-Bérenger. En 2010, ce tandem confronté à un chômage grandissant, poussa le gouvernement à acheter des terres à Lonrho et à créer le Cybercité d’Ebène, et les deux subirent une campagne de critiques des travaillistes en dépit que plus de 15,000 y ont été créés à ce jour. Donc, Bérenger a un bilan et je ne trouve pas de casseroles, de vraies, sinon quelques problèmes d’alliances qui n’ont pas marché, si on peut appeler cela des casseroles…

Le ‘next PM’ aura encore une fois à prendre des décisions courageuses pour aller vers une nouvelle société pour un pays, et une économie qui sera plus solvable comme lors du premier et du second miracles économiques et le miracle de la Cybercité. La lutte se résumera à un match Bérenger-Navin Ramgoolam pour le poste de Premier ministre et je ne vois pas comment le fils de SAJ pourrait éviter de se faire écraser par les deux éléphants qu’il affrontera avec son allié Collendavelloo. Il n’y aura ni alliance PTr-MMM, ni alliance MSM-MMM car les rouges et les mauves y auraient tout à perdre. C’est simple comme bonjour.

Permettez-moi d’ajouter ceci : il y a eu deux erreurs graves dans les années 60 même si on crédite les dirigeants mauriciens d’alors d’avoir prévu la diversification économique dans un plan de développement post-1966. Maurice avait un magnifique réseau ferroviaire qui menait les trains aux quatre coins du pays lorsque dans les années 60, le gouvernement anglais et le gouvernement mauricien autonome formé par le PTr, le PMSD, l’IFB et le CAM, un régime où se trouvait le ministre Anerood Jugnauth d’ailleurs, collaborèrent pour abolir le train et vendre à la Bethleem Steel Company d’Afrique du sud et partiellement à l’Inde les équipements du Mauritius Railways Department et recaser les employés.

En même temps, lorsque je lis le Hansard des années 60, le gouvernement autonome mauricien annonçait par la voix de Guy Forget, lors de la séance du numéro 2 du régime parlant au nom de SSR le 14 décembre 1965 en réponse au député indépendant Robert Rey, que les Chagos avaient été cédés au gouvernement britannique et en annoncer les détails. Ce qui était alors, selon l’Inde et les pays non-alignés et les résolutions de l’ONU, une illégalité en droit international contre laquelle seuls les députés Maurice Curé et Beekrumsing Ramlallah s’étaient opposés.

Récemment, sur ma page Facebook, l’ex-ministre de SAJ, Rohit Beedassy a affirmé qu’il avait proposé la réintroduction du train à SAJ en 1983 et que celui-ci avait carrément refusé au moment même où s’annonçait un terrible manque de transport public créant de longues queues aux arrêts d’autobus. SAJ a refusé encore une fois le train en revenant au pouvoir en 2014. Mais les politiciens aiment carrément fausser l’histoire à leur manière même lorsqu’ils ne la connaissent même pas…

 

*  Published in print edition on 6 October 201

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